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Poutine dénonce « l’impérialisme » de l’Otan qui s’étend à la Suède et la Finlande et promet de réagir

Le sommet de Madrid aura permis de débloquer la situation entre la Turquie, la Suède et la Finlande. Les deux pays scandinaves vont finalement pouvoir intégrer l’organisation, revigorée par la menace russe depuis l’invasion en Ukraine. Vladimir Poutine affiche son hostilité à cet élargissement de l’Otan dont il fustige les ambitions « impérialistes » et « hégémoniques ».
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latribune.fr
30 Juin 2022, 8:09
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Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine. (Crédits : SPUTNIK)
Après de longues tractations entre Turcs, Suédois et Finlandais, le sommet de l’Otan à Madrid marque une étape clé dans l’élargissement de l’Alliance au Nord et à l’Est de l’Europe. La Turquie a finalement donné son accord à l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan, après avoir affiché pendant plusieurs semaines son veto à ce processus qui nécessite l’unanimité des 30 membres de l’organisation.

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Le président turc Recep Tayyip Erdoğan estime avoir reçu les garanties nécessaires de coopération de Helsinki et Stockholm dans sa lutte contre le groupe militant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’elle considère comme un groupe terroriste. La Turquie, par la voix de son président qui affichait son hostilité ouverte à cette adhésion, reprochait à la Suède et à la Finlande d’accueillir sur leur territoire des personnes liées au PKK. Ankara compte désormais réclamer à Helsinki et Stockholm l’extradition de 33 personnes qu’elle considère comme des « terroristes ».

Actualités, points de vue 0 comments on UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE » Rencontres Maghreb Oléagineux : 1ère édition

UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE » Rencontres Maghreb Oléagineux : 1ère édition

Communiqué de presse
« DÉVELOPPEMENT DES FILIÈRES OLÉAGINEUSES :
UN ENJEU STRATÉGIQUE POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE »
Rencontres Maghreb Oléagineux : 1ère édition
Tunis, du 16 au 18 mai 2022

L’INGC, Carthage Grains, l’APAD et Agropol ont organisé la première édition des Rencontres Maghreb Oléagineux qui s’est déroulée en Tunisie du 16 au 18 mai 2022, sous le haut patronage du Ministère de l’Agriculture des Ressources Hydraulique et de la Pêche Maritime Tunisien.
Cet évènement s’inscrit dans un contexte de crises successives (réchauffement climatique, pandémie Covid-19, guerre en Ukraine) entrainant une flambée des prix des matières premières agricoles et intrants (céréales, huiles, engrais, carburant…) qui souligne la nécessité d’améliorer la souveraineté alimentaire de la sous-région en réduisant la dépendance vis-à-vis des importations.
Les filières oléagineuses sont à la croisée des défis de souveraineté alimentaire et de changement climatique, avec des productions stratégiques à haute valeur agronomique et alimentaire, qu’il s’agisse des huiles ou des tourteaux pour l’alimentation animale. Les cultures oléagineuses (colza et tournesol) ne concurrencent pas les céréales, elles permettent au contraire d’améliorer leurs rendements et participent ainsi à renforcer la durabilité des sytèmes de production et la résilience des territoires ruraux.
La 1ère édition des Rencontres Maghreb Oléagineux a permis aux acteurs des filières oléagineuses de la Tunisie, de l’Algérie, du Maroc, et de la France, de collaborer afin de proposer des solutions durables à ces problématiques communes. Ce partage d’expérience amorce une démarche collective à l’échelle euro-méditerranéenne en définissant des axes de coopération économiques, sociaux et environnementaux. Ces axes de coopération doivent notamment permettre d’accompagner l’augmentation des superficies. Il s’agit donc d’appuyer la structuration professionnelle des filières, de l’amont à l’aval en relation étroite avec les pouvoirs publics. En effet cette dynamique ne peut se passer d’une volonté politique forte ; intégration de ces cultures dans les plans stratégiques nationaux, renforcement du cadre réglementaire, et appui d’un plan de filière formulé par les acteurs.
Les Rencontres Maghreb Oléagineux ont ouvert des perspectives de coopération scientifique et technique entre les 4 pays méditerranéens : accès à des semences performantes adaptées aux bassins de production, vulgarisation d’itinéraires techniques, conseil et formations des producteurs. Cette coopération s’appuiera sur la collaboration entre les différents instituts techniques.
Aujourd’hui les acteurs tunisiens, algériens, marocains et français s’engagent dans ce nouvel élan de promotion et de développement de ces cultures stratégiques. Cette coopération opérationnelle gagnant-gagnant, basée sur la confiance et une vision commune permettra d’améliorer la souveraineté alimentaire à l’échelle régionale.
Fort de la réussite de cette 1ère édition, la filière marocaine invite ses partenaires aux prochaines rencontres Maghreb Oléagineux qui se tiendrons en 2024 au Maroc.

