Actualités, points de vue 0 comments on La croisade africaine de Giorgia Meloni .. PAR MONCEF GOUJA

La croisade africaine de Giorgia Meloni .. PAR MONCEF GOUJA

Chaque fois qu’on annonce l’arrivée à Carthage de la belle Giorgia Meloni, la toile tunisienne s’enflamme et ses photos avec notre président de la République inondent les réseaux sociaux, comme pour une star. Pourtant, ses trois allées et retours Rome-Tunis en l’espace de trois mois sont loin d’êtres innocents ! Certains pensent qu’elle nous ne veut pas que du bien.

La prochaine arrivée est annoncée pour ce 17 avril au matin, parce qu’elle sera l’après-midi à Bruxelles où se tiendra la réunion de Conseil européen les 17 et 18, pour décider du sort des relations entre les deux rives de la Méditerranée, car ce conseil entérinera un accord entre États européens sur la sécurité des frontières méditerranéennes de ce continent, “menacées” par ce que certains politiciens européens appellent “l’invasion barbare” ou “le péril noir” s’agissant du flux migratoire venant de l’Afrique subsaharienne. Nous convenons toutefois que la première victime de ce flux est bien notre pays, vient ensuite l’Italie dont les frontières sont les plus proches de nous.

Le tsunami migratoire

Est-ce le hasard qui a fait que juste cette première semaine d’avril 2024, plus de 8 000 migrants africains accostassent sur les rivages italiens en provenance de la Tunisie, c’est-à-dire deux semaines avant la décision attendue du Conseil européen, qui va imposer des sortes de postes frontières pour braquer les expulsés du paradis européen mais sur le sol d’autres pays non européens. Des sortes de no-man’s land, où on maintiendra les Subsahariens, souvent sans papiers officiels, sans ressources et sans revenus pour des séjours illimités, pourvus qu’ils ne restent pas en Europe.

On n’arrête pas un tsunami migratoire avec de telles mesures imaginées par des bureaucrates de Bruxelles. Certains parlent de “durcissement” de la législation européenne en matière de politique migratoire, un euphémisme, alors qu’il s’agit plutôt d’une violation flagrante des droits de l’Homme et des plus élémentaires règles de la charité chrétienne. C’est un précédent dans l’histoire de l’humanité ! L’Occident européen ne croit et n’applique les principes des droits de l’Homme, pourtant universels et reconnus par l’ONU, que quand ils ne rentrent pas en contradiction avec ses intérêts vitaux et ce qu’il considère comme sa “sécurité” .

Nous avons constaté combien il est attaché à ces droits à l’occasion du génocide de Gaza commis par son allié, l’Etat d’Israël.

La décision de l’Union européenne concernant l’installation de ces “zones d’accueil” de centaines de milliers de Subsahariens qui seront parqués comme des bêtes dans ces nouveaux camps de concentration, pour des périodes indéterminées, est une honte qui fera date dans l’histoire de cette Union.

Mais pour que la pilule soit bien avalée par les supposés défenseurs des droits de l’Homme en Europe, on doit passer par des plans comme celui imaginé par la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, intitulé “Plan Mattei” du nom du célèbre fondateur de la compagnie pétrolière italienne, qui consacre 4 milliards d’euros sur quatre ans pour “développer” les pays africains et nord-africains sous formes d’aide au développement, à condition d’accepter sur leurs sols l’installation de ces camps de la honte. En fait, une bagatelle ! La Tunisie figure en bonne place dans ce plan, ce qui explique les multiples voyages de la présidente du Conseil italien en si peu de temps.

Pour mieux comprendre cet “engouement” pour l’Afrique et particulièrement pour notre pays, rappelons que Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir grâce à une coalition de l’extrême droite italienne, qui, comme toutes les formations européennes du même genre, prônent un durcissement extrême des politiques migratoires, allant jusqu’à l’expulsion de millions de non Européens, résidant dans ce continent, au détriment des principes universels des droits de l’Homme, des lois régissant les accords entre Etats, et surtout au détriment des différentes économies nationales européennes, qui ont grand besoin de cette main-d’œuvre bon marché et docile, en plus du problème démographique causé par la dénatalité dans ces pays.

Selon plusieurs études sérieuses, l’Europe aurait besoin dans les années qui viennent de près de 30 millions d’ouvriers ou de techniciens et même de médecins, infirmiers informaticiens… Mais les enjeux politiques et notamment la montée de l’extrême droite xénophobe et raciste poussent les partis centristes et même de gauche à durcir leurs positions et glisser vers des attitudes et des politiques anti-immigrés.

L’Italie actuelle est un bel exemple qui illustre ce glissement. C’est donc essentiellement pour être réélue que la belle Giorgia fait du pied à la Tunisie, ainsi que les yeux doux pour nous faire accepter son plan Mattei. Nous ne savons pas jusqu’à maintenant si elle a réussi, car en dehors du fameux Mémorandum entre la Tunisie et l’Union européenne, signé le 16 juillet 2023, rien de concret n’a été fait.

Lire aussi : Tunisie-UE lancent un programme de 150 millions d’euros pour la relance économique

Un mémorandum n’engage que ceux qui y croient

Nous ne savons rien, par exemple du degré d’exécution du volet énergétique qui devait permettre à la Tunisie (particulièrement la région de Zarzis) de produire et d’exporter de l’hydrogène vert vers l’Italie, et ceci dès février 2024 !

Bien sûr un mémorandum n’est qu’un mémorandum et ne peut en aucun cas remplacer des accords en bonne et due forme négociés et signés ! C’est peut-être la raison de cette visite impromptue le jour même où elle doit assister au Conseil de l’Europe, car Meloni considère l’accord avec la Tunisie comme l’exemple à suivre pour d’autres accords avec d’autres Etats africains.

Mais, restons sceptiques quant aux résultats réels sur le terrain. Déjà les 8 000 migrants qui ont débarqué à Lampedusa venant des rives tunisiennes en disent long sur l’applicabilité de certains accords de type sécuritaire. Sauf que Meloni a besoin de ces accords, car elle affronte, elle et ses amis, les élections européennes de juin 2024, sachant qu’elle a organisé un sommet Italie-Afrique les 28 et 29 juin 2023 à Rome, et la Tunisie était bien représentée par notre président de la République en personne.

Il est clair que l’Italie de Meloni tente de ravir la place qu’occupait jadis la France en Afrique et essaye de devenir le premier interlocuteur européen de l’Afrique. Ses discours anticolonialistes, qui font porter à la France en particulier la responsabilité de la situation du sous-développement dans laquelle se trouvent la majorité des pays africains dits francophones, prouvent cette tendance italienne qui a toujours existé depuis plus d’un siècle et demi. Mais ses accords énergétiques avec notre voisin de l’Ouest prouvent que l’Italie tente sérieusement de se placer comme le principal intermédiaire énergétique, en gaz et en pétrole entre l’Afrique et l’Europe, sans parler de sa présence en Libye.

Mais comme il y a un siècle et demi, lors des fameuses rivalités franco-italiennes pour coloniser à l’époque notre pays, la question de souveraineté reste toujours posée, même sous d’autres formes. Allons-nous céder, même une parcelle de souveraineté, en acceptant ces fameux camps sur notre sol ?

Le discours ultra-souverainiste du président de la République nous pousse à penser le contraire, en plus de l’impossibilité matérielle et logistique d’honorer un tel accord, surtout que notre pays lui-même est assailli périodiquement par des fortes vagues migratoires.

On est loin d’être les seuls, l’Algérie, le Maroc et la Libye subissent les mêmes assauts qui vont d’ailleurs en grandissant. C’est presque une fatalité, due à notre histoire et à notre position géographique, surtout que l’Europe, encore une fois, fait preuve d’aveuglement stratégique, car nous sommes la principale digue qui jusqu’à maintenant la protège sans qu’elle paye le prix adéquat.

Même l’enveloppe annoncée de cent cinquante millions d’euros, lors de la signature de l’accord, reste extrêmement dérisoire. Il revient à la Tunisie officielle de renégocier durement les accords conclus et négocier encore plus durement les accords à venir. Mais il ne faut rien céder sur la question souveraine du territoire car, ce dernier est sacré et non négociable.

Déjà feu BCE avait refusé d’appliquer les accords d’ALECA  pour le même motif sachant que son ex-Premier ministre, Youssef Chahed, avait donné son accord à Bruxelles pour avoir, à l’époque, le soutien de l’UE dans sa lamentable course à Carthage.

La signature du mémorandum avec nos partenaires européens ne doit pas nous empêcher de donner la priorité à notre sécurité nationale, car la situation chez notre voisin de l’Est est plus qu’alarmante, et la crise politique qui y sévit depuis la chute de Kadhafi risque de se développer vers des affrontements violents alors que le pays est divisé et risque de l’être encore plus en raison de l’affrontement prévisible entre Américains et Russes, qui va aller en grandissant au fur et à mesure que la guerre en Ukraine évolue vers un possible compromis profitable maintenant aux Russes en raison de leur supériorité militaire sur le terrain. La chose sera d’autant plus sûre si Trump l’emporte les prochaines élections américaines.

La question migratoire subsaharienne sera au cœur du conflit interne libyen. Déjà que Ras Jedir semble devenir un point stratégique pour le contrôle de la partie ouest et cela nous concerne directement. Sans évidement oublier la migration qui afflue du Niger via l’Algérie, qui déjà pose problème à ces deux pays.

Réduire cette question migratoire à des simples accords, ne ce serait-ce qu’avec l’UE, c’est commettre une erreur d’appréciation stratégique. Or plus que jamais nous avons besoin d’une vision stratégique qui prend en compte l’existence de ce danger, car il y va aussi bien de notre sécurité que de notre souveraineté.

Actualités, points de vue 0 comments on Nouvelles dynamiques au Niger et dans le Sahel après la France (OPINION)

Nouvelles dynamiques au Niger et dans le Sahel après la France (OPINION)

– Bien que la politique africaine de la France ait connu de nombreux échecs et résistances depuis 2017, Paris doit encore évaluer les stratégies, instruments et discours qui pourraient conduire à des changements fondamentaux dans sa politique

 

Nebahat Tanriverdi Yasar a analysé le retrait des forces armées françaises du Niger et la nouvelle dynamique qui en découle, pour le compte d’AA Analyses.

