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États-Unis : de la cocaïne découverte à la Maison-Blanche


Une substance a été retrouvée à la Maison-Blanche ces derniers jours, provoquant une brève évacuation de la résidence du président des États-Unis.
Après analyses, il s’agit de cocaïne.
De la cocaïne dans la résidence du président des États-Unis. La mystérieuse substance découverte ces derniers jours à la Maison-Blanche se révèle être de la cocaïne, a confirmé ce mercredi le Secret Service, chargé de la sécurité des hautes personnalités de l’État américain. Une analyse préliminaire réalisée par les pompiers de Washington avait déjà émis cette hypothèse.

Une zone accessible aux touristes visitant la Maison-Blanche
Trouvée dimanche dans la fameuse aile ouest du bâtiment, la substance avait initialement été considérée comme potentiellement dangereuse, provoquant une brève évacuation. Elle avait surtout entraîné des spéculations au sein des médias américains sur la personne ayant laissé cette drogue dans la Maison-Blanche. Le président Joe Biden et sa famille n’étaient pas présents à la Maison-Blanche de tout le week-end.

Selon plusieurs médias américains, la cocaïne a été trouvée au rez-de-chaussée dans l’aile ouest de la Maison-Blanche, qui comprend notamment le Bureau ovale. Elle aurait été trouvée dans une zone où les touristes prenant part à une visite guidée du bâtiment doivent laisser leur téléphone pour des raisons de sécurité.

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Arslan Chikhaoui : « L’Algérie a renforcé sa position d’État exportateur de stabilité »

Arslan Chikhaoui, expert en géopolitique à la Patrie News; « L’Algérie a renforcé sa position d’État exportateur de stabilité »

Dans cette interview qu’il a accordée à la Patrie News, Dr. Arslan Chikhaoui, Géopolitologue,membre du Conseil consultatif d’experts du World Economic Forum et partie prenante du groupe de travail ‘Track 2′ du système des Nations Unis (UNSCR-1540), livre une analyse pointue sur les relations algéro-russes, l’intérêt de l’offre de médiation dans le conflit Russo-ukrainien, les avantages de son adhésion au groupe des Brics et enfin son come-back retentissant dans les sphères diplomatiques. 

Propos recueillis par S. Biskri 

La Patrie News : Le président Tebboune est revenu en Algérie ce samedi. Quels dividendes tirent les deux pays de sa visite d’État en Fédération de Russie, aux plans politique et économique ? 

Arslan Chikhaoui : Il faut noter que la Russie est avant tout un partenaire historique de l’Algérie de presque trois générations. Elle l’a soutenue avant et après son indépendance et l’a accompagnée durant toutes les périodes de son évolution post indépendance et pendant les moments les plus difficiles que le pays a traversé de son histoire contemporaine. 

C’est également un allié incontournable du fait que la Russie est membre permanent du Conseil de Sécurité avec un droit de véto et aussi un pays-clé du groupe des BRICS.

Les retombées de cette visite sont à multiples facettes. Dans un monde en pleine mutation géopolitique et géoéconomique, les deux pays se positionnent dans une logique multipolaire. 

Ceci se matérialise par l’organisation du Sommet de Saint-Pétersbourg qui se veut être non pas une alternative mais plutôt un sommet complémentaire et parallèle au Sommet de Davos, lequel a longtemps était la locomotive du monde unipolaire et également à d’autres Fora du type G7, G20 etc.

L’ère de la bipolarité post-deuxième guerre mondiale a été supplantée par l’ère de la globalisation et de multipolarité post-chute du mur de Berlin et du démantèlement de l’ex Union Soviétique qui sont en  recul pour laisser place à une géométrie à ensemble variable.

Cette visite a, également, pour conséquence de réaffirmer à la communauté internationale, les principes doctrinaux immuables de l’Algérie, liés à la Conférence de Bandung et son non-alignement -ou plutôt dirai-je- son multi-alignement au regard de cette nouvelle ère  multipolaire en cours de façonnage. D’ailleurs, la signature, par les deux chefs d’Etat de la « Déclaration de partenariat stratégique approfondie » qui renouvelle le document du même type signé en 2001, scelle par voie de conséquence la relation d’alliance stratégique pour faire face aux défis, aux jeux d’influence et aux enjeux de la nouvelle configuration des aires d’intérêts communs. 

De plus, cette visite a permis d’élargir  le partenariat stratégique existant aux questions économiques et consolider le soutien de la Russie à l’adhésion de l’Algérie au club des BRICS. 

Il est important de remarquer que la validation de l’adhésion à ce groupe se fait à l’unanimité, donc les voix des cinq membres sont à acquérir.

Une autre retombée est le renforcement du dialogue politique et stratégique pour contribuer à la résolution des conflits d’intensité variables qui minent le continent africain et le Monde arabe en particulier. 

A ceci s’ajoute l’approbation, par le Président Poutine, de la proposition des bons offices de l’Algérie pour une médiation dans la crise politico-militaire Russo-ukrainienne pour aboutir, dans un premier temps, à un cessez le feu, avant d’entamer des négociations entre belligérants pour une paix durable et ce compte tenu de la l’expertise de l’Algérie dans la résolution des crises et conflits par la voie politique. 

Je citerai les exemples marquants de l’Iran et l’Irak, de l’Iran et des USA, et dans le cadre de sa diplomatie de proximité et multilatérale, des actions de pacification des conflits et crises au Mali, en Libye, au Yémen, en Érythrée…

Le président Poutine a accepté la médiation de l’Algérie dans le conflit armé qui oppose la Russie à l’Ukraine. Volodymir Zelensky ne serait-il pas enclin à la rejeter, comme il a refusé l’offre du groupe des pays africains (Afrique du sud, Gambie et Îles Comores) vendredi ? Quelles en seraient les conséquences sur la guerre ?

Dans une déclaration conjointe, le Président Tebboune a exprimé ses remerciements au président Poutine pour avoir accepté la médiation de l’Algérie dans le conflit opposant actuellement la Russie et l’Ukraine. 

Le Président de la République  a ainsi affirmé à son homologue russe que l’Algérie sera à la hauteur de cette confiance. 

Pour sa part, le Président Poutine a remercié l’Algérie et le Président Tebboune pour cette disposition à fournir des efforts de médiation, rappelant que l’Algérie est membre du groupe de contact de la Ligue Arabe sur l’Ukraine et a indiqué avoir expliqué au Président Tebboune la vision russe, les origines de ce conflit, et les circonstances qui l’entourent. 

Il a aussi fait savoir qu’il reçoit les chefs de délégations du continent africain pour débattre de l’initiative proposée par l’Algérie pour le règlement du conflit russo-ukrainien.

En termes d’analyse, cette déclaration commune comporte des mots et des messages clés quant à la qualité et au profil de la partie tiers qui envisage d’être le facilitateur. 

En effet, il est utile de rappeler que la paix commence par la médiation. Derrière chaque conflit grave se cache une série de perceptions erronées, de peurs, de griefs et d’intérêts.

Lorsqu’on transpose ce principe au contexte de la guerre, un tel comportement a le potentiel de paralyser des économies entières, de briser l’ordre public et, surtout, de provoquer des pertes de vie humaines. 

Ainsi, la médiation se présente comme une voie inévitable vers la paix pour la Russie et l’Ukraine. 

La médiation, en tant que processus, est flexible et peut avoir différents objectifs. Les médiateurs peuvent être plus facilitateurs ou évaluatifs. Le processus peut se dérouler lors de sessions conjointes ou de réunions privées. Le but peut être de s’installer ou simplement de fournir un espace neutre pour une communication constructive. 

La clé est « d’adapter le forum à l’agitation ». 

L’objectif immédiat d’un processus de médiation serait d’installer des corridors sûrs et de parvenir à un cessez-le-feu. 

Simultanément, arrêter une nouvelle escalade vers une catastrophe inattendue de type nucléaire ou autre et établir un canal de communication sûr. 

C’est ce que  devrait être un objectif de la conception initiale de la médiation. 

D’autres questions, concernant l’avenir de l’Ukraine, son intégrité territoriale et, plus généralement, son statut au regard du droit international public devraient être introduites une fois ces objectifs prioritaires atteints.

En termes  d’analyse,  la question se pose de savoir si la médiation, dans ces   circonstances telles qu’elles se  présentent, est même souhaitable en tant que mécanisme de règlement. 

Néanmoins, il est utile de remarquer que la médiation offre de nombreux avantages : des négociations constructives guidées par un tiers neutre peuvent être bénéfiques pour la relation tendue entre les deux États. 

La nature flexible de la médiation permettrait, par exemple, la mise en œuvre d’une médiation en caucus, c’est-à-dire qu’elle n’exigerait pas que l’une ou l’autre des parties se rencontre en personne, mais que la partie médiatrice fasse la « navette » entre les États. 

D’un autre côté, c’est peut-être précisément l’interaction personnelle autour de la table qui a le potentiel de décourager une nouvelle escalade des tensions militaires. 

La médiation peut aider davantage la communauté internationale et l’Ukraine à recueillir des informations, à identifier les intérêts à long terme du Président Poutine et ainsi à évaluer plus précisément les enjeux en jeu.

La médiation est souvent définie comme «l’assistance d’un tiers neutre pour résoudre les conflits entre les États». Mais, la médiation est-elle également possible dans le conflit russo-ukrainien? Et comment amener les parties autour de la table ?