INGC – Institut National des Grandes Cultures, APAD – Association pour l’Agriculture Durable, Agropol – Association de coopération française pour le développement à l’international des filières oléo-protéagineuse, Carthage Grains – Triturateur de la filière tunisienne

Actualités, points de vue 0 comments on Les enjeux de la Méditerranée dans la nouvelle recomposition stratégique des alliances post crise Russo-Ukrainienne .. Par Dr. Arslan Chikhaoui

Les enjeux de la Méditerranée dans la nouvelle recomposition stratégique des alliances post crise Russo-Ukrainienne .. Par Dr. Arslan Chikhaoui

14 Mai 2022

La crise politico-militaire Russo-Ukrainienne nous indique tout au long de son évolution que l’une de ses finalités est le contrôle de la mer Noire et de la Mer d’Azov pour une projection stratégique de la force martitime de la Russie en Mer Méditerrannée que les stratèges dénomment « Le Lac » comme nous l’avions mentionné dans les colonnes de ce même média en février dernier.

Comme les Etats-Unis d’Amérique, pour leurs part,  dépendent, également, de la liberté et de l’ouverture des voies maritimes ainsi que d’une puissante flotte de haute mer pour leur approvisionnement en matières premières et leur vitalité économique, ils seront toujours concernés par l’accès aux ports et le passage des détroits dont fait partie l’aire d’intérêt commun qu’est l’espace méditerranéen.

En effet, la région Méditerranée est le théâtre de conflits de faibles intensités avec leurs corollaires malveillants et de manœuvres politico-diplomatiques. Depuis Thémistocle et la bataille navale légendaire de Salamine nous savons à quel point la mer est un facteur capital de la puissance. La Méditerranée est par voie de conséquence un enjeu à triple détente : stratégique, économique et écologique.

Les enjeux stratégiques

Les bouleversements sociopolitiques que subit la région Méditerranée et MENA a pour finalité d’avoir un contrôle sur les réserves naturelles énergétiques et hydriques pour assurer durant les prochaines cinq décennies une stabilité et une sécurité des populations des pays occidentaux (Nord) dont les exigences de consommation seront en croissance exponentielle et surtout maintenir leurs exigences de confort. La crainte de ces pays est que leur sécurité nationale soit menacée. L’intérêt stratégique des pays occidentaux (USA et les alliés de l’OTAN) est de ne pas laisser la Chine s’approprier ces ressources. Depuis 2011, divers rapports de Think Thanks internationaux, font état que la chute des élites des régimes au pouvoir cèdera la place à la nouvelle élite de gouvernants qui a été dénommée pour la circonstance « G11 » avec laquelle les pays occidentaux ont des affinités et seront en adéquation de vision et de communication. Il s’agit des élites de tendance libérale quelque soit l’obédience politique ou cultuelle. Cette nouvelle élite les rassurerait sur le contrôle des réserves énergétiques, minières et hydriques. Cette mue est en train de s’opérer avec comme sous bassement la bénédiction et le soutien des opinions publiques des pays de la région.

Les bouleversements que connait la région Méditerranée, en général, et MENA, en particulier, sont le prolongement de ce que l’Europe a connu après la chute du mur de Berlin en 1989 et qui lui ont permis de s’élargir dans le cadre de sa politique de convergence économique et politique des pays satellites de l’ex Union Soviétique. La force militaire y a par moment contribué (Bosnie, Kosovo, …) comme c’est le cas aujourd’hui pour la Libye, la Syrie et le Yémen. La démarche de soutenir la mise en place de nouvelles élites dirigeantes dans la région qui a débuté avec la chute du Président Irakien, Saddam Hussein, sont le parachèvement du processus de globalisation et d’harmonisation des modes de gouvernance utiles à consolider ce nouveau système. Elles font suite à la crise multidimensionnelle structurelle et institutionnelle ayant touché toute la planète partant de la crise des surprimes, suivie d’une crise financière, une crise économique, une crise des déficits budgétaires, une crise de l’emploi et enfin par une crise sociale avec un fort impact sur la gouvernance politique actuelle. Elle se conforte avec la crise sanitaire due à la pandémie du Covid-19 et à la crise politico-militaire Russo-Ukrainienne.