***

Après des semaines de tensions avec la junte militaire au Niger, le président français Emmanuel Macron a annoncé dans une interview télévisée dimanche soir que les forces armées françaises se retireraient du pays d’ici la fin de l’année. Il y a tout juste deux semaines, Macron avait fait part aux ambassadeurs français de son engagement à défendre la démocratie au Niger. Toutefois, au fil des événements, la position de la France est devenue insoutenable.

– Le chemin qui a mené au retrait

Tout d’abord, la tension diplomatique entre la France et le régime militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger le 26 juillet s’est transformée en une crise à somme nulle. La junte militaire nigérienne annonce l’annulation des accords militaires avec la France et exige le départ de la mission militaire et diplomatique française [1].

La France, quant à elle, a rejeté ces demandes au motif qu’elle ne reconnaissait pas la junte comme représentant légitime du Niger [2]. Les tensions ont été exacerbées par les livraisons militaires de la France aux principaux États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), notamment le Sénégal, le Bénin et la Côte d’Ivoire. Le général Abdurrahmane Tchiani a affirmé que la France se préparait à une intervention militaire au Niger et avait déployé deux avions de transport militaire, un Dornier 328, deux hélicoptères polyvalents super PUMA et 40 véhicules blindés au Bénin depuis le 1er septembre, et qu’un navire de guerre français avait amené du personnel militaire au Bénin le 7 septembre [3].

Contrairement à ce qui s’est passé au Mali et au Burkina Faso, la France espérait que cette fois-ci, en raison de la réaction régionale et internationale, le coup d’État militaire pourrait être contré et Mohamed Bazoum rétabli dans ses fonctions. Cependant, la politique de la France, consistant à mobiliser l’ensemble du processus autour de l’option de l’intervention militaire au détriment des négociations diplomatiques [4], n’a pas trouvé le soutien qu’elle espérait de la part de ses alliés [5]. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré à plusieurs reprises et de manière explicite que la diplomatie était le meilleur moyen de résoudre la situation au Niger, indiquant ainsi que les États-Unis ne privilégiaient pas les options militaires. De plus, pour les pays d’Europe de l’Est, qui avaient précédemment proposé d’envoyer des troupes au Mali, une éventuelle escalade militaire en Afrique n’est plus envisageable en raison de la guerre en cours en Ukraine. Les partenaires européens tels que l’Italie et l’Allemagne veulent également éviter toute mesure qui les obligerait à rompre leurs relations diplomatiques avec le Niger, car la rupture des liens avec Niamey risquerait également de compromettre la lutte contre la crise migratoire croissante en Europe. Les routes migratoires actives de l’Afrique vers la Méditerranée passent par le Niger et ils doivent continuer à coopérer avec le Niger pour surveiller ces routes.

D’autre part, le fait que la France ait fermé la porte aux négociations diplomatiques et à la diplomatie détournée a considérablement limité la marge de manœuvre de ses alliés, en particulier des États-Unis. À cet égard, le retrait par la France de son personnel militaire et diplomatique du pays pourrait rendre les conditions relativement plus favorables pour les États-Unis et les pays de l’Union européenne (UE) qui cherchent à trouver un terrain d’entente par la diplomatie.

– Que feront les troupes françaises après le retrait ?

D’autre part, le retrait des troupes françaises du Niger pose un certain nombre de problèmes logistiques. Le premier d’entre eux est qu’il est très difficile de réaliser le retrait en seulement trois mois. La France a commencé l’évacuation de ses 5 000 soldats au Mali à la fin de 2021 et n’a pu achever le retrait qu’en août 2022 [6]. L’espace aérien du Niger étant interdit aux avions français, Paris devra négocier avec le gouvernement nigérien pour l’évacuation par voie aérienne [7]. De même, les itinéraires terrestres et les méthodes d’évacuation devront être négociés, car tous les équipements militaires lourds, y compris les véhicules de combat, les terminaux aériens mobiles et les hélicoptères, doivent être retirés par voie terrestre.

Le deuxième problème est l’incertitude quant au lieu de déploiement des troupes françaises retirées du Niger ou à leur retour en France. Après les coups d’État au Mali et au Burkina Faso, la France a transféré une partie de ses troupes de ces deux pays vers le Niger. À cet égard, le Niger est devenu la principale base du retrait de la France dans la région, qui a commencé ces dernières années. En outre, le Niger était censé être le principal centre des missions de sécurité des États-Unis, de la France et de l’UE [8].

Dans le cas de la France, il est possible que les troupes françaises retirées du Niger soient transférées dans des pays tels que le Tchad, le Gabon et le Bénin, où se trouvent des bases françaises. Si elles reviennent en France au lieu d’être déplacées, cette préférence politique marquera également un changement dans la stratégie de la France en Afrique. Bien que la politique africaine de la France ait connu de nombreux échecs et résistances depuis 2017, Paris n’a pas encore procédé à une évaluation de la stratégie, des outils et du discours qui pourrait conduire à des changements radicaux dans sa politique africaine. En tout état de cause, le retrait français du Niger éloignera davantage la présence militaire occidentale au Sahel central.

 

– Nouvelles dynamiques dans le Niger de l’après-France

 

Il est trop tôt pour dire si le départ de la France du Niger entraînera une aggravation de l’insécurité au Niger et au Sahel. Au Mali voisin, le départ des troupes étrangères et des Nations unies a été suivi d’une forte augmentation de la violence de la part des groupes terroristes radicaux. Selon l’indice mondial du terrorisme, le nombre de décès liés au terrorisme a chuté de 79 % au Niger l’année dernière, tandis que le Mali et le Burkina Faso voisins sont devenus les deux endroits les plus meurtriers pour les attaques terroristes. Ces deux pays ont été à l’origine de 90 % de toutes les attaques terroristes perpétrées par des organisations extrémistes au Sahel l’année dernière. En 2022, le Burkina Faso est devenu le deuxième pays le plus touché par le terrorisme dans le monde après l’Afghanistan, et le Mali le quatrième [9].

Cependant, il existe des différences fondamentales entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Au Niger, les forces armées sont les principaux acteurs de la lutte contre le terrorisme, et la France et les États-Unis fournissent généralement un soutien opérationnel sur le terrain. Par conséquent, les forces armées nigériennes disposent de meilleures capacités militaires et d’une plus grande expérience en matière de lutte contre le terrorisme [10]. De plus, l’armée exerce un contrôle territorial au Niger. Par conséquent, alors que la situation sécuritaire dans ces deux pays s’est considérablement détériorée après le retrait du soutien militaire international et régional, le Niger pourrait échapper à ce sort.

Néanmoins, les perspectives d’une lutte efficace contre le terrorisme de la part de la nouvelle administration nigérienne restent incertaines. Il est fort possible que la junte concentre son attention sur la lutte pour le pouvoir dans la capitale et que les efforts de lutte contre le terrorisme soient relégués à l’arrière-plan en raison de la légitimité du coup d’État militaire et des divisions internes au sein de l’armée. En outre, les divisions internes entre la garde présidentielle et les forces armées nigériennes, semblables à celles du Soudan, pourraient devenir évidentes. La façon dont la junte planifiera la période de transition sera donc largement déterminante.

Dans ce qui pourrait être un tournant important pour la région, suite à la menace d’intervention militaire de la CEDEAO, les trois pays de la junte militaire ont convenu, le 16 septembre, de s’entraider pour lutter contre les insurrections armées et les agressions extérieures. Le manque de coopération entre les trois pays était l’une des raisons pour lesquelles les groupes terroristes pouvaient facilement se déplacer d’une région à l’autre. Jusqu’à présent, les trois pays ont mené des opérations militaires conjointes. Cette coopération accrue pourrait exercer une réelle pression sur les groupes terroristes dans la région. L’impact négatif des sanctions imposées par la CEDEAO s’accroît, ce qui pourrait conduire à la consolidation du régime putschiste plutôt que de susciter la colère populaire contre lui à l’intérieur du pays, tandis qu’au niveau régional, cela pourrait renforcer ce rapprochement militaire régional nouvellement établi [10].

Le Niger, quant à lui, devrait suivre les traces du Mali et du Burkina Faso en signant un accord avec Wagner pour recevoir le soutien sécuritaire dont il a besoin de la part de la Russie [11]. Cependant, la décision de Moscou d’intégrer les troupes de Wagner dans l’armée aura sans aucun doute des implications importantes sur la décision future du Niger et sur le caractère de la coopération nigéro-russe. Le sentiment que la Russie perd de son pouvoir et de son influence dans de nombreuses régions où elle promettait sécurité et protection pourrait également ouvrir de nouvelles perspectives à la Chine, une autre grande puissance active en Afrique. Cela est confirmé par la visite amicale de la marine chinoise au Nigeria [12], les projets de coopération économique avec le Niger [13] et, plus récemment, l’offre de médiation [14].

 

AA / Nebahat Tanriverdi Yasar

points de vue 0 comments on Luc Ferry: «Sur l’Ukraine, Nicolas Sarkozy a largement raison»

Luc Ferry: «Sur l’Ukraine, Nicolas Sarkozy a largement raison»

CHRONIQUE – De toute évidence cette guerre plombe l’Europe alors qu’elle bénéficie aux États-Unis, mais paradoxalement aussi à Poutine.

Critiqué, voire insulté pour ses propos sur la guerre en Ukraine par tout ce que le pays compte de grandes consciences morales (et Dieu sait qu’il n’en manque pas…), Nicolas Sarkozy n’en a pas moins dit, dans son entretien accordé au Figaro Magazine, un certain nombre de vérités avec une liberté de ton qui tranche sur le conformisme ambiant. Pour commencer, il a bien sûr rappelé que l’agression russe violait le droit international mais que pour autant, si on voulait sortir d’un conflit qui s’annonce aussi interminable que meurtrier, il fallait comprendre trois choses.