Bien que les combats se poursuivent, les délégations russes et ukrainiennes laissent entendre que leur volonté de se parler est là – du moins dans une mesure limitée. 

Les premiers pas prudents vers un règlement efficace des problèmes urgents auxquels nous avons assisté, par exemple en tentant d’établir des couloirs humanitaires en Ukraine, dénotent  que la médiation du conflit par une tierce partie neutre pourrait faire la différence décisive pour aboutir à des pourparlers plus constructifs. 

En fait, il y a eu plusieurs initiatives dont celle de la Chine, de la France, de la Turquie, d’Israël, de l’Arabie Saoudite qui pilote la Ligue Arabe actuellement, de l’Afrique du Sud qui pilote le groupe de leaders Africains mais qui sont restés sans lendemain.

Cependant, avant que la médiation puisse avoir lieu, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Premièrement, une condition préalable essentielle à la médiation est l’approbation des parties participantes. 

Leur approbation de la médiation dépend, à son tour, de l’identité du médiateur, du processus spécifique envisagé ainsi que du contexte militaire. 

Deuxièmement, la médiation doit être réalisable dans la pratique. Cela nécessite des possibilités de voyage en toute sécurité pour les délégués diplomatiques, et peut-être aussi un cessez-le-feu. Ensuite, pour que la médiation réussisse, il est essentiel que le médiateur soit considéré comme neutre. 

Les deux parties doivent faire confiance et accepter le processus. La médiation fait appel aussi bien à la diplomatie institutionnelle qu’à la diplomatie des réseaux personnels. 

Ainsi, l’Algérie, qui partage une longue histoire d’amitié avec la Russie et une relation sereine de longue date avec l’Ukraine  et surtout désintéressée est respectée aussi bien en Russie qu’en Ukraine et possède une vaste expérience voire expertise dans la négociation et la  résolution des conflits que j’ai cité dans votre première question,  est celle qui se rapproche grandement du profil adéquat du  médiateur recherché.

Pour répondre à la deuxième partie de votre question, je dirai du point de vue de l’analyse que le Président Zelensky va tenter de gagner du temps en maintenant dans l’immédiat  le statu-quo sous quelque forme que ce soit, qui est tributaire des élections en France, aux USA, en Russie et dans d’autres capitales concernées directement par ce conflit.  

En fin de compte, essayer de servir de médiateur dans le conflit russo-ukrainien est une étape souhaitable dont les  nombreux avantages l’emportent sur le risque potentiel de légitimation de violations du droit international.  

La paix dans le conflit Russo-ukrainien ne  pourrait commencer que  par la médiation par l’entremise d’un facilitateur/médiateur crédible et désintéressé. 

L’Algérie dispose de plusieurs atouts politiques et économiques pour arriver à mener cette mission de médiation attendue.

L’adhésion de l’Algérie au Brics est-quasiment  acquise. Pourquoi est-elle importante pour les cinq pays de cette entité, considérant qu’une douzaine de pays ont officiellement formulé le vœu de l’intégrer ? 

L’Adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS est à triple détente, stratégique, politique et économique. Elle  progresse par ses actions de lobbying vers son adhésion qui la renforcera  économiquement. 

En amont, les derniers rapports du FMI et de la Banque mondiale confirment que les indicateurs macro-économiques du pays sont au vert et indiquent que l’économie de l’Algérie est en croissance progressive considérant de plus que le pays n’a pas de  dettes extérieures, et que c’est le plus important exportateur de gaz en Afrique et qui détient des ressources en minerais de terres rares destinés à l’industrie alternative. 

De surcroit, son  secteur privé représente 85% du capital algérien et  que les réserves de change du pays atteignent présentement 64 milliards d’USD et que les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie dépassent les 7 milliards d’USD,  que la croissance interne est de l’ordre de 4,3%, et que le taux d’inflation se situe à 9%. 

Autant d’avantages concurrentiels qui s’ajoutent aux avantages comparatifs qui servent son éligibilité au groupe des BRICS. De plus, par le fait que l’Algérie  adopte un modèle d’économie sociale de marché est vu comme un facteur de stabilité.

La réponse à l’adhésion de l’Algérie au BRICS sera donnée à l’occasion du prochain Sommet sous la présidence Sud-africaine. Cette adhésion pourrait se faire en deux temps. Elle passerait inéluctablement par un statut d’observateur avant d’obtenir l’adhésion à part entière.

Il est utile de remarquer que ce groupe, taxé par certains de “cartel” pour le discréditer, réunit actuellement trois pays communément admis comme émergents, à savoir le Brésil, l’Inde et la Chine. 

La Russie est considérée, quant à elle, comme une puissance en voie de restauration, alors que l’Afrique du Sud est qualifiée de puissance régionale d’un continent appelé à être déterminant, en particulier sur les plans démographique et économique. 

La Russie et la Chine sont tous deux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, jouissant du droit de veto. De plus, l’Inde et l’Afrique du Sud sont des Etats membres du Mouvement des Non-alignés, au sein duquel, la Russie, la Chine et le Brésil ont le statut d’observateur. C’est dire que la dimension politique est prédominante. 

Le groupe représenterait 40% du PIB mondial en 2025, selon les projections du World Economic Forum (Forum de Davos), il entend s’organiser pour peser davantage dans les décisions des organisations multilatérales, comme le G20 et l’OMC. 

Son élargissement en BRICS+ mettrait sous son contrôle plus de 87% des minerais de terres rares utiles à l’industrie alternative décarbonée. Ainsi, l’Algérie considère que le contexte géopolitique est propice à un élargissement en sa faveur et ce, pour plusieurs raisons. 

D’une part, le concept des BRICS qui n’a jamais été figé, puisqu’on évoque parfois les BRISCAM en associant de manière informelle le Mexique à la structure initiale. D’ailleurs, lors du dernier sommet des BRICS, tenu en juin 2022, le principe de l’adhésion de nouveaux pays a été acté. D’autre part, il y a la crise politico-militaire russo-ukrainienne qui inspire à la Chine et à la Russie la construction d’un front opposé à ce qui est considéré comme “l’hégémonie occidentale”. 

Et même si l’Iran ou l’Arabie Saoudite, dont les relations sont en processus de dégel et d’apaisement, ne regardent pas dans la même direction, l’Algérie considère comme optimales ses relations avec les différents membres de ce groupe. 

Les deux pays membres du Conseil de Sécurité ont déjà déclaré qu’ils acceptent la candidature algérienne. L’Afrique du Sud, qui est l’allié continental clé de l’Algérie aussi bien sur le plan économique, politique que diplomatique, a suivi la position de Pékin et Moscou. 

En ce qui concerne le Brésil, il me semble que le Président Lula, revenu aux commandes du pays, devrait être de plus en plus proche de l’Afrique que son prédécesseur et soutiendrait certainement la candidature de l’Algérie au regard de la relation historique bilatérale des années 70. 

Pour ce qui est de l’Inde, le pays qui est membre du Mouvement Non-alignés et du Commonwealth et qui regarde également de plus en plus vers le continent africain pour assurer ses approvisionnements en ressources énergétiques et en minerais de terres rares pour son développement, ne pourrait qu’être en faveur de la candidature de l’Algérie à l’ère du Brexit comme élément de la nouvelle recomposition des alliances et de la redéfinition des aires d’intérêt commun et stratégique.

L’Algérie dispose de tous les attributs pour faire partie des BRICS. C’est un pays clé qui se repositionne sur la scène internationale, et ce, du point de vue des ressources minières, du potentiel agricole et de l’équilibre pétrolier et gazier mondial. De plus, l’Algérie a une influence régionale et est un facteur de stabilité, notamment dans la région sahélo-saharienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud.

En termes de convergences politiques, les BRICS défendent le droit international et le rôle central des Nations Unies, en tant qu’organisation chargée de maintenir la paix et la sécurité internationales, de faire avancer le développement durable et d’encourager et protéger les droits humains. 

S’agissant de l’Afrique du Nord, les BRICS considèrent que la question des conflits d’intensités variables qui minent la région est profondément préoccupante, nécessitant des solutions conformes au droit international et aux principes d’indépendance, d’intégrité territoriale et de souveraineté des pays de la région et qu’ils condamnent, également, le terrorisme international sous toutes ses formes et les menaces transnationales de nouvelle génération.

La question qui demeure ouverte est: L’évolution vers les BRICS+ dans cette nouvelle ère multipolaire  sera-t-elle soutenue par des facteurs de coopération entre les ensembles géoéconomiques ou miner par des facteurs de confrontation? 

L’Algérie a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mandat 2024-2025. Quels dossiers va-elle défendre au sein de cette instance ? 

Je tiens d’abord à préciser que l’accession de l’Algérie au siège de membre non-permanent du CS des Nations Unies, tournera le chapitre de sa mise en sourdine internationale.

Au Conseil de sécurité , l’Algérie dans ses actions de force de proposition pourra certainement compter sur le soutien de ses pays amis, mais surtout de ses alliés Russie et Chine qui disposent d’un droit de veto.

En sa qualité de membre non-permanent de Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Algérie pourra mieux défendre ses positions à l’international de non-alignement voire de multi-alignement dans un contexte assez particulier de recomposition géopolitique du monde et de son évolution multipolaire. 

