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Crise politico-militaire au Niger .. La région risque l’implosion .. Arslan CHIKHAOUI

Au cours des quatre dernières années, des militaires se sont emparés du pouvoir au Burkina Faso, en Guinée, au Mali, au Soudan et au Tchad.

Le coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger est venu s’arrimer, d’une part, à l’insécurité qui règne, notamment en Libye depuis les soulèvements populaires de 2011 suivi du conflit de moyenne intensité et, d’autre part, aux turbulences politiques récurrentes au Mali. Ces crises et conflits dits de «faible et moyenne intensité» dans les pays du voisinage de l’Algérie, continuent à miner la stabilité dans la région sahélo-saharienne avec un impact certain sur le développement économique sous-régional. C’est ainsi que sur une large étendue frontalière de l’Algérie, nombre de fléaux se sont multipliés. Les frontières algériennes sont ainsi menacées autant par les groupes extrémistes violents que par le trafic d’armes en provenance de Libye, le narcotrafic à partir du Maroc et du flan oriental du Sahel, et des déplacements de migrants à partir de l’Afrique subsaharienne.
Nombre d’observateurs avertis diront que les forces armées du Niger sont enclines aux coups d’État. Cette fois-ci elles ont renversé le président Mohamed Bazoum en invoquant l’aggravation de la situation sécuritaire liée à la violence islamiste, à la corruption et aux difficultés économiques. Le chef de la junte militaire, le général Abdourahmane Tchiani, a mis en garde le bloc régional, la Cédéao, et ses alliés contre une intervention militaire visant à rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions. Ce putsch au Niger est le dernier en date en Afrique marquant un déclin constant de la gouvernance en Afrique subsaharienne, selon plusieurs observateurs. En effet, au cours des quatre dernières années, des militaires se sont emparés du pouvoir au Burkina Faso, en Guinée, au Mali, au Soudan et au Tchad.
Contrebande, narcotrafic et terrorisme
Selon des observateurs avertis, ce coup d’État au Niger demeure inquiétant pour la stabilité de la région et de la sous-région où les forces armées avec leurs partenaires de l’Alliance Atlantique mènent, non seulement des opérations de lutte contre les Organisations violentes extrémistes (VEO), mais également des actions contre le banditisme transnational incluant le trafic d’armes et le narcotique, ainsi que l’immigration clandestine. Niamey est ainsi devenu un pivot sahélien essentiel pour les opérations antiterroristes, notamment. Ce pays, riche en uranium utile à la conversion énergétique et à l’industrie alternative, d’une population de 26 millions d’habitants et dépendant très fortement de l’aide étrangère, constitue une des portes d’entrée pour les migrants en direction de la traversée de la Méditerranée vers l’Europe. En ce sens que les passeurs de migrants pourraient exploiter la crise politico-sécuritaire actuelle au Niger pour en tirer le maximum de dividendes.
Avec la multiplication des conflits d’intensités variables, la bande sahélo-saharienne est devenue un espace prospère pour le trafic de toutes sortes d’armes. La circulation d’armes est à la fois une conséquence et un facteur du développement des autres trafics (drogue, migrants, etc.) Les armes en provenance de Benghazi transitant par le Tchad et le Niger à l’issue de la guerre en Libye de 2011 fait apparaître un trafic d’armes à grande échelle au Sahel. Les mercenaires mauritaniens, maliens ou nigériens qui combattaient dans les rangs de l’armée régulière libyenne se sont repliés dans leurs pays d’origine lourdement armés. Le trafic via le Niger se poursuit par ces «ex-mercenaires» qui auraient dissimulé de l’armement en territoire mauritanien et nigérien. Cet armement se vend au plus offrant et les groupes terroristes présents dans la région (Aqmi, Mujao, BokoHaram, Daesh, Al-Shebab, etc.) en profitent largement grâce aux revenus générés par le narcotrafic et les rançons d’otages.
En termes d’analyse, il est clair que l’armée nigérienne a une longue tradition de coups d’État militaires. En effet, la veille de son investiture, le président Mohamed Bazoum lui-même avait échappé à une tentative de putsch, et tout récemment, une autre tentative aurait été déjouée alors qu’il se trouvait en Turquie. Selon nombre d’observateurs, avec une telle fréquence, et avec la conviction apparente de l’armée qui est un acteur politique à part entière, la possibilité était grande d’avoir un coup d’État. Le Niger a indéniablement un problème avec son armée qui est structurellement considérée comme «putschiste». Le système politique, après les hauts et les bas liés à la tentative du président Mamadou Tandja (au pouvoir de 1999 à 2010) lorsqu’il a été déposé par les militaires au moment de briguer un troisième mandat par le biais d’un amendement à la Constitution, semble de plus en plus un référentiel. Le parti au pouvoir, le Pnds-Tarayya, dirigé par le président Bazoum, n’est pas un parti de compromis, mais plutôt d’autorité.