Aux yeux des puissances occidentales, la mise en place de la nouvelle élite « G11 » permettra l’instauration de nouveaux réseaux relationnels qui supplanteront aux anciens réseaux qui deviennent désuets et inadaptés. Après la décennie des indépendances, a succédé la décennie de la lutte contre les nationalismes, puis la décennie du désarmement, la décennie des droits de l’homme et de l’humanitaire, et enfin la décennie des réseaux (network) et de la refonte des nouvelles alliances.

Cette démarche de renouvellement des réseaux en Méditerranée s’articule, entre autres, autour des différents cadres de coopération. La plupart est fortement institutionnalisée, comprenant un très grand nombre d’acteurs et traitant tous les secteurs de coopération. C’est la même philosophie doctrinale sous-jacente qui dicte l’ensemble des cadres de coopération partant du Processus de Barcelone à l’Union pour la Méditerranée (UpM), en passant par les accords d’association avec l’UE, par la Politique Européenne de Voisinage (PEV), et par le Dialogue Politique Méditerranéen de l’OTAN. Ces cadres de coopération répondent à une logique qui se résume en :

Ils sont inclusifs et diluent leur spécificité régionale ;Ils sont de dimension unilatérale et annihilent le rôle des pays du Sud comme pôle de propositions ;Ils sont fortement institutionnalisés et tributaires d’une lourde bureaucratie ;Ils sont fortement marqués par le déséquilibre des rapports de forces entre une Europe convergente et des pays du Sud en rangs dispersés.

Dans une certaine mesure, le cadre de dialogue et de coopération « 5+5 » apparait comme un palliatif aux lacunes des autres cadres de coopération. En effet, le processus de Barcelone est quasiment paralysé à cause de l’absence d’une solution au conflit Israélo-palestinien, la guerre du Liban en 2006, celle de Gaza en 2009 et les révoltes des pays arabes de 2011. Les luttes d’influence et de leadership ont privé ces cadres de coopération de flexibilité et de pragmatisme.

Par ailleurs, l’Europe est progressivement aspirée par le tourbillon des guerres et des conflits dits de faible intensité au MENA. Le soutien des Emirats Arabe Unis (EAU) au développement d’un pipeline de la Méditerranée Orientale qui pourrait nuire économiquement au Qatar combiné à l’opposition de la Grèce, de Chypre et de la France aux mouvements tactiques de la Turquie, laisse l’Europe sans grande marge de manœuvre. Les crises et guerres récurrentes par procuration qui opposent les EAU, l’Arabie Saoudite et l’Égypte au Qatar et à la Turquie se sont répandues dans l’espace de la Méditerranée Orientale. Les pays européens, dont la France, la Grèce et Chypre, se sentent menacés par l’utilisation de la Libye par la Turquie pour étendre son emprise sur les eaux régionales riches en gaz.

Les enjeux économiques et environnementaux

Avec ses 46.000 km de côtes et ses ressources sous-marines uniques, la Méditerranée représente la cinquième économie de la région en termes de PIB. Aujourd’hui, la croissance bleue nous indique qu’elle est une source inépuisable de richesses. Selon un rapport publié en 2017 par le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), il est mis en exergue que les activités liées aux océans en Méditerranée génèrent une valeur économique annuelle de plus de 450 milliards d’USD. L’importance de la Méditerranée est illustrée par le fait que, bien que la mer constitue moins de 1% de l’Océan mondial, elle représente 30% du produit marin brut mondial. Il est, ainsi, admis que les industries de l’économie bleue continueront de soutenir la croissance des autres secteurs d’activité économique de la région, à la fois en termes de valeur ajoutée et d’emploi. Cela fait partie d’une mégatendance mondiale qui est mise en relief par l’OCDE dans son récent rapport «The Ocean Economy in 2030». Il fait remarquer que l’Océan est la nouvelle frontière économique et continue à prévoir qu’un scénario de « business-as-usual » augmente la valeur de la production de l’économie de l’Océan en 2030 de deux fois plus qu’en 2010. Les hydrocarbures extracôtiers (offshore), le tourisme maritime et côtier, le commerce maritime, les équipements maritimes et les ports, la pêche et l’aquaculture sont les principaux moteurs de cette tendance. Leurs perspectives à long terme dépendent de leurs capacités à se connecter et à utiliser des technologies marines innovantes et leurs capacités à s’engager dans une coopération transnationale. Les avances technologiques, les phénomènes sociaux et démographiques et autres tendances de longue durée constituent le substrat de nombreuses activités économiques telles que les énergies marines renouvelables, la protection environnementale, la biotechnologie marine, l’aquaculture, le tourisme, etc. Tout cela représente des champs d’opportunité, notamment, dans des pays en transition économique à la recherche de nouvelles sources de croissance, à l’exemple les pays de l’Afrique du Nord.