Actualités, points de vue 0 comments on « Confirmation » du 4 eme coup militaire au Niger : Conflits d’intérêts entre les grandes puissances .. Par Kamel Ben Younes

« Confirmation » du 4 eme coup militaire au Niger : Conflits d’intérêts entre les grandes puissances .. Par Kamel Ben Younes

« Confirmation » du 4 eme coup militaire au Niger :

Conflits d’intérêts entre les grandes puissances

· L’Afrique est le continent le plus riches , les peuples les plus appauvris

· Plus de 90 Coups militaires en Afrique depuis 1960

Par Kamel Ben Younes

Les conflits d’intérêts entre les grandes superpuissances internationales et régionales ont freinés le projet » d’intervention militaire africaine » qui visait à obliger les « perchistes » à remettre le pouvoir au président démocratiquement élu Mohamed Baazoum au Niger.

Ainsi les leaders du quatrième coup militaire au Niger confirment qu’ils sont « les nouveaux patrons » .

Les grands décideurs internationaux et africains ont tendance à reconnaitre « la réalité sur terrain » , à l’exception de Paris et certains de ses alliés .

Quels sont les nouveaux enjeux géostratégiques ?

Pour la France l’enjeu est clair : Washington , Pekin, Ankara, Abou Dhabi et certains autres « alliés » ou « concurrents » en Afrique veulent profiter de la « stratégie de déstabilisation » de ses intérêts militaires, politiques et économiques commandée par Moscou et ses alliés , dans le continent africain et à l’échelle mondiale.

L’engagement « inconditionnel » de Paris avec les USA et l’Otan en Ukraine avait aggravé les divergences franco – russes dans les pays du Sahel , du Sahara et de l’Afrique du Nord .

L’uranium nigérien ..et le gaz russe

Moscou répond en Afrique en exerçant une pression sur « les alliés européens de son ennemi américain » , notamment la France qui a moins souffert de l’impact de l’embargo énergétique imposé à la Russie .

Elle est moins dépendante au gaz russe grâce à son énergie nucléaire qui profitait des « l’uranium du Niger acheté à un pris très bas imposé par Paris», selon certaines études.

Les alliés de Moscou auraient joué cette « carte » contre Paris et ses alliés locaux et régionaux, afin de réduire le rôle mondial de la France .

Dans ce climat tendu , la compétition est de plus en plus grande entre les états riches et superpuissants qui ne cessent d’imposer de nouveaux accords militaires, de sécurité, politiques et commerciaux avec les « pays du sud ».

Double standard

Des politiciens , des activistes de la société civile et des médias ainsi que des chefs militaires auraient décidé de suivre le chemin de leurs voisins du Mali et des pays du Sahel pour essayer de « se révolter » contre « l’allié stratégique français » et exiger l’ « évacuation immédiate » des milliers de miliaires français .

Il s’agit en fait d’un discours de « double standard » , puisque les mêmes « leaders nationalistes » ne soulèvent pas la présence d’autres bases étrangères, ni le dossier des milliers de militaires étrangers en Afrique , y compris des américains, des européens non- français, , des turcs, des chinois, des forces de pays du golfe …

Cependant les peuples, les armées et les états africains ont certainement droit de réclamer l’autonomie, l’émancipation et la diversification de leurs partenaires internationaux .

Un nouveau ordre mondial

En même temps, il faudrait une nouvelle stratégie « pragmatique » pour créer un « nouvel ordre mondial » ainsi que de nouvelles décisions politiques « audacieuses » qui excluent les scenarios des coups militaires et coups de force .

L’appauvrissement des peuples et états africains avaient provoqués au cours des dernières années une série de coups d’états et « coups de force » , notamment au Mali Mali (août 2020 et mai 2021), Tchad (avril 2021), Guinée (septembre 2021), Soudan (octobre 2021) et Burkina Faso (janvier et septembre 2022)…etc

Depuis la fin de la guerre froide en 1991, le nombre de coups d’État militaires a diminué.

Cependant, l’Afrique de l’Ouest francophone comptabilise aujourd’hui environ les deux tiers de tous les coups d’État militaires qui se sont produits depuis lors.

Les forces françaises sont de plus en plus appelés à quitter la majorité des 15 pays qui faisaient partie de leurs anciennes colonies .

Les forces russes « privées » de Wagner avancent , et s’allient aux milliers de manifestants qui avaient organisés un séries d’attaques aux missions diplomatique françaises réclamant « l’émancipation nationale » et des politiques qui mettraient fin à la pauvreté des peuples africaines et au transfert des richesses de leurs pays vers les pays occidentaux , dont l’or , l’uranium, les hydrocarbures , les minéraux ..avec des prix très bas ..

Les forces Wagner rappellent les missions de « l’armée américaines privée « la plus puissante au monde », Black Water ,notamment en Iraq après 2003..

Mais si les décideurs militaires et politiques nationaux ne réussissent pas à résoudre les causes profondes de sous développement , de la dépendance alimentaire et sécuritaire , les risques de déstabilisation se multiplieront

Les 90 coups d’État que l’Afrique a connus depuis 1960 ont été dévastateurs pour le continent – contribuant à l’instabilité, à la corruption, aux violations des droits humains, à l’impunité et à la pauvreté qui ont caractérisé de nombreux pays africains durant cette période.

points de vue 0 comments on Niger : l’Union africaine rejette toute intervention militaire et se désolidarise de la Cedeao

Niger : l’Union africaine rejette toute intervention militaire et se désolidarise de la Cedeao

A l’issue d’une réunion « tendue » et « interminable », selon des diplomates, le CPS, organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, a refusé l’usage de la force. Cette position devait être officialisée mercredi.

Chairperson of Economic Community of West African States (ECOWAS) and President of Nigeria Bola Ahmed Tinubu reacts after addressing ECOWAS Head of States and Government extraordinary session in Abuja, on August 10, 2023. West African leaders came together Thursday for an emergency summit on the coup in Niger, whose new military rulers have defied an ultimatum — backed by the threat of force — to restore the elected president and pressed ahead with appointing a new government. (Photo by KOLA SULAIMON / AFP)

Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci.
La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite.
Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente.
Pour toute demande d’autorisation, contactez syndication@lemonde.fr.
En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ».

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/16/l-union-africaine-rejette-une-intervention-militaire-au-niger_6185522_3212.html

Plus les jours passent, plus l’état de fait qui prévaut à Niamey, depuis la prise du pouvoir par les militaires, le 26 juillet, semble s’imposer et plus le doute s’immisce dans l’esprit de leurs adversaires. Alors que la junte menée par le général Tiani ne fléchit ni devant les sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ni devant les menaces d’un recours à la force agitées par les pays de la région, les divisions se creusent entre les pays africains sur l’attitude à adopter. Une réunion « tendue », « interminable », « de plus de dix heures », selon plusieurs diplomates présents, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), l’organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits, en a été le révélateur.

D’après plusieurs sources, lors de cette rencontre, qui s’est tenue lundi 14 août, le CPS a décidé de rejeter l’usage de la force face à la junte nigérienne. Cette position devait être officialisée par un communiqué officiel mercredi. Dans le même temps, le CPS a choisi de suspendre temporairement le Niger de toutes les activités de l’UA.

Cette position se désolidarise de la Cedeao qui, même si elle continue à privilégier le « dialogue », a ordonné l’ « activation immédiate de [sa] force en attente », et elle affaiblit considérablement l’organisation ouest-africaine. Lancer une offensive militaire rejetée par l’UA « serait une contradiction inédite, explique Paul-Simon Handy, chercheur au sein de l’Institute for Security Studies. La Cedeao aura du mal à recourir à la force sans l’approbation de l’UA », alors même que plusieurs voix questionnent la légalité d’une telle opération.

« Tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement », confie un diplomate de l’UA.

points de vue 0 comments on La crise politico-militaire au Niger intensifie le risque d’implosion de la région sub-saharienne

La crise politico-militaire au Niger intensifie le risque d’implosion de la région sub-saharienne

 

L

Le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger est venu s’arrimer, d’une part, à l’insécurité qui règne notamment en Libye depuis les soulèvements populaires de 2011 suivi du conflit de moyenne intensité et, d’autre part, aux turbulences politiques récurrentes au Mali. Ces crises et conflits dits de « faible et moyenne intensité » dans les pays du voisinage de l’Algérie, continuent à miner la stabilité dans la région Sahélo-saharienne avec un impact certain sur le développement économique sous-régional.

C’est ainsi que sur une large étendue frontalière de l’Algérie, nombre de fléaux se sont multipliés.

Les frontières algériennes sont ainsi menacées autant par les groupes extrémistes violents que par le trafic d’armes en provenance de Libye, le narcotrafic à partir du Maroc et du flan oriental du Sahel, et des déplacements de migrants à partir de l’Afrique subsaharienne.

Nombre d’observateurs avertis diront que les forces armées du Niger sont enclines aux coups d’État. Cette fois-ci ils ont renversé le Président Mohamed Bazoum en invoquant l’aggravation de la situation sécuritaire liée à la violence islamiste, à la corruption et aux difficultés économiques.

Le chef de la junte militaire, le Général Abdourahmane Tchiani, a mis en garde le bloc régional, la CEDEAO, et ses alliés contre une intervention militaire visant à rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions.

Ce putsch au Niger est le dernier en date en Afrique marquant un déclin constant de la gouvernance en Afrique subsaharienne selon plusieurs observateurs. En effet, au cours des quatre dernières années, des militaires se sont emparés du pouvoir au Burkina Faso, en Guinée, au Mali, au Soudan et au Tchad.