Le principal effet de cette ambition a été d’utiliser les ressources du pouvoir pour réaliser ce que les Nigériens appelaient «l’écrasement» (des autres partis politiques). L’outil le plus utilisé dans ce sens était la possibilité de mobilité politique, dénommé le «nomadisme politique», c’est-à-dire le fait de changer d’appartenance, en tant que député, lorsqu’on avait été élu sous un tel ou tel parti politique. Un «nomadisme politique» également utilisé au Mali par Ibrahim Boubacar Keïta, l’ancien Président renversé lui aussi par un coup
d’État militaire. Selon les observateurs, le système politique nigérien a gardé l’apparence d’une démocratie mais est devenu en fait une sorte de régime à parti unique, avec une opposition, d’une part, cooptée et, d’autre part, affectée par des enquêtes judiciaires.
Acteurs internationaux au Niger
La conséquence de cette évolution est que si la politique ne peut se faire sur son propre terrain, celui des relations entre partis politiques et des activités au sein des institutions politiques (Assemblée nationale, Assemblées régionales et municipalités), elle se fait là où elle ne devrait pas se faire, c’est-à-dire dans l’administration et l’armée. Certains observateurs avertis soulignent que le Pnds a une part de responsabilité indirecte dans ce putsch décrit comme un «putsch opportuniste» dont les auteurs se sont inspirés des coups d’État militaires au Mali et au Burkina Faso et ont exploité le mécontentement de la population nigérienne face à la situation économique et sécuritaire (activités extrémistes islamistes violentes dans le sud-ouest et le sud-est) et le ressentiment populaire à l’égard de l’Occident global en général et la France, en particulier.
La France est présente actuellement sur le sol du Niger avec environ 1 500 militaires qui faisaient initialement partie d’une vaste opération dans la région de l’Afrique de l’Ouest. Face au ressentiment croissant anti-français dans les anciennes colonies du continent africain en quête de recouvrer leur indépendance économique et celle des valeurs, Paris a dû se résigner à retirer la plupart de ses troupes du Mali et du Burkina Faso, notamment. Une prise de pouvoir militaire au Tchad, jusqu’alors proche allié de la France, a davantage affaibli l’alliance. Depuis la prise de pouvoir au Niger par le général Tchiani, la France, ainsi que l’Union européenne (UE), ont immédiatement suspendu leur coopération en matière de sécurité et leur aide financière
au Niger. Au titre de rappel, en février 2023, l’UE avait annoncé une mission de formation militaire de 30 millions USD.
Les États-Unis d’Amérique, pour leur part, qui disposent d’un millier de militaires et d’investissements importants sont, selon des observateurs avertis, confrontés à un dilemme concernant leur future alliance de sécurité avec le Niger. Plus de 500 millions USD ont été alloués par les USA entre 2012 et 2021 pour l’assistance militaire et l’équipement du Niger, considéré par Washington comme l’un des plus grands programmes d’assistance à la sécurité en Afrique subsaharienne. Les forces armées américaines font voler des drones de surveillance et des drones armés depuis la région d’Agadez (nord du pays) à la suite d’un accord avec le Niger visant à améliorer la réponse aux menaces sécuritaires dans la région. De plus, l’armée américaine organise des exercices militaires annuels, dénommés Flintlock, avec diverses armées africaines. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré à l’issue de ce coup d’État que: «….des centaines de millions de dollars d’assistance au Niger étaient menacés…».
Ce qu’il faut savoir
L’Allemagne, outre l’Italie, dispose également d’un peu plus de 100 militaires stationnés au Niger. Un rapport de l’hebdomadaire allemand le Hamburg Die Zeit, souligne que: «…l’Allemagne est le partenaire le plus important de l’Occident et dernier bastion des Etats-Unis et de l’Europe sur une étendue de terre d’une importance stratégique considérable qui tombe. Sans le soutien militaire de l’Occident, la force régionale du G5 Sahel dont la capacité a été réduite après le retrait du Mali en mai 2022 risque d’avoir encore plus de mal à endiguer la vague de violence djihadiste qui se propage dans le Sahara…». Quant à la Chine ou la Russie, leur présence au Niger reste dérisoire présentement.
Face à cette crise politico-militaire au Niger, l’Algérie en condamnant officiellement le coup d’État et en mettant en garde contre toute action militaire extérieure qui risque d’embraser la sous-région, réaffirme de manière indirecte les principes fondamentaux qui guident sa politique de gestion de ses frontières, à savoir:
Le principe de bon voisinage;Le principe d’intangibilité des frontières; Le principe de respect de bornage des frontières et le développement des régions frontalières;Le principe de la souveraineté dans ses espaces terrestre et aérien;Le principe de non-ingérence.
La nouvelle recomposition de la cartographie géopolitique et géoéconomique fait que le continent africain continuera à être pour les prochaines décennies, le théâtre d’enjeux liés, essentiellement, au contrôle des ressources stratégiques et de jeux d’influence des acteurs de puissance extra régionaux avec une multiplication de crises et de conflits de faible et moyenne intensités.