Au cours des dernières décennies, l’évolution de l’océanographie opérationnelle a été soutenue par une tradition scientifique profondément enracinée et un investissement assez conséquent de l’UE dans la recherche et le développement technologique. Cela a abouti à la création d’un vaste système d’observation intégré et intropérable des océans destiné exclusivement à la Méditerranée, qui produit d’importantes quantités de données, qui doivent être transformées en informations pouvant être exploitées pour élaborer la prise de décision dans, les entreprises, la société et les gouvernements. Ce défi est accentué par le fait que les pays du bassin méditerranéen non membres de l’UE ne sont pas toujours aussi bien dotés en moyens d’observation et que nombre d’entre eux attribuent peu de ressources humaines au même niveau de capacités et que l’accès de ces pays aux programmes de coopération est freiné par des obstacles aussi bien légaux et réglementations que des rivalités géopolitiques.

La logique du « smart power » qui se définit par l’habileté et l’intelligence à faire résonner le partenariat au bon moment avec les bonnes informations et le bon réseau est, actuellement, de mise pour combler le déficit de capacités matérielles et humaines entre les régions du Nord et du Sud qui bordent cet espace d’échanges multiformes en contribuant au développement d’une croissance bleue exponentielle et durable.

De son côté, le World Economic Forum (Forum de Davos) avait élaboré, en Mars 2011, un rapport prospectif portant sur les scénarii futurs concernant la région de la Méditerranée. Il expose, notamment, un axe majeur d’évolution dénommé « Mediterrafrica » dont trois points essentiels sont à relever à ce sujet :

L’augmentation des potentialités économiques dans les nouveaux marchés émergents en Afrique Sub-saharienne.Le pays sud-méditerranéens se tourneront de plus en plus vers le Sud pour leur développement économique.L’Europe repliée sur elle-même ne reconnaîtra pas cette tendance à ses débuts et en fin de compte rate une nouvelle période de croissance et la prospérité dans le Sud de la Méditerranée.

Il ressort du décryptage de ce rapport prospectif que, bien que les nouvelles élites aient relativement réussi à orienter le consensus politique, elles seront de plus en plus exaspérées par le manque de soutien de l’Europe dont elles ont initialement bénéficié. Elles seront de plus en plus réticentes à consacrer leur énergie pour favoriser la coopération avec le Nord et plutôt se concentrer sur le développement Sud-Sud. Il met en exergue le fait que la Chine contribuera incontestablement au renouvellement et au développement des infrastructures dans la région. En partie entraînée par des investissements importants et la demande croissante en provenance des pays BRIC et du CCG, les entreprises d’Afrique du Nord et les entrepreneurs seront au centre du développement de nouveaux liens régionaux.

Par conséquent, la rive Sud de la Méditerranée se positionnera comme une passerelle clé à la croissance rapide des marchés émergents en Amérique Latine, en Asie et en Afrique. Ce rapport du WEF précise qu’à partir de 2020, l’Afrique deviendra l’histoire de la croissance surprise de la décennie. Poussés par des investissements soutenus et la demande en provenance d’autres marchés émergents, plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne entraîneront l’ensemble du continent vers une plus grande intégration économique. La communauté d’affaires de l’Afrique du Nord se joindra inévitablement à ce processus. L’Europe, quant à elle, deviendra de plus en plus repliée sur elle-même tandis que l’économie de l’Est et du Sud de la Méditerranée deviendra la principale plaque tournante pour le commerce africain en pleine croissance et les investissements. Grâce à ces marchés potentiels nouveaux et dynamiques, les pays nord-africains se désintéresseront progressivement des initiatives de l’UE. La région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA), à ce moment commencera à atteindra une stabilité relative. Avec l’augmentation de la coopération Sud-Sud, une nouvelle identité Sud Méditerranéenne se développera et la région s’érigera en puissance des marchés émergents de plus en plus influents avec de nouvelles élites gouvernantes bien consolidées.