Selon des observateurs avertis, ce coup d’État au Niger demeure inquiétant pour la stabilité de la région et de la sous-région où les forces armées avec leurs partenaires de l’Alliance Atlantique mènent non seulement des opérations de lutte contre les Organisations Violentes Extrémistes (VEO) mais également des actions contre le banditisme transnational incluant le trafic d’armes et le narcotique ainsi que l’immigration clandestine. Niamey est ainsi devenu un pivot sahélien essentiel pour les opérations anti-terroristes notamment. Ce pays, riche en uranium utile à la conversion énergétique et à l’industrie alternative, d’une population de 26 millions d’habitants et dépendant très fortement de l’aide étrangère, constitue une des portes d’entrée pour les migrants en direction de la traversée de la Méditerranée vers l’Europe.

En ce sens que les passeurs de migrants pourraient exploiter la crise politico-sécuritaire actuelle au Niger pour en tirer le maximum de dividendes.

Avec la multiplication des conflits d’intensités variables, la bande Sahélo-saharienne est devenue un espace prospère pour le trafic de toutes sortes d’armes.

La circulation d’armes est à la fois une conséquence et un facteur du développement des autres trafics (drogue, migrants, etc.) Les armes en provenance de Benghazi transitant le Tchad et le Niger à l’issue de la guerre en Libye de 2011 fait apparaitre un trafic d’armes à grande échelle au Sahel.

Les mercenaires mauritaniens, maliens ou nigériens qui combattaient dans les rangs de l’armée régulière libyenne se sont repliés dans leurs pays d’origine lourdement armés.

Le trafic via le Niger se poursuit par ces « ex-mercenaires » qui auraient dissimulé de l’armement en territoire mauritanien et nigérien. Cet armement se vend au plus offrant et les groupes terroristes présents dans la région (AQMI, MUJAO, BokoHaram, Daeech, Al-Shebab, etc.) en profitent largement grâce aux revenus générés par le narcotrafic et les rançons d’otages.

En termes d’analyse, il est clair que l’armée nigérienne a une longue tradition de coups d’État militaires. En effet, la veille de son investiture, le Président Mohamed Bazoum lui-même avait échappé à une tentative de putsch, et tout récemment, une autre tentative aurait été déjouée alors qu’il se trouvait en Turquie.

Selon nombre d’observateurs, avec une telle fréquence, et avec la conviction apparente de l’armée qu’elle est un acteur politique à part entière, la possibilité était grande d’avoir un coup d’État. Le Niger a indéniablement un problème avec son armée qui est structurellement considérée comme « putschiste ».

Le système politique, après les hauts et les bas liés à la tentative du Président Mamadou Tandja (au pouvoir de 1999 à 2010) lorsqu’il a été déposé par les militaires au moment de briguer un troisième mandat par le biais d’un amendement à la Constitution, semble de plus en plus un référentiel.

Le parti au pouvoir, le PNDS-Tarayya, dirigé par le Président Bazoum, n’est pas un parti de compromis, mais plutôt d’autorité. Le principal effet de cette ambition a été d’utiliser les ressources du pouvoir pour réaliser ce que les Nigériens appelaient « l’écrasement » (des autres partis politiques).

L’outil le plus utilisé dans ce sens était la possibilité de mobilité politique, dénommé le « nomadisme politique », c’est-à-dire le fait de changer d’appartenance, en tant que député, lorsqu’on avait été élu sous un tel ou tel parti politique. Un « nomadisme politique » également utilisé au Mali par Ibrahim Boubacar Keïta, l’ancien Président renversé lui aussi par un coup d’État militaire. Selon les observateurs, le système politique nigérien a gardé l’apparence d’une démocratie mais est devenu en fait une sorte de régime à parti unique, avec une opposition, d’une part, cooptée et, d’autre part, affectée par des enquêtes judiciaires.

La conséquence de cette évolution est que si la politique ne peut se faire sur son propre terrain, celui des relations entre partis politiques et des activités au sein des institutions politiques (Assemblée Nationale, assemblées régionales et municipalités), elle se fait là où elle ne devrait pas se faire, c’est-à-dire dans l’administration et l’armée.

Certains observateurs avertis soulignent que le PNDS a une part de responsabilité indirecte dans ce putsch décrit comme un « putsch opportuniste » dont les auteurs se sont inspirés des coups d’État militaires au Mali et au Burkina Faso et ont exploité le mécontentement de la population nigérienne face à la situation économique et sécuritaire (activités extrémistes islamistes violentes dans le sud-ouest et le sud-est) et le ressentiment populaire à l’égard de l’occident global en général et la France, en particulier.

Les acteurs internationaux présents au Niger

La France est présente actuellement sur le sol du Niger avec environ 1.500 militaires qui faisaient initialement partie d’une vaste opération dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

Face au ressentiment croissant anti-français dans les anciennes colonies du contient africain en quête de recouvrer leur Independence économique et celle des valeurs, Paris a du se résigner à retirer la plupart de ses troupes du Mali et du Burkina Faso, notamment. Une prise de pouvoir militaire au Tchad, jusqu’alors proche allié de la France, a davantage affaibli l’alliance.

Depuis la prise de pouvoir au Niger par le Général Tchiani, la France ainsi que l’Union Européenne (UE) ont immédiatement suspendu leur coopération en matière de sécurité et leur aide financière au Niger. Au titre de rappel, en février 2023, l’UE avait annoncé une mission de formation militaire de 30 millions USD.

Les États-Unis d’Amérique, pour leur part, qui disposent d’un millier de militaires et d’investissements importants sont, selon des observateurs avertis, confrontés à un dilemme concernant leur future alliance de sécurité avec le Niger.

Plus de 500 millions USD ont été alloués par les USA entre 2012 et 2021 pour l’assistance militaire et l’équipement du Niger, considéré par Washington comme l’un des plus grands programmes d’assistance à la sécurité en Afrique sub-saharienne.

Les forces armées américaines font voler des drones de surveillance et des drones armés depuis la région d’Agadez (Nord du pays) à la suite d’un accord avec le Niger visant à améliorer la réponse aux menaces sécuritaires dans la région. De plus, l’armée américaine organise des exercices militaires annuels, dénommés « Flintlock », avec diverses armées africaines. Le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré à l’issue de ce coup d’Etat que : « ….des centaines de millions de dollars d’assistance au Niger étaient menacés… ».

L’Allemagne, outre l’Italie, dispose également d’un peu plus de 100 militaires stationnés au Niger.

Un rapport de l’hebdomadaire allemand le Hamburg Die Zeit, souligne que : « …..l’Allemagne est le partenaire le plus important de l’occident et dernier bastion des Etats-Unis et de l’Europe sur une étendue de terre d’une importance stratégique considérable qui tombe. Sans le soutien militaire de l’occident, la force régionale du G5 Sahel dont la capacité a été réduite après le retrait du Mali en mai 2022 risque d’avoir encore plus de mal à endiguer la vague de violence djihadiste qui se propage dans le Sahara…… » Quant à la Chine ou de la Russie, leur présence au Niger reste dérisoire présentement.

Conclusion

Face à cette crise politico-militaire au Niger, l’Algérie en condamnant officiellement le coup d’Etat et en mettant en garde contre toute action militaire extérieure qui risque d’embraser la sous-région, réaffirme de manière indirecte les principes fondamentaux qui guident sa politique de gestion de ses frontières, à savoir :

  • Le principe de bon voisinage ;
  • Le principe d’intangibilité des frontières ;
  • Le principe de respect de bornage des frontières et le développement des régions frontalières ;
  • Le principe de la souveraineté dans ses espaces terrestre et aérien ;
  • Le principe de non-ingérence.

La nouvelle recomposition de la cartographie géopolitique et géoéconomique fait que le continent africain continuera à être pour les prochaines décennies, le théâtre d’enjeux liés, essentiellement, au contrôle des ressources stratégiques et de jeux d’influence des acteurs de puissance extrarégionaux avec une multiplication de crises et de conflits de faible et moyenne intensités.

Dr. Arslan Chikhaoui, Expert en Géopolitique et membre, du Conseil consultatif d’experts du World Economic Forum, Alumnus NDU-NESA Center for Strategic Studies, et partie prenante du groupe de travail ‘Track 2′ du système des Nations Unis (UNSCR-1540)

Actualités, points de vue 0 comments on Tunisie-Euro Med : Nouveaux conflits d’intérêts et de sécurité .. Par Kamel Ben Younes

Tunisie-Euro Med : Nouveaux conflits d’intérêts et de sécurité .. Par Kamel Ben Younes

Les sommets bilatéraux et régionaux entre les chefs d’états et de gouvernements africains se sont multipliés ces trois dernières années, parallèlement à l’extension des conflits armés et la succession de coups d’états .Les régions du Maghreb ,du Sahel et du Sahara attirent de plus en plus l’intérêt des grands décideurs du monde, notamment à cause des guerres en Libye et au Soudan, des conflits Maroc-Algérie ainsi que les coups de force et les « guerres par procuration » au Mali, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Niger..

Certaines « grandes capitales » sont en train de régler leurs comptes au sud de la méditerranée en général, dans certains pays au moyen orient et en Afrique en particulier. Il s’agit bel et bien d’une course contre la montre.

Une compétition entre les « anciennes puissances coloniales » et les « nouvelles superpuissances » se confirme, notamment pour des finalités énergétiques, nucléaires, commerciales, sécuritaires et géo stratégiques.

« Nouvel ordre régional et mondial » ?

Dans ce contexte se sont multipliés les conférences ministérielles et les sommets consacrés à la « coopération avec les pays africains ». Elles sont organisées aussi bien dans le continent africain, que dans les grandes capitales du monde. Washington, Paris, Bruxelles, Londres, Tokyo , PEKIN, Ankara et Moscou ont respectivement reçu les grands décideurs des pays du Sud Méditerranée et du continent africain . Certes cet intérêt aux « pays du Sud » est ancien.

Depuis une trentaine d’années se sont multipliés les sommets bilatéraux et régionaux des leaders américains, européens, chinois, turcs, iraniens et russes avec les chefs d’états africains.

Mais les derniers sommets de Washington, de Paris, de Pékin et de Saint Pittsburg en Russie ont certainement un « sens exceptionnel ».

Le processus de construction du « nouvel ordre mondial » après le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’extension des conflits OTAN-Russie s’impose.