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Déclaration du forum « Mutations en Tunisie et dans les pays de la région Europe Maghreb een 2023 : La situation économique et sécuritaire menace d’exploser et de s’effondrer ».

– 35 000 Tunisiens ont immigré  »illégalement « en Europe en 2023

Un nouvel ordre régional s’impose

** arrêter les «  guerres par procuration »et retirer les forces étrangères de la Libye

Un forum sur les mutations économiques et géostratégiques en Tunisie et dans la région Maghreb- Europe  a été organisé en Tunisie, avec la participation de diplomates d’élite, d’experts en économie , en relations internationales, en médias et en études stratégiques, à l’initiative des organisations « Tunisie  Compétences », « Forum Ibn Rushd pour les études stratégiques » et « Association des démocrates du monde arabe » NDAW..
Des conférenciers des cinq pays du Maghreb, de la Jordanie et de l’Union européenne ont participé à ce forum.

Leurs interventions ont mis en relief les multiples indicateurs d’explosions sociales et sécuritaires liées à l’effondrement économique et politique et aux graves répercussions des conflits armés, de la la guerre en Ukraine, et la poursuite des guerres conventionnelles et « froides » dans la région, notamment en Libye, entre le Maroc et l’Algérie et en Palestine et dans l’Orient arabe…
Après un diagnostic de la situation, ce forum a abouti à de nombreuses recommandations, notamment :

Premièrement, dans le domaine socio-économique :
Le forum a recommandé l’adoption de solutions « urgentes et structurelles » et « non conventionnelles »: pour contenir les crises économiques, sociales et politiques accumulées, qui ont augmenté en gravité en raison des complications de la guerre d’Ukraine et de son développement en conflits très graves entre la Russie et ses alliés et les pays de l’OTAN, y compris les pays européens, principal partenaire de la Tunisie et les pays du Maghreb et la Méditerranée..
Le forum a recommandé la bonne gouvernance , des réformes politiques et administratives nécessaires pour améliorer la réalité économique et sociale et les conditions des jeunes et des classes populaires qui sont sur le point d’exploser et de se révolter contre tout le monde…

La conférence a également mis en relief  la relation entre le développement et la démocratie,  et sur le fait que les voies de la « transition démocratique » en Tunisie et dans les pays arabes se sont effondrées suite à l’accumulation d’erreurs politiques depuis 2011 et des « Complots « et agendas nationaux, régionaux et internationaux.