Le paysage mondial post cirise politico-militaire Russo-Ukrainienne se structurera incontestablement avec ses certitudes relatives et ses incertitudes qui se résument comme suit :

Les Certitudes relatives

–Une globalisation irréversible, pour un monde probablement moins occidentalisé.

–Un pouvoir grandissant des acteurs non étatiques dénommés « élite mondiale ».

–Un nombre croissant d’entreprises de taille mondiale facilite la propagation des nouvelles technologies.

–La montée de certains pays asiatiques et l’avènement de nouveaux poids moyens de l’économie.

–Des populations vieillissantes au sein de puissances établies.

–Les capacités accrues des armes de destruction massives (CBRN) de certains acteurs.

–Un arc d’instabilité qui englobe le Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique.

–Des questions environnementales et éthiques mises encore plus en avant.

–La faible probabilité de voir un conflit entre puissances majeures dégénérer en guerre globale.

–Les Etats Unis d’Amérique continueront à utiliser les trois formes de pouvoir (Hard Power, Soft Power et Smart Power) pour tenter de rester l’acteur prédominant sur les plans économique, technologique et militaire dans une configuration multipolaire.

Les incertitudes majeures

–La globalisation aura-t-elle la capacité de tirer les économies en retard de développement.

–La volonté et la faculté d’adaptation des Etats et des Institutions Internationales aux acteurs non étatiques.

–Les pays asiatiques arriveront-ils à imposer de nouvelles règles du jeu.

–L’écart entre nantis et laissés pour compte risque-t-il de se creuser un peu plus.

–La portée du défi de la connectivité pour les gouvernements.

–La montée de la Chine et de l’Inde se fera-t-elle en douceur

–L’Union Européenne se désagrège-t-elle.

–La gestion et la maîtrise des crises financières récurrentes.

–La gestion et la maîtrise des crises sanitaires cycliques.

–L’instabilité politique dans les pays producteurs de matières premières ; la perturbation des approvisionnements.

–L’impact des obédiences religieuses sur l’unité des Etats et leur conflictualité potentielle ; la montée grandissante de l’idéologie « Extrémisme Violent ».

–Les puissances nucléaires seront-elles moins ou plus nombreuses.

–La faculté des terroristes de tout bord à acquérir des armes de destruction massive (CBRN).

–Les événements accélérateurs conduisant au renversement de certains régimes.

–La faculté de gérer les conflits dits de faible intensité et la compétition face aux ressources naturelles.

–La capacité des nouvelles technologies à résoudre des dilemmes éthiques.

En conséquence, les crises et conflits d’intensité variable et leurs corollaires malveillants qui se déroulent autour de la Méditerranée deviennent des problématiques de rapports de force d’influence et de contrôle par les puissances navales de cette aire géo-économique dite d’intérêt commun.

14.05.2022 / Dr. Arslan Chikhaoui, Expert en géopolitique et Membre du Conseil Consultatif d’Experts du World Economic Forum (Forum de Davos)

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UNE DIPLOMATIE ENERGETIQUE ADOCEE A UNE DIPLOMATIE DE PROXIMITE POUR UN REPOSITIONNEMENT STRATEGIQUE DE L’ALGERIE .. Par Dr. Arslan Chikhaoui

La crise politico-militaire Russo-ukrainienne ainsi que les conflits de faibles intensités dans la région Afrique du Nord et Sahel font que l’Algérie dans son regain diplomatique s’appuie, notamment, sur une diplomatie à double détente énergétique et de proximité pour un positionnement stratégique dans la nouvelle reconfiguration géopolitique de la nouvelle Ere qui s’en suivra. Il est clair que cette diplomatie ne s’écarte pas de sa doctrine en matière de politique étrangère, de défense nationale et de sécurité dont les fondamentaux sont inscrits dans la déclaration de novembre 1954 qui consacre l’Etat Algérien. Incontestablement, le développement futur de la politique étrangère de l’Algérie continuera à s’appuyer sur ses principes fondamentaux, à savoir : la défense de l’indépendance nationale, le recouvrement de l’identité nationale, le refus de toute forme d’ingérence, le refus de toute base militaire étrangère sur son sol, le rejet de la politique d’alliance et des pactes militaires, la participation active contre le sous-développement et la pauvreté, l’autodétermination, le respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans les affaires internes des Etats souverains.