La « neutralité » de la Tunisie ?

Dans ce contexte, comment la Tunisie et ses partenaires Sud Méditerranéens devraient -elles agir Faudrait -il confirmer la politique du « non alignement »et de « neutralité positive » ?

Ou bien il faut encourager « l’émergence du nouvel ordre mondial » et essayer de s’y intégrer ?

Dans les deux cas, la Tunisie et ses voisins de la région Euro-méditerranéenne ont ils les moyens et la volonté pour imposer une « nouvelle vision sécuritaire et géo stratégique » qui assure respectivement les intérêts des peuples et des états anciens signataires du processus de Barcelone ?

Seraient ils en mesure de régler leurs conflits à aspects sécuritaires, militaires et économiques avec leurs propres moyens sans s’impliquer davantage dans les « guerres des grandes puissances » , y compris celles qui opposent l’Otan,la Chine, la Russie , le Japon, l’Inde, la Turquie, l’Iran et Israel ?

Quelle nouvelle stratégie ?

Les bonnes intentions sont nombreuses, aussi bien après les sommets arabes d’Alger et de Jeddah que suite aux sommets africains et aux initiatives africaine pour résoudre les conflits en Ukraine, au Soudan, dans le pays du bassin du Nil ou entre le Maroc et l’Algérie ..Cependant la réalité sur terrain est plus compliquée. Certains facteurs structurels compliquent la situation davantage. Après trois décennies, le processus d’intégration euro-méditerranéenne est « un slogan »

Les principes des conférences de Barcelone 1995 et 2005, notamment sur la mobilité des personnes, des marchandises et des capitaux entre les deux rives de la Méditerranéenne, ne sont plus à l’ordre du jour. L’extrême droite et ses alliés néo fichistes sont de plus en plus influents à Bruxelles, Rome, Paris, Londres et Madrid.

Dans les pays du Sud, les processus de développement et de démocratisation sont en crise « structurelle. ». De nouveau, les « priorités sécuritaires » l’emportent. Que faire ? Le pragmatisme s’impose. Il faudrait investir davantage dans le secteur de la « sécurité alimentaire et socioéconomique », garantir les besoins des citoyens en nourriture et en santé en Tunisie et dans la région. Parallèlement, les ministères des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité devraient multiplier les efforts et contacts visant à résoudre les dossiers sécuritaires « lourds » dans un cadre régional.

La convergence des intérêts devrait mobiliser les « grands décideurs en méditerranée et en Afrique »

*Expert en géostratégie

points de vue 0 comments on Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre : République tunisienne, ci-après dénommée individuellement «la isie», et l’Union européenne, représentée par la Commission éenne, ci-après individuellement dénommée l’ «UE», ci-après dénommés conjointement les «parties»,

Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre : République tunisienne, ci-après dénommée individuellement «la isie», et l’Union européenne, représentée par la Commission éenne, ci-après individuellement dénommée l’ «UE», ci-après dénommés conjointement les «parties»,

Mémorandum d’entente sur un partenariat stratégique et global entre :
République tunisienne, ci-après dénommée individuellement «la isie», et l’Union européenne, représentée par la Commission éenne, ci-après individuellement dénommée l’ «UE», ci-après dénommés conjointement les «parties»,
Considérant les liens historiques qui lient la Tunisie et l’Union européenne, le caractère stratégique de leur Partenariat, la communauté des défis, l’aspiration des deux parties à hisser leurs relations à un niveau supérieur en renforçant leur partenariat éconornique et commercial, en vue de soutenir les réformes économiques décidées par la Tunisie, nécessaires au rétablissement des équilibres macro-économiques ;
Considérant également l’importance de renforcer la coopéraú)n pout lutter et diminuer les flux rmgratoites irréguliers et sauver des vies humaines, et se référant à la Déclaration conjointe de haut niveau du 11 juin 2023, les deux parties conviennent de ce qui suit :
Stabilité macro-économique
L’Union européenne s’engage, conformément à la réglementation et pratique décisionnelle pertinente, à assister la Tunisie dans ses efforts consistant à dynamiser la croissance économique dans l’objectif d’asseoir un modèle de développement durable et non exclusif, et ce à travers des politiques appropriées, incluant les réformes socio-économiques conçues par la Tunisie.
La mise en œUVte de cette approche sera discutée au cours du troisième trimestre de 2023.
L’Union européenne accompagnera les reformes notamment à travers un soutien budgétaire dont le montant, au titre de l’année 2023, sera versé dans sa totalité.
Economie et commerce
Les parties s’emploient à renforcer leur coopéraú)tl économique et commerciale en vue de développer les échanges commerciaux des biens et services, l’instauration d’un climat des affaires favorable et attrayant ainsi que l’investissement et le développement durable. Les deux parties s’efforcent de mettre en œuvre des actions pour promouvoir et renforcer la modernisation du cadre des relations commerciales
et entre l’Union européenne et la Tunisie afin d’améliorer les conditions d’accès au marché.
Elles s’efforcent de recenser les possibilités publics, de partenariats publics-privés et de projets privés, notamment dans le cadre du Fonds européen de développement durable (FEDD+), dans les domaines du développement de la compéütivité et du secteur privé, la modernisation des circuits de distribution et la surveillance du marché, l’accès au financement, de l’eau et de l’agriculture durable, des technologies propres et/ ou dans le cadre d’une économie circulaire, des énergies renouvelables, de la préparaú)n à la production d’hydrogène renouvelable et pout l’intégration dans des secteurs sff•atégiques des chaînes de valeuts de l’UE, dans les secteurs stratégiques à fort potentiel d’exportation.
1) Agriculture
Les parties s’emploient à renforcer leur partenariat dans le domaine de la gestion durable de l’eau pour garantir l’accès à une eau potable de qualité, pour œuvrer à une irrigation agricole soutenable, y compris grâce à l’utilisaú)fl des eaux non (eaux pluviales, eaux saumâtres et usées traitées) et développer les infrastructures stratégiques de gestion et de transfert d’eau.
Les parties s’efforcent de renforcer leur coopération en matière d’agriculture durable, de résilience des systèmes alimentaires, et de sécurité alimentaire, y compris au profit du renforcement des systèmes céréaliers, de certains produits agricoles, notamment dans le cadre de négociaú)ns à convenir. 2) Économie circulaire
Les parties s’efforcent de renforcer leur coopération dans la transition vers une économie circulaire à faible intensité de carbone et basée sur efficace des ressources, qui comprendrait entre autres la gestion durable des déchets y compris au travers de partenariats publics-privés.
3) Transition numérique
Les parties conviennent de coopérer dans le secteur numérique, en tirant profit de toutes les opportunités de coopération, y compris en matière de renforcement des capacités, coopération technologique, financements et projets communs.
Le projet du câble numérique sous-marin (MEDUSA) pourrait être une opportunité qui permettrait à la Tunisie de bénéficier d’une connexion à haut débit. D’autres opportunités pourraient être soutenues par des programmes sur mesure, compte tenu du rôle possible de la Tunisie en tant que plaque tournante pour foutnif une connectivité internet à d’autres patús du continent africain. La possibilité de participation de la Tunisie au Programme Europe Digitale, et plus généralement toute européenne dans le domaine de l’innovation et la digitalisation, sera analysée.
4) Transport aérien
Les parties s’efforcent d’évaluer les moyens d’accroître le trafic aérien à destination et en provenance de la Tunisie, tout en préservant la fle>dbilité de la Tunisie pour stadapter à un marché de plus en plus compâtif. Les envisagent d’examiner les conditions de la signature d’un accord global de transport aérien (CATA) au bénéfice du tourisme et de la connectivité.
5) Investissements
Dans le cadre de la Conférence internationale sur l’investissement que la Tunisie envisage d’organiser, les parties s’engagent à organiser conjointement un Forum UETunisie sur les investissements dont les secteurs porteurs ciblés seront déterminés d’un commun accord.
A cet égard, l’Union européenne veillera à une active du milieu européen des affaires dans les travaux de cette conférence et à préparer en amont les activités et secteurs cibles à proposer aux investisseurs et les prérequis pout faciliter la prise de décision d’investissement.
Les deux entameront des discussions techniques, dans les meilleurs délais, en vue de prévoir la meilleure façon de couvrir « l’investissement » dans le cadre du partenariat, et faciliter l’organisaú)n d’un échange direct ou à distance avec des investisseurs européens pour mieux cerner leurs attentes dans les secteuts cibles par la Tunisie.
L’UE est disposée à explorer les pistes d’un appui potentiel aux efforts déployés paf la Tunisie en vue de lutter contre la pauvreté, le chÔmage, et l’exclusion sociale, comme mis en œuvre à travers le programme d’autonomisation économique.
Transition énergétique verte
Conscientes du dont dispose la Tunisie en des énergies renouvelables et dans leur Intérêt commun d’assurer une meilleure sécurité en matière de production et d’approvisionnement énergétique entre les deux parties, la Tunisie et l’Union européenne s’emploient à conclure un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie, renforçant ainsi la croissance verte et la création des emplois. Ce partenariat stratégique contribuera à renforcer la sécurité de rapprovisionnement énergétique et à fournir aux citoyens et aux enffeprises une énergie à faible teneur en carbone à des prix compétitifs. Il visera également à renforcer l’infrastructure du réseau en Tunisie y compris le réseau intelligent.
Les deux s’efforcent de renforcer leur coopération en vue de mettre en œuvre les engagements de la Tunisie en vertu de l’Accord de Paris, notamment sa contribution déterminée au niveau national (CDN) et sa Stratégie Nationale de Développement Neutre en Carbone et Résilient aux Changements Climatiques à l’horizon 2050 et ce, dans les domaines de l’atténuation et de l’adaptation climatique.
Les parties s’efforcent de renforcer la production d’hydrogène renouvelable et ses produits dérivés, dont l’ammoniaque, en Tunisie, qui pourrait desservit son marché intérieur et la demande internationale, tout en tenant compte de la nécessité de protéger ses ressources en eau.
Les parties ont l’intention d’étudier la possibilité de renforcer la coopération sur les chaînes dtapprovisionnement en énergétiques propres et de production de l’électricité de façon mutuellement bénéfique.
Les parties conviennent que les objectifs du partenariat stratégique pour l’énergie nécessitent la mobilisation à grande échelle d’instruments financiers ciblés, y compris des garanties, accompagnée de réformes appropriées conduisant à un cadre réglementaire propice qui soit transparent, stable et prévisible, pour attifer les investissements et le développement du commerce dans le secteur des énergies renouvelables de la Tunisie.
Conscientes de l’importance stratégique que revêt le projet ELMED, notamment en ce qui concerne le renforcement de leur sécurité énergâque respective, les parties s’efforcent de:
Prendre les mesures nécessaires, notamment en termes de finalisation du schéma de financement, en vue de signer l’accord sut la subvention octroyée au titre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe de 307 millions d’euros.
Considérer les diligences et l’assistance technique et financière nécessaire, en vue d’assurer une exploitation maximale dès l’entrée de l’interconnexion en activité et ce en préparant les prérequis (terrains, autorisations, transmission… ) facilitant l’invesdssement dans les énergies renouvelables,
Un tel partenariat portera également sut les instruments et les réglementafions nécessaires pour permettre à la Tunisie d’exporter de l’énergie renouvelable et d’autres produits vers l’UE en vue de l’introduction du mécanisme diajustement carbone aux frontières (CHAM).
Les parties conviennent que la mise en œuvre du partenariat devra être basée sur une feuille de route élaborée conjointement, reprenant les projets prioritaires pour la production d’énergies renouvelables et le renforcement du réseau, les instruments à mobiliser par les institutions financières européennes ainsi que l’implication des investisseurs.
Cette feuille de toute viserait aussi à accélérer la concrâsation des ambitions tunisiennes en matière de production renouvelables, entre autres par (i) l’amélioration de la performance des services publics et des entreprises publiques actives dans le secteur d’énergie, (ii) la simplification des procédures administratives, (iii) la en place des instruments et règlements nécessaires pout intégrer la Tunisie dans le commerce international de l’énergie renouvelable et (iv) d’une manière plus générale la réforme du cadre règlementaire du secteur de
Rapprochement entre les peuples
Les parties ont l’intention de continuer à coopérer pour renforcer la société civile, promouvoir le dialogue entre les peuples et renforcer les échanges culturels, scientifiques et techniques, notamment en mettant en œuvre le partenariat conjoint sur la jeunesse de 2016 et d’autres programmes de l’UE dans les domaines de la recherche, de l’éducation, de la culture et de la jeunesse, y compris le développement des compétences et la mobilité.
L’UE considère envisager un soutien supplémentaire dans ces domaines, notamment pour la formation technique et professionnelle dans le cadre de programmes de mobilité et pour renforcer les compétences de la main-d’œuvre tunisienne afin de soutenir le développement économique de la Tunisie au niveau national, et local. l’UE s’efforce de poursuivre ses efforts pour mieux harmoniser les pratiques des Etats-membres en matière de délivrance de visas Schengen de court séjour aux citoyens tunisiens par le biais du mécanisme local de coordination Schengen.
Ceci pourra également se traduire par une plus grande coopération en matière d’éducation, de recherche et d’innovation, y compris un soutien potentiel à une plus importante participation aux programmes de l’UE, tels qu’H0fizon Europe (avec la possibilité de renforcer le soutien européen au programme et la coopération UETunisie en matière de recherche et d’innovation), Erasmus+ (pour lequel l’UE s’efforcerait à chercher à mobiliser des ressources addiú)nnelles) et Europe
Migration et mobilité
Les deux parties marquent leur intention de développer une approche holistique de la migration. Elles conviennent que la migration doit êtte appréhendée sous le nexus migraú)n/développement permettant de faire valoir les avantages de la migration dans le développement économique et social, le rapprochement entre les peuples et de remédier aux causes profondes de la migraû)n irrégulière. A cet égard, les deux parties conviennent de favoriser un développement durable dans les zones à fort potentiel migratoire en soutenant l’autonomisation et l’employabilité des tunisiens en situation de vulnérabilité notamment par l’appui à la formation professionnelle, à l’emploi et à l’initiative Plivée.
Les deux parties ont également comme priorités communes la lutte contre la migration irrégulière afin d’éviter les pertes de vies humaines ainsi que le développement des voies légales pouf la migration.
La Tunisie réitère sa position de ne pas être un pays d’installation de migrants en situation irrégulière. Elle réaffirme également sa position de ne garder que ses propres