Deuxièmement, dans le domaine maghrébin :

Les participants ont recommandé de contenir les crises internes, en particulier en Libye, dans tous les pays du Maghreb par la négociation et des solutions politiques, et d’exclure tous les scénarios de combats, d’affrontements violents et d’explosions sécuritaires aux conséquences inconnues.
Ils ont également appelé à contenir les conflits entre l’Algérie et le Maroc, à rétablir les relations entre eux, à ouvrir les frontières fermées et à purifier le climat entre les cinq pays pour activer les accords bilatéraux et collectifs de partenariat et d’intégration économiques dans tous les secteurs, ce qui contribuera à l’amélioration des taux de croissance annuels en Tunisie et dans tous les pays du Maghreb aumoins deux points.
Les interventions ont également appelé à la sortie des forces étrangères de Libye et de la région, et à l’exclusion de l’ingérence étrangère qui entrave les voies de la réconciliation nationale et du développement global dans toute la région.

Troisièmement, dans le domaine euro-méditerranéen :

Les participants des pays arabes et européens ont constaté que le coût économique de l’épidémie de Corona et de la guerre en Ukraine a poussé les pays de l’Union européenne à se retirer de leurs programmes de soutien au développement, à la démocratie et aux réformes dans les « pays voisins ».

Des budgets ont été transférés pour soutenir l’Ukraine et financer l’accueil de millions de réfugiés fuyant la guerre Bruxelles et les pays arabes et méditerranéens pour activer des accords de partenariat et faciliter la circulation des voyageurs, des investisseurs et des marchandises dans les deux sens… « Et que le rôle des pays du sud de la Méditerranée  ne se réduise pas à protéger les côtes sud-européennes des vagues d’immigrants illégaux, tunisiens, arabes et africains.
Le parlementaire et ancien chef du Parti du courant démocratique, Majdi al-Karbaei, a enregistré dans son intervention d’Italie et le journaliste Moncef al-Sulaimi d’Allemagne que le nombre d’immigrants « illégaux « tunisiens vers l’Italie en 2022 était de l’ordre de 18 000 via la met , tandis que les candidats à l’immigration vers celle-ci via la Turquie et la Serbie étaient estimés à 15 000 .. ce qui signifie que leur nombre en un an a oscillé autour de 35 mille… tandis que le nombre de ceux qui sont morts par noyade ou ont été emprisonnés dans des conditions très dures était estimée à 1 000 Tunisiens…

Quatrièmement, dans le domaine international :

Le forum a recommandé aux décideurs du monde de profiter de la crise mondiale étouffante déclenchée par les conflits entre les pays de l’OTAN d’une part et la Russie et ses alliés d’autre part pour interagir avec les appels à la construction d’un nouveau monde international multipolaire , un nouveau ordre qui garantisse aux peuples des pays du Sud leurs droits à un développement global et durable et aux pays en développement une meilleure place dans les instances  économiques et politiques internationales.

Chokri Hidry , président de l’association « Compétences tunisiennes »

Kamal Ben Younes, président du Forum Ibn Rushd pour les études stratégiques et de l’Organisation des démocrates du monde arabe, Tunisi

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UN Security Council rejects Iran arms embargo extension

The US-sponsored resolution only got two « yes » votes at the UN Security Council, falling far short of the nine it needed to be adopted. China and Russia rejected the proposal, while Germany abstained.

The UN Security Council on Friday rejected the United States’ calls for an indefinite extension to the arms embargo on Iran.

Shortly after the result of the council’s vote was announced, China’s UN Ambassador Zhang Jun said the outcome « once again shows that unilateralism receives no support, and bullying will fail. »

US Secretary of State Mike Pompeo criticized the rebuff, saying in a statement, « The Security Council’s failure to act decisively in defense of international peace and security is inexcusable. » In a tweet, Pompeo accused the UN of enabling Iran’s arms deals.

Speaking later from Warsaw at the end of a four-nation tour of central and eastern Europe, Pompeo added it was « unfortunate » that France and the UK — both permanent members of the Security Council — did not support the US position.