Elle pourra également s’ériger en porte- voix de l’UA et de la Ligue arabe notamment. 

De plus, elle pourra défendre de cette haute tribune les questions d’autodétermination des peuples, particulièrement celles liées à la question palestinienne et celle du Sahara Occidental. 

Aussi, l’Algérie pourra continuer à promouvoir les principes de dialogue inclusif, de réconciliation politique et de paix concernant les différents conflits d’intensité variable qui minent la région euro-méditerranéenne, sahélo-saharienne, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena).

En tant que membre non permanent du CS pour la période 2024 et 2025, l’Algérie pourra peser de son poids et de son influence en utilisant les leviers politiques et économiques dont elle dispose sur les dossiers cruciaux comme celui de la Palestine, du Sahara occidental, de la Libye, du Mali, du Soudan, du Yemen. Elle pourra se constituer en force de proposition dans les différents Foras corollaires du Conseil de sécurité.

À cela, il faut ajouter que cette position donnera plus de visibilité pour l’Algérie au sein de la communauté internationale. En un mot, elle sera plus présente sur les écrans radars au niveau international.

 Son engagement pour renforcer l’action multilatérale coopérative dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales sera certainement mis en relief.

Comment analysez-vous l’offensive diplomatique de l’Algérie ces trois dernières années ?

L’Algérie a adopté le “Smart Power” dans son regain diplomatique. Elle avait besoin d’entamer un processus de ré-émergence et de visibilité au sein de la communauté internationale. Elle sort de crises récurrentes pesantes  depuis  1988.

Le regain de la dynamique diplomatique, engagée par l’Algérie, a renforcé son positionnement sur la scène internationale en tant qu’ État exportateur de stabilité, fidèle à ses principes immuables de politique étrangère et attaché au respect du droit et de la légalité internationaux.

Dans un contexte mondial en proie à de profondes mutations, aux crises multiples et aux conflits d’intensité variable, l’Algérie est réputée comme étant l’une de rares voix audibles et crédibles sur qui la communauté internationale peut compter, pour espérer une résolution de plusieurs dossiers sensibles.

L’Algérie est un pays clé eu égard à son influence régionale en tant que facteur de stabilité, notamment, dans la région sahélo-saharienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud mais également les pays influents de l’Alliance Atlantique.

Ceci pour dire que l’Algérie opte pour une real politik dans ses relations internationales et par voie de conséquence affirme ses appartenances géographiques et définit ses aires d’intérêts communs et ses aires d’intérêts stratégiques.

Elle affiche clairement ses positions de principe qui demeurent immuables depuis son indépendance, Tout cela n’est pas en contradiction avec sa volonté aussi bien de continuer à développer ses relations multidimensionnelles Nord-Sud que Sud-Sud.

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Arslan Chikhaoui : «La relation algéro-russe est mûre»

Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Arslan Chikhaoui décortique les relations entre l’Algérie et la Russie et nous explique ses tenants et ses aboutissants.

L’Expression: Quels sont les principaux enseignements que vous tirez de la visite du président Tebboune en Russie?
Arslan Chikhaoui: Merci de votre question. Il faut tout d’abord noter que la Russie est avant tout un partenaire historique de l’Algérie qui l’a soutenue avant et après son indépendance et qui l’a accompagnée durant toutes les périodes de son évolution post- indépendance et pendant les moments difficiles. C’est également un allié incontournable du fait que la Russie est membre permanent du Conseil de Sécurité avec un droit de veto et aussi un pays clé du groupe des Brics. Cette visite, à mon sens, est à objectif multiple au regard de la nouvelle reconfiguration des alliances géopolitiques. Cette reconfiguration englobe le renforcement du partenariat stratégique existant et surtout son élargissement aux questions économiques. Cela en plus de consolider le soutien de la Russie à l’adhésion de l’Algérie au club des Brics. Il est important de noter que la validation de l’adhésion à ce groupe se fait à l’unanimité.
Outre cet aspect géoéconomique, cette visite a permis de renforcer le dialogue politique et stratégique. Cela contribue à la résolution des conflits d’intensité variables qui minent le continent africain et plus spécifiquement le Monde arabe en particulier.
Il y a lieu de souligner également l’accord mutuel qui consiste à proposer les bons offices de l’Algérie pour une médiation dans la crise politico-militaire russo-ukrainienne et aboutir dans un premier temps à un cessez- le- feu avant d’entamer des négociations entre belligérants pour une paix durable comme nous l’avions précisé dans les colonnes de votre média, il y a quelques mois, et ce, compte tenu de l’expertise de l’Algérie dans la résolution des crises et conflits par la voie politique. Je citerai les exemples marquants de l’Iran et l’Irak, de l’Iran et des USA, et dans le cadre de sa diplomatie de proximité, des actions multilatérales ou bilatérales de pacification dans la résolution des conflits ou crises au Mali, en Libye, au Yémen, en Érythrée, etc).
Cette visite a pour conséquence de réaffirmer à la communauté internationale, les principes doctrinaux immuables de l’Algérie liés à la conférence de Bandung et son non-alignement ou plutôt je dirai son multi-alignement dans un monde en construction qui se veut multipolaire. La signature par les deux Présidents de la déclaration de partenariat stratégique approfondi, renouvelle ainsi le document du même type signé en 2001 et bien entendu scelle la relation d’alliance stratégique.
Sur un autre chapitre, le Forum de Saint-Petersbourg matérialise clairement l’acheminement vers la multipolarité des ensembles économiques sous la nouvelle dynamique géopolitique. L’ère de la globalisation recule progressivement

L’excellence des relations algéro-russes n’ont jamais été démenties, sur six décennies. Quels en ont été les bénéfices pour chaque pays selon vous?
Il y a bien entendu un premier bénéfice commun qui fait que les deux pays trouvent très facilement des terrains d’entente dans leur coopération. Alger et Moscou gagnent un temps précieux en négociations pour trouver des postures susceptibles de ne pas compromettre un partenariat futur. Les 60 années d’entente parfaite ont eu ceci d’important est qu’elles constituent une base très solide pour envisager un avenir économique et politique profitable aux deux nations.
Il y a ensuite, les bénéfices que tire la Russie de cette grande amitié et qui consistent en la présence en Afrique du Nord, une région stratégique, s’il en est, un allié sûr qui ne risque pas de conclure des accords nuisibles à la Russie dans la région. Si Moscou tient par- dessus tout à sa relation avec Alger, c’est qu’elle a l’assurance qu’elle ne risque pas de mauvaise surprise en Méditerranéenne occidentale.
Il y a enfin, le bénéfice que tire l’Algérie de cette relation exemplaire. Sur les 60 années, les élites militaires et civiles du pays ont été formées en Russie, dès l’accession de l’Algérie à son indépendance. Il y a bien entendu la coopération militaire. Si l’Algérie dispose d’une armée forte et respectée, c’est en partie grâce à cette amitié qui a permis à l’ANP de disposer d’un armement défensif sophistiqué. Et plus encore, la coopération avec la Russie, même s’il n’y a pas d’exemples spectaculaires, a permis à l’Algérie de confirmer son statut d’État indépendant et non aligné. L’ex-URSS n’a jamais rien imposé à l’Algérie qui a toujours maintenu des rapports cordiaux et historiques avec les Etats-Unis.
Ces 60 années de relations trouvent dans le contexte géopolitique du moment toute son importance. Dans la perspective d’un nouvel ordre mondial multipolaire, le genre de relations qui lient l’Algérie et la Russie prennent une dimension stratégique. C’est cette confiance mutuelle qui facilitera l’adhésion de l’Algérie aux Brics et une coopération algéro-russe en Afrique. Je dirai pour conclure que la coopération multiforme scelle l’amitié durable et la confiance mutuelle.
Les années 2000 ont marqué le retour de l’Algérie et de la Russie au-devant de la scène africaine et européenne. En 2002, les deux pays signent un traité d’amitié. Fallait-il y voir un signal à l’époque déjà?
Je pense sur le plan de l’analyse que les deux pays ont adopté le «Smart Power» dans leur regain diplomatique. Il leur fallait entamer un processus de ré-émergence et de visibilité au sein de la communauté internationale. La Russie comme l’Algérie sortaient de crises majeures. La première a failli disparaître en raison de grandes difficultés économiques, de l’omniprésence des oligarques tous acquis à l’Occident, d’une corruption endémique et d’une grave paupérisation de la société. Tout cela a lourdement impacté les forces armées du pays. La Russie a été sauvée par un regain de patriotisme et une reprise en main de l’État par le président Poutine. Pour l’Algérie, le processus est différent, mais par certains aspects comparable. L’expérience très traumatisante d’une dizaine d’années de terrorisme barbare a vidé le pays de son énergie vitale, là aussi, la République a failli s’effondrer n’était-ce le grand sens du patriotisme des Algériens et de la résistance de l’ANP. La politique de réconciliation nationale, engagée dès les premiers mois de l’élection présidentielle de 1999, a permis à l’État de retrouver sa place. Le «Smart Power» utilisé par Alger et Moscou a consisté à réapparaître sur les écrans radar. Il n’a pas été aisé pour l’un et pour l’autre de s’affirmer sur la scène internationale, mais les 20 dernières années ont démontré l’efficacité du «Smart Power».
La Russie a réussi à réunir plus de 130 pays à Saint-Pétersburg et l’Algérie à organiser le plus réussi des Sommets arabes de ces 30 dernières années. Et pour revenir à votre question, il faut savoir que les deux pays ont signé en 2001 un accord de partenariat stratégique en 2001.