Il existe une nette distinction entre la diplomatie et la politique étrangère. Il est important de ne pas confondre ces deux concepts : La politique étrangère consiste essentiellement dans les principes, les objectifs fondamentaux, les tendances générale de l’Etat hors de ses frontières. Elle est l’expression de chaque Etat de la manière dont il exécute la synthèse de ce qui se dégage au niveau international pour défendre et faire valoir, notamment, à travers les organisations internationales. La diplomatie, quant à elle, assure l’exécution du programme que le pays s’est assigné dans ce domaine, sur application méthodique et quotidienne, par le moyen de négociation ou, tant au-moins de conversation, un moyen d’action de la politique étrangère. Elle est aussi l’art d’ordonner, de diriger, de pratiquer les négociations au non d’un Etat. La diplomatie n’est pas le seul instrument de la politique étrangère. Le domaine de la diplomatie s’est vu élargi par l’inclusion, ces dernières années, de la question économique, commerciale, technique, culturelle, scientifique, sanitaire, et technologique, alors que traditionnellement les auteurs ne réservaient à la diplomatie que des contacts, entre Etats portant principalement sur des questions politiques. Par conséquent, il existe plusieurs types de diplomatie dont nous citons : la diplomatie parlementaire, la diplomatie directe ou classique, la diplomatie ad hoc, la diplomatie du terrain, la diplomatie du dollar, la diplomatie de proximité, la diplomatie secrète, la diplomatie ouverte, la diplomatie préventive, la diplomatie multilatérale.

Dans le cadre de sa diplomatie de proximité, l’Algérie, tout en préservant son principe de non alignement, s’engage dans des actions multilatérales ou bilatérales de pacification dans la résolution des conflits (ex : crises au Mali, en Libye et en Ukraine). Ce type de diplomatie est déployé lorsqu’apparait un conflit opposant deux ou trois Etats faisant recours à un médiateur. Cependant, à travers sa diplomatie énergétique, elle compte devenir un acteur clé dans l’approvisionnement en énergie de l’Europe. En effet, le dernier accord énergétique avec l’Italie pour l’augmentation de son approvisionnement progressivement à hauteur de 9 milliard de m3 de gaz naturel, la cessation de la fourniture du gaz naturel au Maroc issue de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en été 2021, et la récente crise du gaz avec l’Espagne démontre que l’énergie devient le levier stratégique de l’Algérie aussi bien pour son positionnement dans le nouvel échiquier géopolitique mais également pour sa politique de diversification économique nationale.

Les exportations de l’Algérie qui sont constituées, présentement, par 97 % d’hydrocarbures (42 milliard de m3 de gaz naturel, 11,48 million de tonnes équivalent de gaz liquéfié, 95 million de tonnes équivalent de pétrole, pour 2021) pourraient augmenter dans les années à venir. En effet, en matière de gaz, ses capacités d’exportation pourraient doubler à l’horizon 2032. Selon divers observateurs, le gaz naturel algérien constitue, aujourd’hui, environ 11% du marché européen. Pour arriver à atteindre des niveaux de 20% de l’approvisionnement de l’Europe, la valorisation de ces richesses naturelles est un pré-requis. Cela passe incontestablement par l’amélioration de l’efficacité énergétique et par l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, et la relance du projet Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (Galst) d’une capacité de 8 milliards de m3 gazeux et qui devait être opérationnel en 2012. Pour ce faire, la mise en œuvre rapide voire l’adaptation de la Loi des Hydrocarbures au contexte évolutif est un impératif pour la captation des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans ce secteur. Le Ministre de l’Energie et des Mines dans sa récente déclaration médiatique au sujet de la possibilité d’augmenter les exportations de gaz algérien vers l’Europe a précisé que : « en cas où des quantités supplémentaires sont disponibles, elles seront proposées sur des marchés Spot (à court terme) sans discrimination entre les clients. L’Algérie qui est un producteur et exportateur historique de gaz, reste liée à ses partenaires et clients par des contrats à long terme. L’Algérie est reconnue par tous ses partenaires et clients comme un partenaire fiable, et a toujours honoré ses obligations, même dans les circonstances les plus difficiles ». Il a, également, soutenu que le secteur de l’énergie est confronté au défi de garantir la demande intérieure de gaz naturel, qui ne cesse d’augmenter et que le montant alloué au programme d’investissement de la compagnie nationale publique ‘Sonatrach’, durant la période 2022-2026, avoisine 39 milliards d’USD, dont 70% pour l’exploration et la production et 20% pour le raffinage et la pétrochimie. Il a, aussi, souligné que la valorisation des ressources en hydrocarbures, constitue l’une des priorités du secteur qui vise à convertir plus de 50% de la production primaire d’hydrocarbures contre 32% actuellement.