« The United States simply wanted the keep the same rules that have been in place since 2007, » he told a news conference. « I think there are a lot of people who understand that it is not in the world’s best interest to allow this arms embargo to expire. I hope they find the courage to say so publicly. »

Iran celebrates

Tehran welcomed the vote, saying it had left the US isolated internationally. Foreign ministry spokesman Abbas Mousavi tweeted a warning that the US should « stop shaming itself » otherwise « it will get isolated, even more than now. »

The US-sponsored resolution was opposed by China and Russia. Eleven members abstained, including Germany, France and Britain, while the US and the Dominican Republic were the only members to back the proposal. To get approval, the resolution needed nine « yes » votes.

Read more: Pompeo in Vienna: US vows to extend Iran arms embargo

The embargo on Iran is set to end in October this year, under a provision of UN Resolution 2231, in which the Security Council backed the nuclear deal between Tehran and a group of world powers.

The five permanent members of the Security Council — the US, the United Kingdom, Russia, France, and China — all endorsed the agreement in Vienna in 2015. Germany and the European Union also signed the landmark deal.

Watch video10:28

UN at 75: Deputy Secretary-General speaks to DW

Israel to work with the US

Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu called the UN vote « scandalous » and claimed the Security Council was encouraging weapons sales instead of opposing it.

Netanyahu reiterated his government’s stance that « Iranian terrorism and aggression » threaten peace in the Middle East and the rest of the world.

The Israeli leader vowed to continue cooperation with the US, which said it would not allow the arms embargo provision to expire on October 18.

Meanwhile, Israeli Foreign Minister Gabi Ashkenazi said that UN’s decision could lead to further instability in the Middle East.

« The extremist regime in Iran doesn’t just finance terrorism: it takes an active part in terrorism through its branches around the world and uses it as a political tool. This behavior represents a danger to regional and international stability, » said Ashkenazi.

bk/stb (AP, AFP, Reuters)

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Cinq podcasts américains pour changer de “Serial”

Quand on se demande qui fait les meilleurs podcasts, la réponse est toujours : les Américains (n’en déplaise aux studios français). Voici cinq podcasts pour écouter des histoires incroyables tout en travaillant son anglais. Au programme : la vie quotidienne des astronautes, un père serial killer, une fausse dictature gay…

Outre-Atlantique, les podcasts font partie du quotidien : un Américain sur deux en a déjà écouté au moins un dans sa vie, et un sur trois en écoute au moins un par mois. Certains sont même de vrais phénomènes culturels qui regroupent des millions d’adeptes : peut-être avez-vous déjà entendu parler du mastodonte Serial, qui met en scène des enquêtes au long cours, et dont les trois premières saisons regrouperaient 420 millions de téléchargements. Cette série est dérivée du non moins connu This American Life – sorte de cousin américain des Pieds sur Terre de France Culture. Mais hormis ces noms qui ont traversé l’océan pour nous parvenir, difficile de trouver des idées de nouveaux podcasts en anglais parmi les centaines de productions qui sortent chaque mois. En voici cinq, testés et approuvés.

Allô Houston, ici Hawaï

Tandis que des astronautes s’entraînent déjà pour un vol habité sur Mars peut-être dès 2033, la question de la promiscuité prolongée se pose pour la NASA. Comment réagiront des personnes enfermées ensemble dans un environnement hostile pendant des mois voire des années ? Pour le savoir, il suffit d’enfermer six volontaires dans un dôme d’une douzaine de mètres de circonférence, perché sur un volcan à Hawaï, pendant un an. C’est le journal de bord de ces six « astronautes terrestres » que raconte The Habitat. Au bout des sept épisodes d’une demi-heure, vous saurez tout sur comment se nourrir, s’aimer, se supporter, se détester, s’occuper et survivre sur Mars. Ou presque.

Mon père, ce serial killer

En 2009, une Américaine de 40 ans, April Balascio, se souvient d’un événement survenu durant son enfance : son père, un ancien repris de justice repenti, rentre à la maison le visage plein de griffures et le nez en sang. Intriguée, elle essaye de se souvenir de l’année où ça a eu lieu, de la ville où sa famille et elle habitaient alors (ils déménageaient souvent sur un coup de tête de son père) et se lance dans des recherches sur Internet pour voir si des affaires non résolues existent dans les villes où elle a vécu. Bingo. Un double meurtre non-élucidé correspond à peu près à la date de son souvenir. Elle contacte la police, qui se dit que ça ne coûte rien d’aller interroger le père devenu vieillard et de faire des tests ADN. Les résultats sont positifs : la père d’April Balascio, Edward Wayne Edwards, est en réalité un tueur en série. Le podcast The Clearing suit le parcours de sa fille et de la police pour reconstituer le puzzle de la vie de cet homme aux mille visages.