La convergence de vues sur la quasi- totalité des questions internationales, et la coopération militaire n’ont pas favorisé un partenariat économique entre les deux pays. Quelles pourraient en être les raisons, selon vous?
En fait, à l’époque de l’Union soviétique, le bras économique de la Russie était composé des pays satellites de ce qui était dénommé «Pays de l’Est» et par conséquent, la relation économique de l’URSS de l’époque se faisait par ce biais.
L’Algérie avait certes des relations privilégiées avec la Russie, à travers notamment son programme d’armement, mais il était inenvisageable pour Alger d’être à la solde de qui que ce soit. Aussi, au plan économique, ce ne pouvait pas déboucher, d’autant que l’Algérie entretenait des partenariats avec les USA et l’Europe.
Le démantèlement de l’URSS, par la suite, et les multiples crises qui en ont découlé n’ont pas permis à la Russie d’émerger dans sa diversification économique. Elle est restée une puissance énergétique et militaire. Aujourd’hui, les situations intrinsèques, dans les deux pays, ont nettement évolué. Il fallait s’adapter aux défis économiques et géostratégiques de la nouvelle ère. Et avec la nouvelle redistribution des cartes géopolitiques, les deux pays ont ceci d’intéressant est qu’ils peuvent être complémentaires et former une alliance économique d’envergure.

Force est de constater que l’Algérie ne profite pas de transfert de technologie dans ses rapports avec la Russie. N’y voyez-vous pas une contradiction entre les discours et les faits sur le terrain?
Effectivement, le constat qui est fait sur le terrain confirme l’appréciation que vous faites des relations économiques entre les deux pays. Cela peut être lié à l’absence d’opportunité réelle.
Le temps économique et le temps politique ne vont pas toujours de pair. Il fallait certainement des réglages en Algérie et en Russie et aussi attendre une maturité des complexes économiques dans les deux pays. Autrement dit, la relation économique algéro-russe avait besoin d’un boost pour passer du discours édulcoré à l’action concrète. Et je pense que la visite du président Tebboune en Russie va dans ce sens.

La Russie a favorablement accueilli l’intention de l’Algérie de rejoindre le groupe des Brics. Quel impact cette perspective peut-elle avoir sur les relations entre les deux pays?
L’approbation de la Russie de la proposition de médiation de l’Algérie dans la résolution du conflit politico-militaire russo-ukrainien, ainsi que la voix que la Russie a donné à l’Algérie pour son accession en tant que membre non permanent au CS des Nations unies font que les deux consolident leur relation d’alliance stratégique.

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L’Union Européenne et la Tunisie ont convenu de travailler ensemble sur un paquet de mesures de partenariat global

Forts de notre histoire commune, de notre proximité géographique et de la solidité de nos relations, nous
avons convenu de travailler ensemble sur un ensemble complet de mesures de partenariat, susceptibles de
renforcer les liens qui nous unissent d’une manière qui nous soit également profitable.
Nous pensons que les potentialités de générer des bénéfices tangibles pour l’UE et pour la Tunisie sont
énormes. Le partenariat global couvrirait ainsi les domaines suivants :
– Le renforcement des liens économiques et commerciaux
– Un partenariat énergétique durable et compétitif
– Les migrations
– Les contacts entre les peuples.
L’UE et la Tunisie partagent des priorités stratégiques et, dans tous ces domaines prioritaires, nous
gagnerions à collaborer plus étroitement.
Notre coopération économique stimulera la croissance et la prospérité grâce à des liens plus solides en
matière de commerce et d’investissement, qui favoriseraient les opportunités pour les entreprises, et
notamment les petites et moyennes d’entre-elles. Un soutien économique sous forme d’assistance
macrofinancière, sera également envisagé. Notre partenariat dans le domaine de l’énergie aidera la Tunisie
à concrétiser sa transition vers les énergies vertes, par la réduction des coûts, la création d’un cadre pour
les échanges commerciaux dans le domaine des énergies renouvelables et l’intégration au marché de l’UE.
Dans le cadre de notre action commune sur les questions migratoires, la lutte contre les migrations
irrégulières à destination et en provenance de la Tunisie et la prévention des pertes en vies humaines en
mer constituent une priorité commune, notamment la lutte contre les passeurs et les trafiquants d’êtres
humains et le renforcement de la gestion des frontières, de l’enregistrement et des mesures de
rapatriement, dans le plein respect des droits de l’homme.
Les contacts entre nos peuples sont au cœur de notre partenariat et ce volet de notre action englobera une
coopération renforcée dans les domaines de la recherche, de l’éducation et de la culture. Le
développement de partenariats dans le domaine des aptitudes, ouvrira de nouvelles possibilités en termes
de génération de compétences et d’opportunités de mobilité, en particulier pour les jeunes.
Le renforcement du dialogue politique et stratégique au sein du Conseil d’Association UE/Tunisie avant la
fin de l’année, offrira une occasion importante de revigorer les liens politiques et institutionnels, dans le
but de relever ensemble les défis internationaux communs et de préserver un ordre mondial fondé sur les
règles.
Nous avons confié au Ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Etranger et au
Commissaire européen à la Politique de Voisinage et à l’Élargissement d’élaborer un Protocole d’Accord sur
le paquet de mesures du partenariat global, qui devra être approuvé, par la Tunisie et l’Union européenne,
avant la fin du mois de juin.
Pour plus d’informations
Délégation de l’UE en Tunisie : https://www.eeas.europa.eu/delegations/tunisia_fr

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BA Services sur le point de devenir actionnaire dans la Radio Mosaïque FM

Comme nous l’avons annoncé dans notre article du 25 novembre 2022, Al Karama
Holding a annoncé hier la signature, le lundi 22 mai 2023, de l’acte de cession portant sur
13,28% du capital de la Société Méditerranéenne des Médias et des Télécommunications
qui exploite la licence de radio Mosaïque FM.
La cession de la participation publique, pilotée par Al Karama Holding, accompagnée du
cabinet de conseil FICOM CONSEIL, a été conclue au profit de la société BA Services
pour un prix global de 2,4 millions de dinars.

Actualités, points de vue 0 comments on Pour mémoire: Appel des Intellectuels Tunisiens au Président de la République (1991)

Pour mémoire: Appel des Intellectuels Tunisiens au Président de la République (1991)

Appel des Intellectuels Tunisiens au Président de la République (1991)

Vingt six ans après le lancement de cet appel au Président de la République (1991) Madame Amel Bejaoui Kadi se souvient des conditions dans lesquelles s est faite cette initiative a haut risque et nous fait l amitié de les révéler aux lecteurs de tunisitri.

Lisez jusqu au bout c est très édifiant. Merci Amel Bejaoui Kadi

Nous étions en 91. Tout juste, 4 ans ou presque après l’ «ère nouvelle». Ce jour-là, je discutais avec Larbi Chouikha, à l’AJT, sur la dérive de Ben Ali qui se dessinait de plus en plus clairement et sur sa main mise de plus en plus ressentie sur le secteur de la presse. Ce ne fut pas, bien sûr, notre premier échange sur la question, mais ce jour là, nous étions, particulièrement, inquiets et excités C’est comme si notre impatience avait atteint son paroxysme et à notre insu nous étions près à agir. Je ne sais plus ce qu’il y avait ce jour là à l’AJT, mais il y avait du monde. Faut dire, qu’à cette époque là, il y avait quasiment, toujours du monde. Tous les journalistes qui n’étaient pas de service passaient les uns après les autres. Ça discutait, ça rigolait, ça critiquait…Bref ! L’atmosphère permettait encore de respirer un peu même si nous étions conscients que les choses commençaient à échapper, incontestablement. Donc, Larbi et moi-même, au bout de notre échange à bâtons rompus, nous avions pris la décision d’agir. Emane l’idée d’un texte à envoyer à la présidence pour saisir et appeler le nouvel occupant de Carthage, à lâcher du lest avant qu’il ne soit trop tard, pour ce que nous avons espérer être une démocratie naissante. Larbi rédige le projet. Les réunions pour le discuter et l’amender se tenaient chez moi. J’habitais encore un studio à El Menzah 8. Khalil Zamiti et Nadia Omrane étaient, particulièrement actifs dans cette action. Ah ce Khalil, qu’est-ce qu’il me faisait rire aux larmes avec ses sorties uniques. Heureusement qu’il était là. Il permettait d’adoucir toute cette tension Ô combien ressentie.

Bref ! Nous avons contacté un maximum de personnes. Nous avons rencontrés quelques déceptions. Bien sûr ! Certain-e-s ont refusé de signer. Par peur ? Pas convaincu-e-s ? Croyant au changement promis le 7 novembre?!! Bref ! Il y avait de tout. Nous avons, quand même réussi à avoir beaucoup plus de 300 signatures, tel qu’indiqué dans l’appel. Quand les choses ont atteint leur vitesse de croisière, beaucoup sont revenus vers nous pour signer, en fin de compte. Il faut admettre que pour ce genre d’action, certain-e-s ont besoin d’être rassuré-e-s et de ne pas se sentir « seules ». Le risque est, dans ce cas, de moindre importance et par conséquent, mieux gérable. C’est humain. Tout le monde n’est pas « kamikaze». Même après avoir envoyé la lettre à la présidence, nous avons continué à recevoir des adhésions.

