Nous devons retenir qu’à chaque fois que l’État collecte 1000 dinars de recettes fiscales, 750 dinars iront payer les salaires de la fonction publique.

Dette publique:

La dette publique avoisinerait les 85 milliards de dinars fin 2019 soit plus de 72% du PIB. Soit près de 7000 dinars par citoyen!Masse Salariale:

La masse salariale de la fonction publique est passée de 7 milliards de dinars en 2010 à près de 17 milliards de dinars en 2019 (elle atteindra la barre des 20 milliards en 2020) sur un budget de 41 milliards.Rapportée au PIB, cette même masse pèse 15%. L’un des ratios les plus élevés du monde dépassant de loin la moyenne de 8% des pays émergents. La masse salariale représente ainsi 70% des ressources de l’État. Une hausse spectaculaire depuis 2010!

En gros, l’État ouvre ses vannes pour créer des emplois et s’endetter par la suite pour payer les salaires.Le nombre de salariés de la fonction publique passant de 404 000 à près de 700 000 salariés (record entre 2012 et 2013 avec près de 100000 recrutements comprenant aussi les recrutements dans le cadre de l’amnistie générale)

Croissance freinée:

Nous devons retenir qu’à chaque fois que l’État collecte 1000 dinars de recettes fiscales, 750 dinars iront payer les salaires de la fonction publique. Que reste-il pour financer tous les autres projets (culturels, sanitaires et de développement)? Le calcul est simple: 250 dinars ! Ce gros boulet freine considérablement la croissance qui peine à atteindre la barre des 3% et l’Etat, essoufflé, se noie dans ses dépenses internes de fonctionnement et dans le remboursement de ses emprunts !

 
Dépensenses

Pauvreté et classe moyenne :

Certains chiffres plafonnent la pauvreté à 1,7 million de Tunisiens alors que les vrais chiffres qui parlent de la pauvreté multidimensionnelle (vraie approche de la pauvreté) avancent le pourcentage fatidique de 40% de la population (soit près d’un million de familles tunisiennes).Longtemps considérée comme une fierté sociale tunisienne, la classe moyenne, véritable amortisseur des crises et des chocs et grand stabilisateur social est en train de se réduire comme une peau de chagrin, sans pour autant exaucer au passage le moindre voeu populaire. Cette classe ne représente plus aujourd’hui que moins de 50 % de la population totale.
Inflation et pouvoir d’achat:

L’inflation n’a cessé de grimper insoucieusement pour atteindre le taux record de 7,5 % en 2018 Elle tétanise et paralyse littéralement le pouvoir d’achat des tunisiens. Plusieurs produits alimentaires ont connu une hausse de 50 à 100% en à peine 4 ans. Les chiffres sont alarmants:

 
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2 millions de familles tunisiennes sont actuellement endettées 6 tunisiens sur 10 ont recours au rouge pour vivre.Deux ménages sur 3 sont obligés de s’endetter pour vivre.Solutions:

Il ne faut pas un grand génie ou une énorme clairvoyance pour réaliser que l’alourdissement de la fonction publique puis l’emprunt pour payer les salaires est une politique défaillante et irresponsable envers le pays et les générations actuelles et futures.C’est toujours facile de mettre le pays à genoux à la solde des créanciers et de partir au bout de quelques années, accablant ses successeurs, sans avoir proposé une vraie stratégie d’émancipation économique et d’indépendance sociale.Les lois de finances successives ne contiennent aucune mesure ou vision claire, frontale et équitable des recettes fiscales!L’heure est grave et nous devons tous regarder dans la même direction: Certes les enjeux de la Tunisie demeurent l’emploi, la finance, le développement, le pouvoir d’achat et la lutte contre la pauvreté mais le vrai défi reste incontestablement avant tout la VOLONTÉ politique pour démarrer ce gros chantier économique. HuffPost Tunisie   

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