Questions de sexualité

« On est en 2062 et tout le monde est homosexuel. » Voilà le résumé succint de Gay Future. Cette fiction absolument loufoque surfe sur la peur des conservateurs américains qui ne cessent de dénoncer un plan machiavélique des progressistes pour marginaliser les hétérosexuels. Dans ce monde imaginaire, les jeunes suivent des « cours d’homosexualité » dans une Gay Academy divisée en maisons (« top » et « bottom », pas besoin de faire un dessin) à la façon d’Harry Potter. Mais la dictature homo mise en place par le président Clay Aiken – chanteur ouvertement gay dans la vraie vie, investi depuis peu en politique – est perturbée par l’arrivée d’un adolescent au centre d’une prophétie : le jeune homme hétérosexuel va libérer l’Amérique du joug des homos. Une fiction qui pousse l’homophobie dans ses retranchements en utilisant l’absurde avec brio.

Dire adieu à un inconnu

Perdre un parent n’est jamais chose facile. Mais perdre un parent que l’on n’a jamais connu est encore plus complexe : avec sa mort s’efface tout espoir de créer un jour une relation. Janielle Kastner a grandi sans son père et lorsqu’elle s’est enfin décidée à le contacter pour obtenir des réponses à ses questions, il est mort brutalement. Pour combler le vide de ce qu’aurait pu être leur relation et faire son deuil, elle a réalisé le podcast Untitled Dad Project, dans lequel elle envisage son père, sa mère, et même elle-même comme étant des personnages de fiction. À la manière d’un atelier d’écriture, elle tente de décortiquer leur histoire en en déterminant l’élément perturbateur, le genre, l’intrigue, etc. Une thérapie aux élans dramatiques parfois surfaits pour des oreilles françaises mais à la forme novatrice et bouleversante.

United States of Amazon

Le journaliste Jason Del Rey s’est abonné au service de livraison express Amazon Prime au moment où il est devenu père. Il y a commandé du shampoing pour bébé dans un premier temps, avant de devenir accro à cette plateforme et de commander tout ce dont il avait besoin. Dans le podcast Land of the Giants, il essaye de comprendre comment et pourquoi Amazon a changé notre façon d’acheter des choses, peut-être pour toujours, avec son service Amazon Prime. Un documentaire qui permet de prendre du recul sur notre usage des outils numériques et sur les stratégies (effrayantes) des GAFAs pour nous fidéliser.

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Le Rwanda accueille un premier groupe de réfugiés africains bloqués en Libye

Le Rwanda a joint l’acte à la parole dans la gestion de la crise migratoire en Libye. Dans la soirée du jeudi 26 septembre, 66 migrants africains sont arrivés à Kigali.

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a confirmé l’arrivée au Rwanda d’un premier groupe de 66 migrants constitué majoritairement de mineurs isolés, de mères célibataires et de familles de différentes nationalités. Selon Africanews, un autre groupe de 125 personnes s’envolera d’ici mi-octobre pour le Rwanda. Le pays dispose d’une capacité d’accueil de 30.000 places. Ces réfugiés seront accueillis dans un centre de transit avant d‘être réinstallés en plusieurs points du territoire rwandais ou rapatriés, s’ils le souhaitent, dans leur pays d’origine.

Cette ouverture des autorités fait suite à la signature d’un accord tripartite entre Kigali, l’Union Africaine et le Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés. Le but est de venir à la rescousse aux migrants et demandeurs d’exil africains bloqués sur le territoire libyen. En Libye, deux gouvernements revendiquent le pouvoir depuis plusieurs mois. La situation s’est aggravée depuis l’offensive en début avril des forces du maréchal Khalifa Haftar sur la capitale Tripoli.

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Incendies en Californie : un nouveau bilan d’au moins 63 morts et 630 disparus

Le nombre de personnes portées disparues dans l’incendie qui ravage actuellement le nord de la Californie a brusquement grimpé jeudi à plus de 600, et le nombre de morts a été porté à 63.