Mais avant d’envoyer le texte il fallait le saisir. Surtout pour les noms des signataires qui n’étaient pas, toujours déchiffrables. A l’époque quasiment personne d’entre nous ne possédait encore un ordinateur. La seule solution trouvée était donc de le faire au local du POCT qui avait la logistique nécessaire et qui a bien voulu mettre à notre disposition quelqu’un de son journal.

Je me souviens que j’ai eu peur d’y aller toute seule (rire). Oui peur que les flics me prennent avec le texte et la liste des signatures, vous vous imaginez !! J’avais donc demandé à Larbi de m’accompagner. Il a accepté à contrecœur, car tout comme moi, (confidence) il n’avait pas envie de mettre les pieds chez le POCT. Mais cause oblige il a fini par céder. Le lendemain le texte est envoyé et quelques jours après, j’ai remis l’original chez Me Mokhtar Trifi.

Mission accomplie.

Après, ce fut le tour des retombées. Soutiens et dénonciations internationales et…sans surprise répression sur les signataires. Et pour l’Histoire, c’est surtout Larbi Chouikha qui en a le plus compati ! Sa vie professionnelle tout comme celle privée étaient devenues un enfer pendant des années avant que d’autres actions viennent alléger un tant soit peu le poids par le partage de son harcèlement avec d’autres acteurs de plus en plus visibles!

Mais pour la petite histoire, à l’époque où c’est pour la deuxième fois que je quitte la TAP, à la recherche d’un peu d’oxygène, je travaillais dans une société golfique, dont le siège était situé dans le centre ville, avant le déménagement à Hammamet dès l’achèvement du projet.

C’est de là que le texte a été envoyé partout dans le monde par fax. ONG internationales, syndicats, personnalités etc…Bref, dans les cinq continents. J’avais pris toutes les adresses possibles, même dans les plus lointaines contrées et commencé à envoyer, quotidiennement, à l’heure du déjeuner, quand tout le monde partait. Heureusement que nous n’étions pas nombreux. 6 en tout je crois. Cela a continué ainsi jusqu’à ce que la société, m’interdise, d’une façon discrète et détournée, l’accès au bureau où le faxe était installé, prétextant mon utilité ailleurs. Nous avions même reçu du soutien du Kazakhtan C’est amusant non !

Le jour de l’envoi du texte, nous nous sommes déplacés, Larbi Chouikha, Kamel Laâbidi et moi-même à la grande poste du centre ville. Dès que l’employé a lu le texte, il nous a demandé de patienter un peu. Il se lève, s’absente quelque temps avant de revenir pour nous dire qu’il était impossible d’envoyer une telle missive et qu’il fallait le faire directement à la présidence. Nous gueulons et revendiquons notre droit citoyen. Quelques remous et le texte est, enfin, accepté. C’est que nous avions besoin d’une trace que le texte fut bel et bien envoyé et reçu par lettre recommandée. Vous devinez pourquoi.

Larbi et Kamel avait signé le formulaire d’envoi. Quand mon tour était venu, mes amis m’en empêchent. Eh oui ! Mes amis ont refusé que je joigne ma signature à la leur. Aujourd’hui je m’interroge !! Est-ce parce que j’étais jeune et plutôt vulnérable à leurs yeux ? Où est-ce pour d’autres raisons ?!! Ils étaient mes ainés et j’avoue que j’ai toujours été intimidée en leur présence à l’époque. Oui notre génération était ainsi faite quand les « vieux » sont présents, que voulez vous ! Parfois j’envie la jeune génération d’aujourd’hui, capable d’ »arrogance » envers les « cheveux blancs ». Ah si j’avais un peu de leur cran à l’époque…Mais peu importe ! L’appel était envoyé et c’était pour moi l’essentiel. La consécration. C’était, tout de même, la première action en termes de revendications du droit à une presse libre et à une expression affranchie du joug de la dictature. Revendication toujours de mise, encore aujourd’hui, comme une fatalité !

Bref ! Il fallait le faire, à l’époque, pour démarrer un processus militant en la matière, en cette « ère » qui se voulait « nouvelle », mais qui n’est en réalité qu’une belle arnaque. Ce fut, donc, fait. La suite tout le monde connaît.

APPEL DES INTELLECTUELS TUNISIENS- 1991

Je prie ceux et celles dont j’aurai écorché l’orthographe des noms de m’envoyer un petit mail pour corriger. Il manque aussi un nom, dans la catégorie artistes …,tout à fait illisible, que j’ai remplacé par des points d’interrogation, si quelqu’un peut s’en rappeler, n’hésitez pas à me l’envoyer. Merci d’avance.

tunisielibre@yahoo.fr, itritn@yahoo.fr

APPEL DES INTELLECTUELS TUNISIENS (1991)

Le 10 décembre 1991, à l’occasion du 43ème anniversaire de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme, un peu plus de 300 intellectuels tunisiens ont adressé un appel au Président de la République, dans lequel ils lui demandent d’intervenir pour mettre un terme à la grave dégradation des libertés de l’information et de l’expression en Tunisie.

Ce fut le premier frisson de la société civile tunisienne au cours de l’année 1991. Cet appel a été suivi par une motion de l’ordre des avocats en 1992, puis par deux autres appels en 1995 et 1996, avec chacun près de deux cents signatures et un troisième, appelé l’appel des deux cents, en 1997, dont seul le texte a été publié, les noms des signataires n’ayant jamais été divulgués.

Tous ces appels ont été relayés par la Coordination pour la Défense des Libertés en Tunisie (CDLT) à Paris, qui les a largement diffusés auprès des médias internationaux ainsi qu’auprès de l’émigration tunisienne.

Ahmed Manai

Archives de l’ITRI

_________________________________________________________________________________________

Tunis le 10 décembre1991

Monsieur le Président

Au moment où dans plusieurs pays des voix libres peuvent enfin s’exprimer sans crainte et que le droit à la différence se trouve consacré dans les faits, en Tunisie les libertés aussi fondamentales que celles de l’information et de l’expression énoncées par l’article 19 de la déclaration de 1948 et garanties par notre Constitution sont en constante détérioration :

*Des journalistes et des citoyens sont toujours emprisonnés du fait de leurs écrits et de leurs opinions

*Les saisies et interdictions des publications nationales et étrangères sont de plus en plus fréquentes.

*Le caractère coercitif de la législation sur la presse restreint considérablement l’exercice effectif des libertés de l’information et de l’expression.

*Le droit des citoyens à une information crédible et l’accès aux sources de l’information sont devenus une pure illusion.

*Les droits des journalistes et des créateurs se trouvent souvent bafoués par diverses sortes d’ingérences et de tracasseries qui étouffent toute critique.

Cette dégradation des libertés de l’information et de l’expression se caractérise par la main mise pesante du pouvoir politique sur tous les circuits de production et de diffusion des idées. Elle se manifeste surtout par la prédominance d’un discours monolithique et réducteur et par le rétrécissement des espaces de libre expression et création dans le pays.

Nous signataires de cet appel :

-Exprimons nos vives inquiétudes face à cette détérioration constante des libertés d’information, d’expression et de création dans notre pays.

-Affirmons avec force qu’une expression libre et démocratique ne peut éclore dans un climat de peur entretenu par une mentalité de parti unique et de pratique anti-démocratique.

-Rappelons aux pouvoirs publics leurs engagements répétés en faveur d’une presse libre et indépendante.

Inquiets des graves conséquences que cette situation encourt, nous vous adressons Monsieur le Président de la République cet appel pressant pour que des mesures urgentes soient prises afin de mettre définitivement un terme à cette dégradation des libertés fondamentales et pour consacrer réellement dans les faits la volonté de changement et les promesses en faveur d’une presse et des espaces d’expression libres et indépendants.

Les signataires par profession :

LTDH et apparentés (21), Journalistes : (58); Artistes, comédiens, poètes, éditeurs : (27) ; Avocats : (23) ; Enseignants, universitaires, chercheurs : (105); Médecins : (14) ; Syndicalistes : (41) ; Autres : (26).

Liste nominative

Dr Moncef Merzouki : président LTDH, Dr Hechmi Ayari : Président du Conseil de l’Ordre des Médecins, Mohamed Tahar Chaïeb : Secrétaire général adjoint de l’UGTT , Abdelmajid Sahraoui : Secrétaire général adjoint de l’UGTT, Ali Romdhane : Secrétaire général adjoint de l’UGTT, Dr Béchir Gueddana : Secrétaire général adjoint du syndicat des médecins de libre pratique., Maître Jamel Eddine Bida : secrétaire général du Conseil de l’Ordre des avocats, Maître Sassi Ben Halima : avocat, Mohamed Ben Mahfoudh : Secrétaire général de des Etudes et Civilisations, Bédia Jrad : Présidente de l’ATFD, Dr Fethi Tebourbi : Secrétaire général adjoint de l’Ordre des Médecins, Jaloul Azzouna : Union des écrivains tunisiens

Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme

Vice-Présidents : Khédija Chérif, Mustapha Ben Jâafar, Midani Ben Salah, Khémaïs Chamari, Secrétaire général : Taoufik Bouderbala, Responsables nationaux : Emna Belhadj Yahia, Sihem Ben sedrine, Frej Fenniche, Tahar Chegrouche.

