Le président tunisien Kaïs Saïed a chargé son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, de formuler une réserve sur les décisions de la réunion du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel lors de sa session extraordinaire, qui s’est tenue mercredi dans la capitale égyptienne, Le Caire, sur fond de l’actuelle escalade palestino-israélienne.

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié mercredi soir par la Présidence tunisienne.

Depuis samedi, Israël continue de lancer des raids sur diverses zones de la Bande de Gaza, entraînant des destructions massives de biens civils, d’importantes pertes en vies humaines et le déplacement de centaines de milliers d’habitants.

« La Tunisie, qui reste ferme dans ses positions et adhère au droit du peuple palestinien à établir son Etat indépendant sur l’ensemble du territoire palestinien, avec pour capitale Al-Qods, exprime ses réserves d’une manière générale et détaillée quant à la décision rendue par la réunion du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau ministériel lors de sa session extraordinaire du 11 octobre 2023.

La Palestine n’est pas un dossier ou une affaire dans laquelle il y a un plaignant ou un défendeur, mais c’est plutôt le droit du peuple palestinien qui ne peut être prescrit ou annulé par l’occupation sioniste par le meurtre, le déplacement et la coupure des éléments les plus fondamentaux de la vie, comme l’eau et les médicaments, la nourriture et l’électricité et ciblant les personnes âgées, les femmes et les enfants innocents, les maisons, les hôpitaux et les équipes de secours et d’ambulance. L’humanité doit triompher pour la vérité et rappeler les massacres auxquels notre peuple arabe a été soumis en Palestine, qui offre encore des légions de martyrs et des milliers de blessés, endeuillés et orphelins afin de retrouver leur droit volé sur leur terre spoliée, toute la Palestine », a expliqué la Présidence tunisienne.

Mercredi, dans la déclaration finale de la réunion, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, a appelé, lors d’une conférence de presse au siège de la Ligue, « au lever du siège de la Bande de Gaza » , mettant en garde contre « toute tentative visant à déplacer les Palestiniens. »

Le communiqué appelle également à « une cessation immédiate de la guerre israélienne contre Gaza et de l’escalade dans la Bande de Gaza et ses environs », incitant toutes les parties à faire preuve de retenue et mettant en garde contre « les répercussions humanitaires et sécuritaires catastrophiques de la poursuite et de l’expansion de la guerre ».

Le communiqué condamne « le meurtre de civils des deux côtés », soulignant « la nécessité de libérer les civils ainsi que tous les otages et les détenus ».

La résolution de la Ligue arabe condamne, par ailleurs, « toutes les agressions et violations contre le peuple palestinien », appelant à « une autorisation immédiate pour l’acheminement de l’aide, du carburant et de la nourriture à la Bande de Gaza ».

Samedi à l’aube, le mouvement de résistance islamique Hamas et d’autres factions palestiniennes ont lancé depuis Gaza l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », en réponse aux « attaques incessantes des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem-Est ».

De son côté, l’armée israélienne a lancé l’opération « Épées de fer » et continue de mener des raids intensifs sur de nombreuses zones de la bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens qui souffrent de la détérioration de leurs conditions de vie en raison d’un blocus israélien imposé depuis 2006.

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