Cette approche sera basée sur le respect des droits humains et comprenant la lutte contre les réseaux cÅminels de passeurs de migrants et de trafiquants d’êtres humains, dans le cadre du partenariat opérationnel renforcé contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains, annoncé en avril 2023 et dont le contenu est en cours de discussion, une gestion efficace des frontières, le développement d’un système d’idenfflcation et de retour des migants irréguliers déjà présents en Tunisie vers leurs pays d’otiýle.
Les deu.uc conviennent de continuer à travailler ensemble pout relever les défis posés par l’augmentation de la irrégulière en Tunisie et dans l’UE, en reconnaissant les efforts consentis et les résultats obtenus pat les autorités tunisiennes. Elles conviennent d’œuvrer pour améliorer davantage la coordination des opérations de recherche et de sauvetage en mer et la mise en œUVte de mesures efficaces de lutte contre le trafic de migants et la traite des êtres humains.
L’Union eutopéenne s’efforce à fournir un appui financier additionnel adéquat notatnment pour les acquisitions, la formation et le soutien technique nécessaires pour améliorer davantage la gestion des frontières tunisiennes.
Les deux parties conviennent de soutenir davantage le retour et la réadmission depuis l’UE des nationaux tunisiens en situation irrégulière, dans le respect du df0it international, de leur dignité et des droits acquis et s’engagent à travailler de concert à leur réintégration socio-économique en Tunisie, notamment par l’aide à la création de projets économiquement viables et ayant un impact sur le développement local et la création d’emplois. L’UE soutiendra et facilitera la mise en œUVfe de ce Mémorandum d’entente aussi dans les contextes bilatéraux avec des Etats membres concernant les retours et réadmissions.
Les deux parties conviennent également de soutenir le retour des migrants irréguliers en ‘Tunisie vers leurs pays d’origine dans le respect du Droit international et de leur dignité.
Les deux parties conviennent de favoriser les voies légales de migration, y compris les opportunités d’emplois saisonniers, de stimuler la mobilité internationale à tous les niveaux de qualification, ainsi que de renforcer la coopération en matière de développement des compétences d’une manière mutuellement bénéfique.
L’Union européenne s’efforce de prendre les mesures adéquates pour faciliter la mobilité légale entre les deux parties y compris à travers la facilitation d’octroi des visas par la réduction des délais, des coûts et des procédures administratives.
Les deux parties conviennent d’œuvrer à la mise en œuvre d’un Partenariat de Talents pour promouvoir la migration légale, dans l’intérêt des deux parties, en fonction des besoins mutuels de la Tunisie et des Etats membres de l’UE, et au profit des secteurs d’activités et des métiers identifiés conjointement.
Fait à Tunis le 16 juillet 2023 en deux exemplaires.
Pour la Tunisie, Pour l’Union européenne,

Mounir Ben Rjiba, Olivér Váfhelyi,
Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Commissaire européen à l’Elargissement et à Affaires Etrangères, de la Migration et la Politique européenne de voisinage des tunisiens à l’étranger

points de vue 0 comments on Palestinian Minister of Prisoner Affairs Dies in Tragic Car Accident

Palestinian Minister of Prisoner Affairs Dies in Tragic Car Accident

Palestinian President Mahmoud Abbas has mourned Qadri Abu Bakr, a member of the Palestine Liberation Organization (PLO) and the Chairman of the Detainees and Ex-Detainees Commission, who died in a tragic traffic accident in the northern West Bank.

The President eulogized Abu Bakr « as a strong freedom fighter who has spent his life defending Palestine, its cause, its people, and its independent national decision, » praising his role and work for the Palestinian state.

Abbas expressed on Saturday his “deep condolences to the family of Abu Bark, the whole people of Palestine, and all the free people of the World on the death of the Palestinian freedom fighter.”

The Red Crescent announced that Abu Bakr, his wife, and another citizen died in a traffic accident in Jama’in, south of Nablus, in the northern West Bank.

He was returning from Ramallah after attending with Abbas a celebration for the children of Palestinian detainees in Israeli prisons.

Prime Minister Mohammad Shtayyeh, Secretary of the Executive Committee of the PLO Hussein al-Sheikh, the National Council, the Prisoners’ Authority, the Hamas movement, and Palestinian officials and factions mourned Abu Bakr and praised his role.

Abu Bakr was born in Biddya, west of Salfit, on January 10, 1953. He graduated from high school in the Israeli occupation prisons in 1974. He obtained a bachelor’s degree in political science from Beirut Arab University in 1991.

In 1968, Abu Bakr became a Fatah member, then received military training in its camps in Jordan and the camps of the Palestine Liberation Army in Iraq.

The late minister was imprisoned for 17 years by Israel for his role in the resistance and for participating in transporting weapons. In 1986, he was exiled to Iraq.

He was appointed director of the office of Fatah’s Khalil al-Wazir, assassinated by Israel in Tunisia in 1988.

In 1996, he returned to the West Bank, and in 2009, he was appointed as a member of the Administrative Committee of the National Authority and assumed responsibility for the Israeli file and archive after participating in Fatah’s 6th General Conference.

In 2016, he was named a Revolutionary Council of Fatah member.

Two years later, he was appointed head of the Commission for Prisoners and Ex-Prisoners Affairs within the Palestine Liberation Organization, and the following year he became the minister, with a membership at the National Council.

While in prison, Abu Bakr published two books in collaboration with others and three other books after his release.

An official and popular burial ceremony at the presidential residence in Ramallah will be held for Abu Bakr before he is laid to rest.