Les journalistes :

Hamma Hammami, Ahmed Brahim, Rachid Khechana, Mohamed Ben Kilani, Randa Alibi, Mohamed Bargaoui, Lotfi Biri, Mohamed Bennour,, Selma El Héni, Abdelaziz Temimi, Lotfi Hajji, Baccar Belgacem, Chokri Nafti, Hédi Boubtane, Chokri Nafti, Hédi Boubtane, Amor Mejri, Rachida Ennaifer, Kamel Ben Younes, , M’Hamed Krichen, Abdelmajid Bettaieb, Hamida El Bour, Rafika Bjaoui, Hatem Chaâbouni, Mouna M’tibaâ, Taja Jmi, Ziad Krichen, Nadia Omrane, Hatem Bouriel, Dhoha Talek, Hayet Rayès, Souad Ben Slimane, Nadia Haddaoui, Fatma Ben Abdallah, Béchir Ourda, Khaled Harmel, Sonia Bensalah,Naceur Mouelhi, Monia Rihane, Hassen Mensi,, Mouldi Habchi, Kamel Labidi, Hajer Touiti, Faouzia Skik, Hassen Fkih, , Lamjed Hamdani, Jamel Ben Guirat, Hamida Ben Salah, Khemaïes Krimi, Moahamed Moumen, Fadhila Bergaoui, SifianE Ben Hamida, Fessi Ghaya, Mohamed Louhichi, Mohamed Mâati, Mokhtar Boubaker, Lotfi Sellami, Mouldi Harizi, Naji Ramadi, Hassen Jouini, Hechmi Troudi.

Artistes, comédiens, poètes, éditeurs,

Nouri Bouzid, Taoufik Jebali, Raouf Ben Amor, Ouled Ahmed, Mohamed Kouka, H’mida Ben Ammar, Mahmoud Larnaout, Raja Ben Ammar, Anissa B’diri, Kaïs Rostom, Khaled Ksouri, Noureddine Ouerghi, Néjia Ouerghi, Mahmoud Chelbi, Mounir Bouaziz, Kahéna Attia, Ahmed Bennys, Moez Kamoun, Ridha Ben Slimane, Hayat Gribâa, Mohamed Ali Chérif, Donia Labidi, Gilbert Naccache, Nadia Hakimi, Amel Hamrouni, ?????, Taouhid Azzouzi.

Avocats :

Maîtres Chedly Ben Younès, Bochra Belhaj Hamida,Radia Nasraoui, Fayçal Triki, Mohamed Ali Khalfallah, Lotfi Marzouki, Abdel Hamid Ben Mustapha, Moktar Trifi, Mohamed Jmour, Leila Khalfallah, Saber Ben Romdhane, Neziha Boudhib, Rached Mabrouk, Mansour Jerbi, Hédi Chemengui, Abdel Hamid Maktouf, Hédi Ben Mehrez, Nejet Yacoubi, Anouar Kousri, Mahmoud M’hiri, Adel Mimouna, Hédi Manaï, Mohamed Ennaghazi.

Enseignants, universitaires, chercheurs :

Hatem Kotrane, Rafâa Ben Achour, Hichem Skik, Mohamed Larbi Hachem, Selma Zmerli, Souad Triki, Malika Horchani, Zeineb Cherni, Abdellatif Abid, Férid Kourda, Hamouda Hémini, Habib Kasdaghli, Habib Mellakh, Rabah Kahlaoui, Tahar Manoubi, Hédi Harchoun, Badreddine Tangou, Lilia Brahim, Abdel kader Ben Cheikh, Aziza Dargouth, Hareth Mzioudeth, Habib Ayadi, Bouderbala Najet, Noura Borsali, Youssef Ben Romdhane, Ahmed Ben Salah, Naceur El Kéfi, Sabah Mahmoudi, Ridha Mezghani, Abdel Majid Triki, Mohamed Ali Kembi, Mouldi Bchir, Larbi Chouikha, Monji Salem, Khalil Zamiti, Souad Rejeb, Alia Belkadi, Abdallah Maâouia, Béchi Makhlouf, Khélif Chaouch, Emna Ben Miled, Ridha Gouiâa, Amal Azouzi, Frej Lahouar, Kacem Haddad, Hassen Ben Naceur, Ahmed Salah, Azza Ghanmi, Dorra Mahfoudh, Zeineb Hamad, Mounir Kachoukh, Tahar Hammami, Mohamed Safi, Mohamed Euch, Mohamed Habib Karray, Ahmed Kahlaoui, Moncef Ouanès, Lotfi Lahouel, Salah Smii, Hédi Arfaoui, Romdhane ben Romdhane, Jilani Ben Mohamed, H édi Kraïem, Mohamed Hédi Touati, Farhat Drissi, Ahmed Mâaroufi, Béchir Hamdouni, Omrane Dammak, Khaled Nouissi, Mounir Frigui, Jammel Besrour, Samira Rafès, Mohamed Habib Mertzouki, Amel Ben Aba, Abdelkrim Hizaoui, Elham Abdelkéfi, Zeineb Tlili, Jamila Binnous, Fathia Harzallah, Khédija Lasram, Abderraouf Chérif, Hafidha Chékir, Emna Chikhaoui, Larbi Béchir, Ahmed Slimane, Mokhtar Belgacem, Ammar El Arbi, Ezzeddine M’Hedhebi, Abdel Jelil Bédoui, Hatem Kourda, Mohamed Lamine Hammas, Taher Rajhi, Aziz Krichen, Noureddine Ghazouani, Mohamed Rdissi, Leila Haouaoui, Abdallah Zrelli.

Médecins :

Docteurs: Abdel Majid Letaëf, Mohamed Habib Daghfous, Béchir Ksantini, Lassâad Belhoucine, Khalil Hamza, Faouzi Chebbi, Kamel Abdennebi, Samira Hamzaoui, Hella Ben Châabane Abdeljaouad, Lemjed Ben Sédrine, Mohamed Ben Othmane.

Autres fonctions:

Samir Labidi, Khaled Ben Mansour, Gladiss Adda, Maya Jerbi, Smiti Ezzeddine, Faouzi Hamrouni, Nizar Krichen, Abdel Aziz Mzoughi, Raja Ben Frej, Selma Ben Hamida, Insaf Fathallah, Moncef Aouina, Béchir Toumi, Abdallah Ladhili, Salem Ben Hamza, Nabil Essaghir, Brahim Hayder, Tijani Harcha, Naceur Souissi, Amel Béjaoui, Mohamed Lamine Ennasri, Ahmed Ounissi, Mohamed Ben Jannet, Abid Soualah, Safia Farhat.

Syndicalistes

Fethia Kassar, Ahmed Aoun, Monji Abderrahim, Leila Zaâfouri, Rachid Nasfi, Mondher Berriche, Béchir Bessadok, Abdelwahab Amri, Abdellatif Hannachi, Béchir Dhaoui, Abdallah Haouari, Habib Ben Amor, Salah Béjaoui, Smaïl Haydar, Mohamed Châabaoui, Zine El Abidine Najeh, Fethi Ouni, Mohamed Ben Ammar, Abdeljelil Ghorbal, Brahim Ghiloufi, Mohamed Ben Salah, Amor Dahmane, Salah Belhaj, Béchir Ghiloufi, Aïda Ben Youssef, Boulbaba Bouabid, Bouraoui Zghidi, Béchir Zribi, Taher Chaabaoui, Youssef Yacoub, Néji Dhafer, Sami Bidani, Youssef Meddeb Hamrouni, Jihane Gouider, Saïda Chekir, Souad Othmane, Mehdi S’Bâa, Abdelmajid Gharbi, Ezzeddine Abaoub,Moncef Bouguerra, Rhouma Houcine./

Archives de l’Institut Tunisien des Relations Internationales (ITRI)

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Investissements de Pékin en Afrique du Nord : La Chine mise sur l’Algérie

La Chine a multiplié, durant les 20 dernières années, ses investissements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Dans le cadre de son initiative de la nouvelle route de la soie (Belt and Road Initiative), l’Empire du Milieu s’est axé, selon le dernier rapport de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, sur les infrastructures de base et l’énergie. La Chine, précise le document, s’est déployée plus particulièrement dans une dizaine de pays de la région, en injectant plusieurs milliards de dollars.

Parmi ces pays, ceux du Maghreb captent une importante partie de cette manne. Dans cette zone, souligne le rapport, c’est l’Algérie qui a reçu le plus d’investissements chinois, avec environ 24 milliards de dollars investis dans les secteurs du transport et de l’immobilier durant la période allant de 2005 à 2020. «Les entreprises chinoises sont devenues le partenaire privilégié de l’Algérie dans les projets d’infrastructures civiles», note le rapport, en rappelant le dernier accord, signé en 2022, entre Sonatrach et la société chinoise Sinopec visant à développer le périmètre contractuel de Zarzaitine pour un montant de 490 millions de dollars.

Concernant les importations chinoises de l’Algérie, selon le rapport, elles sont constituées principalement de gaz pour une valeur estimée à 176 millions de dollars. Malgré l’instabilité politique en Libye, la Chine «a maintenu le même niveau de relations commerciales avec ce pays qu’avant 2011, avec des investissements s’élevant à environ 19 milliards de dollars». Des investissements, selon la même source, qui sont axés sur la construction de logements et la réalisation des projets dans les secteurs ferroviaire, de télécommunication et l’énergie électrique.