De plus, une politique de développement des énergies renouvelables, actuellement insignifiante (moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque avec plus de 3000 heures d’ensoleillement par an, permettrait à l’Algérie d’augmenter sa production électrique et d’en exporter une partie. Il n’est pas à exclure, selon la déclaration de plusieurs ministres de l’énergie qui se sont succédé durant une décennie, que l’Algérie envisage, d’une part, de construire sa première centrale nucléaire à utilisation pacifique (signataire du NPT), pour faire face à une demande d’électricité en augmentation exponentielle. D’autre part, elle pourrait développer aussi bien du pétrole et du gaz de schiste dont les réserves avoisineraient 19500 milliards de m3 gazeux, mais qui nécessite aussi bien un consensus social, que de lourds investissements. Elle pourrait aussi produire de l’hydrogène comme énergie alternative exportable à horizon 2050.

En somme, le levier « Energie » demeure le fer de lance d’une politique nationale de développement au sens global du terme (santé, éducation, R&D) et de diversification économique (agriculture, entrepreneuriat, etc.) et, également, celui d’une diplomatie d’influence pour l’arrimage de l’Algérie dans la nouvelle Ere.

Dr. Arslan Chikhaoui, Expert en Géopolitique

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Une lettre ouverte de la Présidence du Parlement au Département d’État américain

#Tunisie le 11 mai 2022.
#Une lettre ouverte à Son Excellence Mme Yael Lambert
#Secrétaire d’État adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient.
Département d’État des États-Unis
Sec Antony J Blinken
Ambassade des États-Unis en Tunisie
#Chère Madame Yael Lambert Secrétaire d’Etat Adjointe, et bienvenue en Tunisie, le pays du Jasmin.
#Cher honorable secrétaire d’État adjoint pour le département d’État des États-Unis.
#Au nom de la présidence et des membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple de la République Tunisienne, nous renouvelons nos plus hautes expressions de remerciement et d’appréciation au peuple américain et à son gouvernement ami, en particulier le Ministère des Affaires étrangères et l’Ambassade des Nations Unies États d’Amérique en Tunisie, pour votre soutien indéfectible à notre effort national pour résister à cette crise pandémique avec 3 millions de vaccinations nécessaires et une aide médicale vitale.
#Alors que nous rappelons avec gratitude vos efforts conjoints pour renforcer les fondements anciens et profonds de notre partenariat stratégique face à nos défis sécuritaires, en particulier économiques et sociaux, nous attendons aujourd’hui plus que jamais avec impatience une position solide et un alignement clair sur notre politique commune valeurs en faveur de nos libertés fondamentales et de la préservation de notre jeune démocratie représentative. Les défis difficiles et complexes de cette conjoncture historique ont exposé notre pays à de réelles menaces pour les fondements de son État moderne et les valeurs de modernité de son ancienne république et de sa démocratie naissante depuis le coup d’État contre la constitution perpétré par le président le 25 juillet 2021.
#Depuis les premiers jours du coup d’Etat contre la constitution, notre pays a eu l’honneur de recevoir un groupe distingué de législateurs américains et de hauts fonctionnaires de l’administration américaine, et l’ambassade des États-Unis d’Amérique en Tunisie a publié plusieurs déclarations, individuellement ou collectivement , accompagné des ambassades des pays amis, dans lequel il a exprimé son parti pris envers les aspirations du peuple tunisien au retour de la voie constitutionnelle, des institutions élues et de son droit légitime à un gouvernement élu afin de mener un large dialogue national interne tunisien qui inclut toutes les composantes politiques, sociales et civiles, et conduit au retour des institutions légitimes à travers une feuille de route tunisienne collective soutenue par un effort international pour sauver la Tunisie du spectre de la faillite Soutenir les efforts de relance économique…
#Nous apprécions tous ces efforts et les considérons sincères et louables.
Cependant, le processus de démolition systématique mené par M. Qais Saied de toutes les institutions constitutionnelles et démocratiques, y compris l’Assemblée des représentants du peuple, le gouvernement élu, l’Autorité de surveillance du droit constitutionnel, la Commission de lutte contre la corruption, le Conseil supérieur de la magistrature, et last but not least, la Haute Autorité Indépendante pour les Elections, outre la menace qui pèse sur nos partis politiques et toutes les manifestations d’une société civile libre et indépendante sous l’œil attentif du peuple tunisien et de l’opinion publique internationale, et en l’absence de toute volonté consciente de la part de M. Qais Saeed de sauver le pays et de contrer les graves problèmes financiers, économiques et sociaux auxquels notre pays est confronté et d’entamer toute mesure de réforme pour ramener l’économie tunisienne à la reprise progressive puis à la croissance souhaitée,
#Le peuple tunisien vous invite ainsi que tous les amis de la Tunisie à redoubler d’efforts pour stopper cette voie dangereuse qui menace la paix sociétale et la stabilité civile en Tunisie et déstabilise l’Etat et ses institutions en général.
Conformément à votre message en Tunisie aujourd’hui, et aux efforts de l’administration américaine pour soutenir les aspirations du peuple tunisien à restaurer la démocratie et à se protéger des dangers réels de la complexe crise constitutionnelle, financière, économique et sociale, nous vous appelons à :
1- Alerter M. Qais Saeed de la gravité des risques financiers, économiques et sociaux résultant du maintien de l’état d’exception, et de la nécessité d’y mettre fin au plus vite en signant la loi n°01 de 2022, et cesser de parcourir son agenda personnel l’échec de celui-ci s’est manifesté par la faible participation à sa consultation électronique et le très faible soutien populaire qui a été clairement démontré par le petit piquet organisé par l’État le 08 mai 2022.