Le bilan de l’incendie qui ravage le nord de la Californie s’est alourdit à 63 morts après que les restes de sept nouvelles victimes ont été découverts, ont annoncé les autorités, jeudi 15 novembre dans la soirée, alors que les recherches s’intensifiaient pour retrouver 630 personnes portées disparues.

L’incendie, baptisé « Camp Fire », s’est déclaré il y a une semaine et a réduit en cendres la ville de Paradise, située dans le comté de Butte, à 280 km au nord de San Francisco, et qui comptait 27 000 habitants.

Près de 12 000 structures, soit la quasi-totalité des bâtiments de Paradise, principalement des habitations, ont été détruites dans et autour de la ville en quelques heures après l’arrivée des flammes le 8 novembre.

Plusieurs milliers de bâtiments restent menacés par les flammes qui ont pour l’heure dévasté 57 000 hectares, et environ 50 000 personnes étaient toujours concernées par des ordres d’évacuation.

Des équipes massives de pompiers, venus de différents États américains, s’activent pour tenter de contenir le sinistre. Selon le Cal Fire, le département californien de foresterie et de protection contre les incendies, le feu a été contenu à 40 %, contre 35 % la veille, malgré les vents qui attisaient les flammes.

La liste des portés disparus a été revue à la hausse, avec 630 personnes portées disparues contre 230 la veille, a déclaré le shérif du comté de Butte, Kory Honea, lors d’une conférence de presse jeudi soir.

Il a précisé que ce nombre devrait continuer à fluctuer, certaines personnes n’ayant pas signalé aux autorités qu’elles avaient fui les lieux, et alors que les recherches de restes humains se poursuivaient.

Donald Trump attendu ce week-end

Le bilan humain est le plus lourd de l’histoire de la Californie. Le précédent incendie de cette ampleur avait fait 29 morts à Griffith Park en 1933. Il s’agit aussi de l’un des incendies les plus meurtriers aux États-Unis depuis le début du XXe siècle.

Donald Trump est attendu samedi dans le nord de la Californie pour rencontrer des rescapés de l’incendie, a annoncé plus tôt jeudi la Maison Blanche. Le président a déclaré lundi soir l’état de catastrophe naturelle pour le nord et le sud de la Californie, ce qui permet le déblocage d’une aide fédérale.

Mais il a aussi suscité la polémique le week-end dernier en imputant le sinistre à la « piètre » gestion des forêts californiennes. « Il faut y remédier maintenant, ou il n’y aura plus de subventions fédérales », a-t-il averti sur Twitter.

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1061554334276747264?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1061554334276747264&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.france24.com%2Ffr%2F20181116-etats-unis-incendie-camp-fire-californie-morts-disparus-catastrophe-naturelle-trump

Dans le sud de la Californie, le « Woolsey Fire » a fait trois morts ainsi que près de 200 000 déplacés, et a détruit plus de 500 bâtiments près de Malibu, ville côtière à l’ouest de Los Angeles. Celui-ci est contenu à 57 %, a annoncé le Cal Fire jeudi.

D’après les scientifiques, la multiplication des incendies ravageurs en Californie est due à la sécheresse prolongée, qu’ils lient au réchauffement climatique.

Mais trois cabinets d’avocats représentant des victimes de l’incendie « Camp Fire » montrent du doigt la société Pacific Gas & Electric, qu’ils accusent de défaut de maintenance et contre laquelle ils ont lancé une procédure judiciaire.

Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer l’origine du sinistre.

 

 

 Reuters

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En Algérie, le gouvernement s’attaque à la presse en ligne

Depuis l’annonce de la candidature de Bouteflika à la présidentielle, le pouvoir algérien réprime les médias, et surtout les sites d’information. Deux journalistes d’«Algérie part» comparaissent ce jeudi.

Deux journalistes algériens, en détention provisoire depuis une quinzaine de jours, comparaissent ce jeudi devant le procureur de la République d’Alger pour «diffamation et atteinte à la vie privée». Comme une poignée d’autres de leurs confrères Abdou Semmar, le rédacteur en chef du site d’information Algérie part, et son collaborateur Merouane Boudiab ont été arrêtés dans les jours qui ont entouré l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat de président.