Au Maroc, note le rapport, le volume des investissements chinois s’élève à environ 1,6 milliard de dollars entre 2014 et 2019, particulièrement dans les secteurs du transport, de l’énergie et de l’immobilier. Parmi les projets récents les plus importants réalisés par la Chine dans ce pays, indique la même source, il y a la construction du «plus long pont d’Afrique sur une distance de 950 km, en 2016», et «la réalisation par le groupe chinois Citic d’une usine de pièces détachées d’un montant de 200 millions de dollars».

Contrairement à l’Algérie, la Libye et le Maroc, la Tunisie reste le pays où les investissements chinois sont limités. Alors qu’elle est considérée comme son troisième fournisseur en biens de consommation avec 2,2 milliards de dollars par an, la Chine n’a investi que 34 millions de dollars en Tunisie. Un très modeste montant. «En 2022, la Chine était classée à la 35e place des pays qui investissent en Tunisie. La France reste le premier investisseur en Tunisie, avec une valeur de 2,4 milliards de dollars», précise la même source.

Rappelant que ce volume des investissements est consenti dans le cadre de l’initiative de la nouvelle route de la soie, le rapport estime, aussi, que l’engagement chinois traduit «sa volonté de créer de nouveaux marchés» en étendant sa présence dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord en vue d’écouler ses produits, dans un contexte marqué par «le ralentissement de la croissance de l’économie intérieure chinoise ces dernières années». Au Moyen-Orient, les investissements chinois sont plus présents aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite, en Irak et à Oman. 

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Tunisie – Maghreb : Nouvelles transformations géo stratégiques régionales *65 ans après la conférence de Tanger , l’UMA est « paralysé » .. Par Kamel Ben Younes

Tunisie – Maghreb :

Nouvelles transformations géo

stratégiques régionales

*65 ans après la conférence de Tanger , l’UMA est « paralysé »

– le « cout du Non-Maghreb s’alourdit »

Par Kamel Ben Younes

Les nouvelles transformations géo politiques et géo stratégiques régionales et internationales provoquent de plus en plus les « grands décideurs » nationaux , régionaux et internationaux .

Les conflits et guerres dans les différents coins du monde font bouleverser les « équilibres traditionnels » .

La conjoncture politico sécuritaire complique les crises socio économiques ,aggrave les déficits des budgets ainsi que les factures énergétiques et justifie le recours aux augmentations des dépenses militaires et sécuritaires au dépens des plans de développement .

La situation en Tunisie, dans les pays du Maghreb et la région euro-méditerranéenne ne fait pas l’exception .

65 ans après la fameuse conférence des leaders des partis nationalistes maghrébins, du 27 au 30 avril 1958 à Tanger , le processus du l’UMA est toujours « en veilleuse ».

Un long processus

Certains considèrent même qu’il est « paralysé », malgré les centaines de décisions, de conventions et d’accords inter maghrébins, depuis les sommets de Zeralda dans le banlieue d’Alger en 1988, de Marrakech en Février 1989 et de Tunis en Janvier 1990.

Le sommet de l’UMA n’a pas eu lieu depuis la fin de 1994 , lorsque Rabat avait « gelé » sa participation .

Certes , les chefs d’états et ministre des affaires étrangères et de l’intérieur de l’UMA se sont rencontré plusieurs fois en marge de sommets arabes, Islamiques , Africains et Euromed..

Des centaines de réunions sectorielles ont eu lieu , notamment dans les secteurs économiques .

Les ministres et hauts responsables militaires et sécuritaires ont eu la chance de se concerter des dizaines de fois , en marge de réunions organisées par des instances Euro Med, de l’Otan , Africom, l’ONU , la ligue arabe, …etc

Les guerres par procuration

Cependant , les guerres « par procuration » en Libye ainsi que dans toute la région du Sahel et Sahara africains ne cessent de se compliquer.

Elles ont mis en relief les nouveaux conflits entre Rabat et Alger à cause du « conflit du Sahara » et des autres « malentendus » bilatéraux .

Initiative indépendante

En dépits de ce contexte régional et international , des dizaines d’intellectuels et activistes maghrébins et européens d’origine maghrébine avait co organisé une conférence virtuelle , en marge du 65 eme anniversaire de la conférence de 1958 de Tanger.

C’était une occasion pour commémorer l’événement avec des représentants de la société civile et centres d’études stratégiques nord africains et euro maghrébins, dont le Centre Germano Maghrebin de communication et de dialogue culturel , le Forum d’Etudes Stratégiques Arabo Africaines Averroes de Tunis et deux centres d’études Stratégiques de Tanger et Rabat . Une vingtaine d’autres experts et représentants de centres d’études algériens , libyens et mauritaniens avait participé à la conférence -débat et à l’appel lancé aux grands décideurs , pour relancer le « processus du Grand Maghreb » .

Le secrétaire général de l’UMA et ex ministre tunisien des affaires étrangères Taieb Bacouche était parmi les « invites d’honneur » dans la séance d’ouverture, ainsi que l’ancien ministre de l’enseignement supérieur marocain l’universitaire Abdallah Saaf et d’éminents experts algeriens , libyens, mauritaniens , tunisies et marocains..

Le rôle des élites

Les conférenciers avaient mis en relief, dans leur communique final ,les impacts négatifs sur tous les pays de la région, du « ralentissement » de la coopération bilatérale et inter maghrébine .

Chaque pays maghrébin , y compris la Tunisie , perd annuellement au moins 2 points de son taux de croissance et l’occasion de créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois .

Le cout du « non Maghreb » est très lourd économiquement ainsi que dans les secteurs sécuritaires , militaires et scientifiques .

Au lieu de développer ensemble les conditions de vie, d’enseignement et de recherches scientifiques dans la région du Grand Maghreb , les « guerres d’usure » et l’instabilité entrainent des dépenses énormes dans les secteurs de sécurité , de défense, de propagande médiatique , et de « diplomatie de guerres ».

Les représentants de la société civile et bureaux d’études maghrébins restent encore optimistes et appellent les médias, les intellectuels et les politiques à agir de nouveau ensemble, pour s’imposer dans le « nouveau échiquier régional » et le « nouveau ordre mondial »

Une diplomatie multi latérale s’impose, au moins pour « contenir les nouveaux risques économiques et sécuritaires » résultant de trois décennies de guerres dans le Golfe , dans le Sahel et le Sahara African, dans le Sahara « occidental », Asie centrale puis en Ukraine et Europe de l’Est …

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Les recommandations d’intellectuels et acteurs de la société civile pour réaliser le “rêve maghrébin”

A travers leurs recommandations, les participants à
un colloque sur le « rêve maghrébin » ont tracé une
feuille de route afin que l’idée maghrébine renaisse
de ses cendres

Organisé sous le thème « 65 ans après la Conférence du Maghreb à
Tanger : quel avenir pour le rêve maghrébin ? »
, le colloque virtuel
dont les travaux se sont tenus le 29 avril dernier a permis aux
organisateurs de formuler les recommandations suivantes :
1- Mettre le cap sur le futur :
En s’inspirant de la symbolique de l’anniversaire de la conférence des
partis nationaux (l’Istiqlal du Maroc, le FNL d’Algérie et le Néo-Destour
de Tunisie) tenue en avril 1958 à Tanger, les participants ont incité les
décideurs de la région à engager un dialogue approfondi avec toutes
les parties prenantes afin de cristalliser une « nouvelle vision
stratégique » dont le but sera de réaliser le rêve des pères
fondateurs des États maghrébins modernes, qui était la création du
« Grand Maghreb ».
Les participants ont préconisé que la « nouvelle vision stratégique »
tienne compte des défis croissants aux niveaux régional et
international, principalement dans les domaines du climat, du
développement des connaissances et des technologies.
2-Réhabiliter l’idée maghrébine :
Les participants ont souligné la nécessité d’activer le rôle de la société
civile et scientifique dans la relance du rêve des générations et de
l’idée maghrébine qui se retrouve menacée aujourd’hui plus que jamais.
3- Etablir un espace de réflexion commun pour
l’élaboration d’alternatives :

Les participants au colloque ont appelé à lancer des pistes de réflexion
commune en impliquant les élites, les acteurs et les instances actives
dans les domaines de la connaissance, de la culture et de la société
civile, dans le but de développer et consolider les expériences
maghrébines dans les différents secteurs économiques et sociétaux
(jeunes, femmes, enfance…).
4- La création du « Forum maghrébin de Tanger » :
Le colloque a recommandé le lancement de consultations entre les
instances et les élites de la société civile et de la communauté du savoir
des cinq pays maghrébins et leurs diasporas, pour former un
mécanisme de communication et de coordination afin d’atteindre les
objectifs de cette initiative issue de l’esprit de la Conférence de Tanger à
l’occasion de son 65e anniversaire, sous le nom de « Tanger Maghreb
Forum ».