Actualités, points de vue 0 comments on Arslan Chikhaoui : « L’Algérie a renforcé sa position d’État exportateur de stabilité »

Arslan Chikhaoui : « L’Algérie a renforcé sa position d’État exportateur de stabilité »

Arslan Chikhaoui, expert en géopolitique à la Patrie News; « L’Algérie a renforcé sa position d’État exportateur de stabilité »

Dans cette interview qu’il a accordée à la Patrie News, Dr. Arslan Chikhaoui, Géopolitologue,membre du Conseil consultatif d’experts du World Economic Forum et partie prenante du groupe de travail ‘Track 2′ du système des Nations Unis (UNSCR-1540), livre une analyse pointue sur les relations algéro-russes, l’intérêt de l’offre de médiation dans le conflit Russo-ukrainien, les avantages de son adhésion au groupe des Brics et enfin son come-back retentissant dans les sphères diplomatiques. 

Propos recueillis par S. Biskri 

La Patrie News : Le président Tebboune est revenu en Algérie ce samedi. Quels dividendes tirent les deux pays de sa visite d’État en Fédération de Russie, aux plans politique et économique ? 

Arslan Chikhaoui : Il faut noter que la Russie est avant tout un partenaire historique de l’Algérie de presque trois générations. Elle l’a soutenue avant et après son indépendance et l’a accompagnée durant toutes les périodes de son évolution post indépendance et pendant les moments les plus difficiles que le pays a traversé de son histoire contemporaine. 

C’est également un allié incontournable du fait que la Russie est membre permanent du Conseil de Sécurité avec un droit de véto et aussi un pays-clé du groupe des BRICS.

Les retombées de cette visite sont à multiples facettes. Dans un monde en pleine mutation géopolitique et géoéconomique, les deux pays se positionnent dans une logique multipolaire. 

Ceci se matérialise par l’organisation du Sommet de Saint-Pétersbourg qui se veut être non pas une alternative mais plutôt un sommet complémentaire et parallèle au Sommet de Davos, lequel a longtemps était la locomotive du monde unipolaire et également à d’autres Fora du type G7, G20 etc.

L’ère de la bipolarité post-deuxième guerre mondiale a été supplantée par l’ère de la globalisation et de multipolarité post-chute du mur de Berlin et du démantèlement de l’ex Union Soviétique qui sont en  recul pour laisser place à une géométrie à ensemble variable.

Cette visite a, également, pour conséquence de réaffirmer à la communauté internationale, les principes doctrinaux immuables de l’Algérie, liés à la Conférence de Bandung et son non-alignement -ou plutôt dirai-je- son multi-alignement au regard de cette nouvelle ère  multipolaire en cours de façonnage. D’ailleurs, la signature, par les deux chefs d’Etat de la « Déclaration de partenariat stratégique approfondie » qui renouvelle le document du même type signé en 2001, scelle par voie de conséquence la relation d’alliance stratégique pour faire face aux défis, aux jeux d’influence et aux enjeux de la nouvelle configuration des aires d’intérêts communs. 

De plus, cette visite a permis d’élargir  le partenariat stratégique existant aux questions économiques et consolider le soutien de la Russie à l’adhésion de l’Algérie au club des BRICS. 

Il est important de remarquer que la validation de l’adhésion à ce groupe se fait à l’unanimité, donc les voix des cinq membres sont à acquérir.

Une autre retombée est le renforcement du dialogue politique et stratégique pour contribuer à la résolution des conflits d’intensité variables qui minent le continent africain et le Monde arabe en particulier. 

A ceci s’ajoute l’approbation, par le Président Poutine, de la proposition des bons offices de l’Algérie pour une médiation dans la crise politico-militaire Russo-ukrainienne pour aboutir, dans un premier temps, à un cessez le feu, avant d’entamer des négociations entre belligérants pour une paix durable et ce compte tenu de la l’expertise de l’Algérie dans la résolution des crises et conflits par la voie politique. 

Je citerai les exemples marquants de l’Iran et l’Irak, de l’Iran et des USA, et dans le cadre de sa diplomatie de proximité et multilatérale, des actions de pacification des conflits et crises au Mali, en Libye, au Yémen, en Érythrée…

Le président Poutine a accepté la médiation de l’Algérie dans le conflit armé qui oppose la Russie à l’Ukraine. Volodymir Zelensky ne serait-il pas enclin à la rejeter, comme il a refusé l’offre du groupe des pays africains (Afrique du sud, Gambie et Îles Comores) vendredi ? Quelles en seraient les conséquences sur la guerre ?

Dans une déclaration conjointe, le Président Tebboune a exprimé ses remerciements au président Poutine pour avoir accepté la médiation de l’Algérie dans le conflit opposant actuellement la Russie et l’Ukraine. 

Le Président de la République  a ainsi affirmé à son homologue russe que l’Algérie sera à la hauteur de cette confiance. 

Pour sa part, le Président Poutine a remercié l’Algérie et le Président Tebboune pour cette disposition à fournir des efforts de médiation, rappelant que l’Algérie est membre du groupe de contact de la Ligue Arabe sur l’Ukraine et a indiqué avoir expliqué au Président Tebboune la vision russe, les origines de ce conflit, et les circonstances qui l’entourent. 

Il a aussi fait savoir qu’il reçoit les chefs de délégations du continent africain pour débattre de l’initiative proposée par l’Algérie pour le règlement du conflit russo-ukrainien.

En termes d’analyse, cette déclaration commune comporte des mots et des messages clés quant à la qualité et au profil de la partie tiers qui envisage d’être le facilitateur. 

En effet, il est utile de rappeler que la paix commence par la médiation. Derrière chaque conflit grave se cache une série de perceptions erronées, de peurs, de griefs et d’intérêts.

Lorsqu’on transpose ce principe au contexte de la guerre, un tel comportement a le potentiel de paralyser des économies entières, de briser l’ordre public et, surtout, de provoquer des pertes de vie humaines. 

Ainsi, la médiation se présente comme une voie inévitable vers la paix pour la Russie et l’Ukraine. 

La médiation, en tant que processus, est flexible et peut avoir différents objectifs. Les médiateurs peuvent être plus facilitateurs ou évaluatifs. Le processus peut se dérouler lors de sessions conjointes ou de réunions privées. Le but peut être de s’installer ou simplement de fournir un espace neutre pour une communication constructive. 

La clé est « d’adapter le forum à l’agitation ». 

L’objectif immédiat d’un processus de médiation serait d’installer des corridors sûrs et de parvenir à un cessez-le-feu. 

Simultanément, arrêter une nouvelle escalade vers une catastrophe inattendue de type nucléaire ou autre et établir un canal de communication sûr. 

C’est ce que  devrait être un objectif de la conception initiale de la médiation. 

D’autres questions, concernant l’avenir de l’Ukraine, son intégrité territoriale et, plus généralement, son statut au regard du droit international public devraient être introduites une fois ces objectifs prioritaires atteints.

En termes  d’analyse,  la question se pose de savoir si la médiation, dans ces   circonstances telles qu’elles se  présentent, est même souhaitable en tant que mécanisme de règlement. 

Néanmoins, il est utile de remarquer que la médiation offre de nombreux avantages : des négociations constructives guidées par un tiers neutre peuvent être bénéfiques pour la relation tendue entre les deux États. 

La nature flexible de la médiation permettrait, par exemple, la mise en œuvre d’une médiation en caucus, c’est-à-dire qu’elle n’exigerait pas que l’une ou l’autre des parties se rencontre en personne, mais que la partie médiatrice fasse la « navette » entre les États. 

D’un autre côté, c’est peut-être précisément l’interaction personnelle autour de la table qui a le potentiel de décourager une nouvelle escalade des tensions militaires. 

La médiation peut aider davantage la communauté internationale et l’Ukraine à recueillir des informations, à identifier les intérêts à long terme du Président Poutine et ainsi à évaluer plus précisément les enjeux en jeu.

La médiation est souvent définie comme «l’assistance d’un tiers neutre pour résoudre les conflits entre les États». Mais, la médiation est-elle également possible dans le conflit russo-ukrainien? Et comment amener les parties autour de la table ?

Bien que les combats se poursuivent, les délégations russes et ukrainiennes laissent entendre que leur volonté de se parler est là – du moins dans une mesure limitée. 

Les premiers pas prudents vers un règlement efficace des problèmes urgents auxquels nous avons assisté, par exemple en tentant d’établir des couloirs humanitaires en Ukraine, dénotent  que la médiation du conflit par une tierce partie neutre pourrait faire la différence décisive pour aboutir à des pourparlers plus constructifs. 

En fait, il y a eu plusieurs initiatives dont celle de la Chine, de la France, de la Turquie, d’Israël, de l’Arabie Saoudite qui pilote la Ligue Arabe actuellement, de l’Afrique du Sud qui pilote le groupe de leaders Africains mais qui sont restés sans lendemain.

Cependant, avant que la médiation puisse avoir lieu, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Premièrement, une condition préalable essentielle à la médiation est l’approbation des parties participantes. 

Leur approbation de la médiation dépend, à son tour, de l’identité du médiateur, du processus spécifique envisagé ainsi que du contexte militaire. 

Deuxièmement, la médiation doit être réalisable dans la pratique. Cela nécessite des possibilités de voyage en toute sécurité pour les délégués diplomatiques, et peut-être aussi un cessez-le-feu. Ensuite, pour que la médiation réussisse, il est essentiel que le médiateur soit considéré comme neutre. 

Les deux parties doivent faire confiance et accepter le processus. La médiation fait appel aussi bien à la diplomatie institutionnelle qu’à la diplomatie des réseaux personnels. 

Ainsi, l’Algérie, qui partage une longue histoire d’amitié avec la Russie et une relation sereine de longue date avec l’Ukraine  et surtout désintéressée est respectée aussi bien en Russie qu’en Ukraine et possède une vaste expérience voire expertise dans la négociation et la  résolution des conflits que j’ai cité dans votre première question,  est celle qui se rapproche grandement du profil adéquat du  médiateur recherché.