Pour avoir tenté d’organiser une manifestation contre cette nouvelle candidature, Abdelkrim Zeghileche, animateur de la webradio Sarbacane à Constantine et coordinateur régional du mouvement Mouwatana («citoyenneté»), a été arrêté le 31 octobre pour la troisième fois en deux mois. «La presse électronique est dans le viseur cette fois !» affirme Meziane Abane, président de l’Observatoire nord-africain pour la liberté de la presse, mobilisé pour la défense des journalistes arrêtés.

 

«Brouillard»

 

 

La même nervosité qui avait été manifestée par le pouvoir algérien à la veille du quatrième mandat de Bouteflika en 2014 réapparaît aujourd’hui. Avec intimidations et répression à l’égard de ceux qui s’aviseraient de critiquer cette nouvelle candidature. A l’époque, «c’était la presse écrite privée que le pouvoir avait cherché à faire taire en s’attaquant à la publicité», rappelle le journaliste. Depuis cette date, les chaînes de télévision privées indépendantes ont été visées. Entre 2016 et 2017, trois chaînes appartenant à des groupes de presse ont été fermées. L’influence grandissante des sites d’information en ligne, dont les contenus sont largement repris sur les réseaux sociaux, inquiète le pouvoir algérien qui les maintient dans «un brouillard juridique», selon un rapport de Reporters sans frontière publié en 2016.

«Depuis la loi de 2014 contre les activistes sur les réseaux sociaux, certains sont condamnés même pour un post sur Facebook. Un jeune de Tizi Ouzou […] a purgé une peine d’un an de prison […] pour un commentaire sur un article», raconte Meziane Abane. «Notre première revendication est la reconnaissance du statut d’entreprise de presse pour les médias électroniques et de journalistes pour leurs rédacteurs, alors qu’ils sont considérés comme blogueurs et poursuivis comme tels par la justice», affirme de son côté Said Boudour. Fondateur du site Journalistes citoyens algériens, il est aussi l’un des membres du Syndicat d’éditeurs de presse électronique (SAEPE) qui a tenu une conférence de presse, le 7 novembre, en soutien à leurs confrères incarcérés. Créée en juin par les éditeurs de sites d’information électronique indépendants, cette association n’est pas enregistrée officiellement. Elle n’a pu tenir son assemblée générale constitutive – condition de son enregistrement – car les services de sécurité ont menacé le propriétaire du lieu où elle était convoquée. «Le délit de presse est normalement dépénalisé en Algérie, note Meziane Abane. Alors pourquoi les poursuivre au pénal ? Pourquoi en diffamation ?»

 

Sit-in

 

Les journalistes se placent sur le terrain juridique s’appuyant sur les lois existantes pour demander leur respect face aux pratiques abusives du pouvoir et surtout de ses services policiers. Du moins «les journalistes engagés pour la liberté d’expression», précise Said Boudour. Car les médias algériens sont loin de faire bloc derrière leurs confrères détenus. Bien au contraire. C’est d’ailleurs après une plainte du PDG du groupe de médias Ennahar, Anis Rahmani, que les deux journalistes d’Algérie partont été arrêtés. «Ennahar TV a reçu une carte blanche pour terroriser les Algériens et calmer leurs élans sur les réseaux sociaux», fustige Meziane Abane. La préfecture d’Alger est également plaignante contre Abdou Semmar, poursuivi pour deux articles portant sur l’achat d’un terrain en forêt par un homme d’affaires proche du pouvoir. Quant à la majorité des autres journalistes algériens, «ils n’osent se manifester par peur des menaces du pouvoir et expriment leur solidarité en privé seulement pour leurs confrères arrêtés», signale Said Boudour. A l’appel du SAEPE, un sit-in est prévu ce jeudi devant le tribunal où comparaîtront les deux journalistes d’Algérie part.

«Libérez Abdou, libérez Merouane», titre la page d’accueil du site où travaillent Abdou Semmar et Merouane Boudiab. Le site publie la lettre des familles des deux journalistes, interpellant le président de la République et appelant à la solidarité des Algériens.