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Arslan Chikhaoui, géopolitologue, à L’Expression «Seuls les Brics peuvent équilibrer les relations économiques»

La prochaine réunion des Brics en Afrique du Sud a valeur de test pour le nouvel ordre mondial. Son succès, c’est-à-dire, l’ouverture des adhésions, relèguera la mondialisation, dans sa version actuelle, au rang de vieillerie géopolitique. Les institutions de Bretton Woods perdront, à terme, toute leur influence. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Arslan Chikhaoui nous apporte les clés pour comprendre ce qui se trame…

L’Expression: Quelle appréciation faites-vous du prochain sommet des Brics en Afrique du Sud?
Arslan Chikhaoui: Le 15e Sommet des Brics qui se tiendra du 22 au 24 août prochain à Durban sous la présidence annuelle de l’Afrique du Sud sera l’occasion d’entériner le processus des Brics+. L’expansion des Brics se fera avec l’incorporation des nouveaux membres qui ont déjà déposé leur candidature comme l’Algérie, l’Argentine et l’Iran ou ceux qui ont annoncé leur intérêt tels que l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Égypte. Le processus de validation des candidatures se fait à l’unanimité et non à la majorité. Les Brics devront également décider à l’unanimité des critères effectifs d’adhésion de nouveaux membres. À ce stade et de manière globale, la Chine et la Russie sont favorables à l’expansion des Brics, par contre, l’Inde et le Brésil demeurent défavorables et l’Afrique du Sud n’a pas encore arrêté de position. Ce qui est certain, c’est que le sommet de Durban sera un grand challenge pour tous ces pays qui partagent en commun des valeurs du Mouvement des pays non-alignés. Les Brics sont considérés par les pays non-alignés comme le seul véhicule viable pour équilibrer le monde dans les relations économiques, commerciales, politiques et de sécurité, loin de la prédominance actuelle des États-Unis et des pays de l’Alliance atlantique. La question qui se pose est la suite: est-ce que l’Afrique du Sud réussira à fédérer la décision pour muter des Brics aux Brics+? À mon sens et compte tenu de la nouvelle dynamique mondiale post-crise sanitaire de Covid-19, ce passage s’effectuera lors du sommet de Durban avec, dans un premier temps, l’acceptation unanime d’incorporer de nouveaux membres en qualité d’observateurs.
Selon des observateurs avertis, Il y a déjà une immense pression politique de l’Occident sur l’Afrique du Sud pour ne pas permettre au président Poutine d’assister au sommet des Brics, sans compter les éventuels chantages économiques et commerciaux que risque de subir l’Afrique du Sud. La question de la présence du président Poutine et du mandat d’arrêt de la CPI a causé un certain malaise au sein du parti au pouvoir, l’ANC (African National Congress). Pour rappel, le congrès général du parti avait décidé il y a quelques années que l’Afrique du Sud devait quitter la CPI. Le président Zuma n’avait cependant pas réussi à mettre en oeuvre cette résolution qui met l’actuel président Ramaphosa dans une posture inconfortable. Je reste persuadé que cette question épineuse trouvera sa solution grâce au smart power de l’Afrique du Sud.

Qu’attendent les différents pôles de puissances et les institutions financières internationales du sommet de Durban?
Il faut dire que le prochain sommet des Brics va marquer un tournant majeur des systèmes occidentaux, qu’ils soient politiques, diplomatiques, commerciaux ou financiers, et dans quelle mesure ils résisteront au mouvement des Brics qui souhaite établir sa propre monnaie de réserve et s’éloigner du dollar américain. Lors de ce sommet une réflexion sur la question de savoir si nous sommes toujours sur une tendance de mondialisation ou plutôt si nous nous acheminons vers une déglobalisation et une régionalisation. Un autre point sera à l’ordre du jour, c’est celui de la relation des pays en développement qui dépendent des aides financières des institutions de Bretton Woods, qui pourrait également être revu après ce sommet des Brics. Un pas important pour les pays africains pourrait être franchi, en particulier, pour commencer à solliciter les aides financières auprès de pays dits «de l’Est´´ plutôt qu’aux pays occidentaux.
Je tiens à préciser que ce club des pays émergents Brics, rassemblant la Chine qui est de loin la plus puissante économiquement et qui constitue le grand rival à la première puissance économique mondiale que sont les Etats-Unis d’Amérique, et le Brésil, la Russie et l’Inde, se voit comme un possible contre-pouvoir du G20. L’Afrique du Sud, président en exercice des Brics, membre depuis 2011, s’inscrit dans cette politique de non-alignement, gardant des liens avec les États-Unis d’Amérique tout en favorisant le multilatéralisme et maintenant sa neutralité par exemple dans la crise politico-militaire russo-ukrainienne. À la présidence de cette organisation pour un an, le président sud-africain Ramaphosa devrait donc continuer à encourager le développement de ces relations Sud-Sud.
Si le sommet du Durban concrétise la première étape du passage de groupe Brics à Brics+ ce sera un pas effectif vers la multipolarisation du monde et par voie de conséquence vers des rivalités sans précédent.

En 12 ans de présence aux Brics, quelle bénéfice l’Afrique du Sud a pu en tirer?
L’Afrique du Sud reste, en termes démographique et économique, le plus petit membre des Brics, le pays espère avant tout pouvoir profiter de cette présidence tournante pour redonner du dynamisme à sa croissance et renforcer ses liens avec ses partenaires commerciaux de poids et, en premier lieu, le plus stratégique, à savoir la Chine. En échange, le pays offre un point de passage vers l’Afrique pour le reste du groupe qui souhaite développer son influence sur le continent. Pretoria entend bien mettre l’accent sur le potentiel de croissance du partenariat économique Brics-Afrique. Avec l’élargissement aux Brics+, le club des Brics qui possède actuellement plus de 70% des réserves mondiales des minerais rares connus sous le nom de «terres rares» passerait à 90%. Les terres rares sont l’objet de convoitises dans le monde, car elles sont nécessaires et indispensables à plusieurs industries de pointe et industries alternatives. Lors de son discours sur l’état de l’Europe, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a expliqué que «….les besoins en terres rares de l’Union européenne vont être multipliés par cinq d’ici 2030…» A cela s’ajoutera le levier pétrolier et gazier dont disposera le Brics+ du fait de l’incorporation des pays membres de l’Opep+.

L’Afrique du Sud compte organiser en décembre prochain, une conférence sur les Brics et les aspects juridiques, qu’en déduisez-vous?
Cette conférence de décembre prochain, aura lieu en comité élargi avec la participation des membres des Brics, aux côtés des autres pays conviés dont l’Algérie, l’Argentine, le Cambodge, l’Égypte, l’Éthiopie, les Fiji, l’Indonésie, l’Iran, le Kazakhstan, la Malaisie, l’Ouzbékistan, le Sénégal et la Thaïlande. Ce sera la première fois que la rencontre des représentants des Brics sera ouverte à des pays qui ne sont pas membres. Les participants à cette conférence examineront certainement la création d’un mécanisme de résolution des problèmes juridiques en lien avec la banque des Brics dénommée Nouvelle Banque de Développement (NBD) qui a été créée en 2014, et est en concurrence avec la Banque Mondiale et la Banque Interaméricaine de Développement. Ils discuteront également la création d’une nouvelle monnaie commune mise au service des économies des pays membres. Il est utile de rappeler que les cinq pays membres des Brics disposent d’avantages concurrentiels importants en totalisant 24% du PIB mondial et pourraient atteindre, selon les projections du World Economic Forum, 40% en 2025. Actuellement, leurs échanges économiques sont de l’ordre de 18%, et les IDE de 25%. Le poids des Brics est très conséquent par rapport au G7. À mon sens, cette initiative d’une conférence sur les aspects juridiques dénote la volonté politique des pays émergents d’encadrer les mécanismes alternatifs pour une perspective d’un monde multipolaire déglobalisé.

L’ALgérie est quasi assurée de figurer parmi les pays du Brics élargi. Le bénéfice économique et géopolitique est évident, mais qu’en sera-t-il de ses relations avec le bloc occidental?
L’adhésion de l’Algérie au club des Brics est à plusieurs détentes. En effet, elle marque de facto son adhésion à un monde multipolaire où les relations seraient plus équilibrées. Le regain de la dynamique diplomatique engagée par l’Algérie a renforcé son positionnement sur la scène internationale en tant qu’ État exportateur de stabilité, fidèle à ses principes immuables de politique étrangère et attaché au respect du droit et de la légalité internationaux. Dans un contexte mondial en proie à de profondes mutations, aux crises multiples et aux conflits d’intensité variable, l’Algérie est réputée comme étant l’une des rares voix audibles et crédibles sur qui la communauté internationale peut compter pour espérer une résolution de plusieurs dossiers sensibles. L’Algérie est un pays clé, pas seulement du point de vue des ressources minières, du potentiel agricole et de l’équilibre énergétique mondial, mais également eu égard à son influence régionale en tant que facteur de stabilité, notamment, dans la région sahélo-saharienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud, mais également les pays influents de l’Alliance atlantique.
Ceci pour dire que l’Algérie opte pour une realpolitik dans ses relations internationales et par voie de conséquence affirme ses appartenances géographiques et définit ses aires d’intérêts communs et ses aires d’intérêts stratégiques. Elle affiche clairement ses positions de principe qui demeurent immuables depuis son indépendance, en l’occurrence sa posture déclarée de non-alignement. Tout cela n’est pas en contradiction avec sa volonté aussi bien de continuer à développer ses relations multidimentionnelles Nord-Sud que Sud-Sud.