Pour répondre à la deuxième partie de votre question, je dirai du point de vue de l’analyse que le Président Zelensky va tenter de gagner du temps en maintenant dans l’immédiat  le statu-quo sous quelque forme que ce soit, qui est tributaire des élections en France, aux USA, en Russie et dans d’autres capitales concernées directement par ce conflit.  

En fin de compte, essayer de servir de médiateur dans le conflit russo-ukrainien est une étape souhaitable dont les  nombreux avantages l’emportent sur le risque potentiel de légitimation de violations du droit international.  

La paix dans le conflit Russo-ukrainien ne  pourrait commencer que  par la médiation par l’entremise d’un facilitateur/médiateur crédible et désintéressé. 

L’Algérie dispose de plusieurs atouts politiques et économiques pour arriver à mener cette mission de médiation attendue.

L’adhésion de l’Algérie au Brics est-quasiment  acquise. Pourquoi est-elle importante pour les cinq pays de cette entité, considérant qu’une douzaine de pays ont officiellement formulé le vœu de l’intégrer ? 

L’Adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS est à triple détente, stratégique, politique et économique. Elle  progresse par ses actions de lobbying vers son adhésion qui la renforcera  économiquement. 

En amont, les derniers rapports du FMI et de la Banque mondiale confirment que les indicateurs macro-économiques du pays sont au vert et indiquent que l’économie de l’Algérie est en croissance progressive considérant de plus que le pays n’a pas de  dettes extérieures, et que c’est le plus important exportateur de gaz en Afrique et qui détient des ressources en minerais de terres rares destinés à l’industrie alternative. 

De surcroit, son  secteur privé représente 85% du capital algérien et  que les réserves de change du pays atteignent présentement 64 milliards d’USD et que les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie dépassent les 7 milliards d’USD,  que la croissance interne est de l’ordre de 4,3%, et que le taux d’inflation se situe à 9%. 

Autant d’avantages concurrentiels qui s’ajoutent aux avantages comparatifs qui servent son éligibilité au groupe des BRICS. De plus, par le fait que l’Algérie  adopte un modèle d’économie sociale de marché est vu comme un facteur de stabilité.

La réponse à l’adhésion de l’Algérie au BRICS sera donnée à l’occasion du prochain Sommet sous la présidence Sud-africaine. Cette adhésion pourrait se faire en deux temps. Elle passerait inéluctablement par un statut d’observateur avant d’obtenir l’adhésion à part entière.

Il est utile de remarquer que ce groupe, taxé par certains de “cartel” pour le discréditer, réunit actuellement trois pays communément admis comme émergents, à savoir le Brésil, l’Inde et la Chine. 

La Russie est considérée, quant à elle, comme une puissance en voie de restauration, alors que l’Afrique du Sud est qualifiée de puissance régionale d’un continent appelé à être déterminant, en particulier sur les plans démographique et économique. 

La Russie et la Chine sont tous deux membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, jouissant du droit de veto. De plus, l’Inde et l’Afrique du Sud sont des Etats membres du Mouvement des Non-alignés, au sein duquel, la Russie, la Chine et le Brésil ont le statut d’observateur. C’est dire que la dimension politique est prédominante. 

Le groupe représenterait 40% du PIB mondial en 2025, selon les projections du World Economic Forum (Forum de Davos), il entend s’organiser pour peser davantage dans les décisions des organisations multilatérales, comme le G20 et l’OMC. 

Son élargissement en BRICS+ mettrait sous son contrôle plus de 87% des minerais de terres rares utiles à l’industrie alternative décarbonée. Ainsi, l’Algérie considère que le contexte géopolitique est propice à un élargissement en sa faveur et ce, pour plusieurs raisons. 

D’une part, le concept des BRICS qui n’a jamais été figé, puisqu’on évoque parfois les BRISCAM en associant de manière informelle le Mexique à la structure initiale. D’ailleurs, lors du dernier sommet des BRICS, tenu en juin 2022, le principe de l’adhésion de nouveaux pays a été acté. D’autre part, il y a la crise politico-militaire russo-ukrainienne qui inspire à la Chine et à la Russie la construction d’un front opposé à ce qui est considéré comme “l’hégémonie occidentale”. 

Et même si l’Iran ou l’Arabie Saoudite, dont les relations sont en processus de dégel et d’apaisement, ne regardent pas dans la même direction, l’Algérie considère comme optimales ses relations avec les différents membres de ce groupe. 

Les deux pays membres du Conseil de Sécurité ont déjà déclaré qu’ils acceptent la candidature algérienne. L’Afrique du Sud, qui est l’allié continental clé de l’Algérie aussi bien sur le plan économique, politique que diplomatique, a suivi la position de Pékin et Moscou. 

En ce qui concerne le Brésil, il me semble que le Président Lula, revenu aux commandes du pays, devrait être de plus en plus proche de l’Afrique que son prédécesseur et soutiendrait certainement la candidature de l’Algérie au regard de la relation historique bilatérale des années 70. 

Pour ce qui est de l’Inde, le pays qui est membre du Mouvement Non-alignés et du Commonwealth et qui regarde également de plus en plus vers le continent africain pour assurer ses approvisionnements en ressources énergétiques et en minerais de terres rares pour son développement, ne pourrait qu’être en faveur de la candidature de l’Algérie à l’ère du Brexit comme élément de la nouvelle recomposition des alliances et de la redéfinition des aires d’intérêt commun et stratégique.

L’Algérie dispose de tous les attributs pour faire partie des BRICS. C’est un pays clé qui se repositionne sur la scène internationale, et ce, du point de vue des ressources minières, du potentiel agricole et de l’équilibre pétrolier et gazier mondial. De plus, l’Algérie a une influence régionale et est un facteur de stabilité, notamment dans la région sahélo-saharienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud.

En termes de convergences politiques, les BRICS défendent le droit international et le rôle central des Nations Unies, en tant qu’organisation chargée de maintenir la paix et la sécurité internationales, de faire avancer le développement durable et d’encourager et protéger les droits humains. 

S’agissant de l’Afrique du Nord, les BRICS considèrent que la question des conflits d’intensités variables qui minent la région est profondément préoccupante, nécessitant des solutions conformes au droit international et aux principes d’indépendance, d’intégrité territoriale et de souveraineté des pays de la région et qu’ils condamnent, également, le terrorisme international sous toutes ses formes et les menaces transnationales de nouvelle génération.

La question qui demeure ouverte est: L’évolution vers les BRICS+ dans cette nouvelle ère multipolaire  sera-t-elle soutenue par des facteurs de coopération entre les ensembles géoéconomiques ou miner par des facteurs de confrontation? 

L’Algérie a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour le mandat 2024-2025. Quels dossiers va-elle défendre au sein de cette instance ? 

Je tiens d’abord à préciser que l’accession de l’Algérie au siège de membre non-permanent du CS des Nations Unies, tournera le chapitre de sa mise en sourdine internationale.

Au Conseil de sécurité , l’Algérie dans ses actions de force de proposition pourra certainement compter sur le soutien de ses pays amis, mais surtout de ses alliés Russie et Chine qui disposent d’un droit de veto.

En sa qualité de membre non-permanent de Conseil de Sécurité des Nations Unies, l’Algérie pourra mieux défendre ses positions à l’international de non-alignement voire de multi-alignement dans un contexte assez particulier de recomposition géopolitique du monde et de son évolution multipolaire. 

Elle pourra également s’ériger en porte- voix de l’UA et de la Ligue arabe notamment. 

De plus, elle pourra défendre de cette haute tribune les questions d’autodétermination des peuples, particulièrement celles liées à la question palestinienne et celle du Sahara Occidental. 

Aussi, l’Algérie pourra continuer à promouvoir les principes de dialogue inclusif, de réconciliation politique et de paix concernant les différents conflits d’intensité variable qui minent la région euro-méditerranéenne, sahélo-saharienne, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena).

En tant que membre non permanent du CS pour la période 2024 et 2025, l’Algérie pourra peser de son poids et de son influence en utilisant les leviers politiques et économiques dont elle dispose sur les dossiers cruciaux comme celui de la Palestine, du Sahara occidental, de la Libye, du Mali, du Soudan, du Yemen. Elle pourra se constituer en force de proposition dans les différents Foras corollaires du Conseil de sécurité.

À cela, il faut ajouter que cette position donnera plus de visibilité pour l’Algérie au sein de la communauté internationale. En un mot, elle sera plus présente sur les écrans radars au niveau international.

 Son engagement pour renforcer l’action multilatérale coopérative dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales sera certainement mis en relief.

Comment analysez-vous l’offensive diplomatique de l’Algérie ces trois dernières années ?

L’Algérie a adopté le “Smart Power” dans son regain diplomatique. Elle avait besoin d’entamer un processus de ré-émergence et de visibilité au sein de la communauté internationale. Elle sort de crises récurrentes pesantes  depuis  1988.

Le regain de la dynamique diplomatique, engagée par l’Algérie, a renforcé son positionnement sur la scène internationale en tant qu’ État exportateur de stabilité, fidèle à ses principes immuables de politique étrangère et attaché au respect du droit et de la légalité internationaux.

Dans un contexte mondial en proie à de profondes mutations, aux crises multiples et aux conflits d’intensité variable, l’Algérie est réputée comme étant l’une de rares voix audibles et crédibles sur qui la communauté internationale peut compter, pour espérer une résolution de plusieurs dossiers sensibles.

L’Algérie est un pays clé eu égard à son influence régionale en tant que facteur de stabilité, notamment, dans la région sahélo-saharienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud mais également les pays influents de l’Alliance Atlantique.

Ceci pour dire que l’Algérie opte pour une real politik dans ses relations internationales et par voie de conséquence affirme ses appartenances géographiques et définit ses aires d’intérêts communs et ses aires d’intérêts stratégiques.

Elle affiche clairement ses positions de principe qui demeurent immuables depuis son indépendance, Tout cela n’est pas en contradiction avec sa volonté aussi bien de continuer à développer ses relations multidimensionnelles Nord-Sud que Sud-Sud.