2- Pression sur M. Qais Saied pour qu’il revoie son approche autoritaire et renonce à sa forme ambiguë de gouvernement issu du mauvais héritage du colonel Kadhafi, et pour qu’il arrête tous les procès militaires et son insistance personnelle à traduire en justice 121 députés tunisiens sans la moindre infraction constitutionnelle raison Ou des accusations légales passibles de la peine de mort. Et d’arrêter toutes les poursuites judiciaires à l’encontre de tous les membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple, militants et hommes politiques, afin de préserver sa réputation d’homme de loi, et de préserver les valeurs de la République tunisienne et les principes de la paix révolution tunisienne.
3- Nous soulignons le rôle des amis fidèles de la Tunisie dans le soutien à tous les efforts nationaux et à l’aide humanitaire, pour que toutes les composantes constitutionnelles, politiques, économiques, sociales et civiles de la société tunisienne siègent dans un dialogue national tunisien large et global, avec un suivi étroit. du peuple tunisien à travers les médias nationaux et les composantes de sa société civile active pour élaborer une feuille de route constitutionnelle, législative et politique et des mesures de sauvetage urgentes, puis des réformes financières, économiques et sociales convenues par un large consensus.
#L’Assemblée des Représentants du Peuple représente une passerelle constitutionnelle nécessaire pour la ratifier, élire un nouveau gouvernement, puis se préparer à aller à des élections présidentielles et législatives anticipées sous la supervision de la Haute Autorité Indépendante pour les Elections internationalement reconnue.
4- Nous appelons les Etats-Unis d’Amérique, et tous les amis de la Tunisie, à inviter les Nations Unies, la communauté internationale et les institutions financières à une conférence internationale sur l’investissement pour aider la Tunisie à surmonter les dangers financiers, économiques et sociaux qu’elle traverse actuellement face et aider à restaurer notre développement durable et la justice sociale, et à arrêter le déclin accéléré sous la direction actuelle de M. Qais Saeed.
#Maher Medhioub, Adjoint au Président de l’Assemblée des Représentants du Peuple en République Tunisienne.

Actualités, points de vue 0 comments on Après la réélection de Macron : Quelle politique étrangère pour la France ? .. Par kamel Ben Younes

Après la réélection de Macron : Quelle politique étrangère pour la France ? .. Par kamel Ben Younes

+Les relations avec Washington ,Moscou et l’Afrique changerent

Emmanuel Macron a été réélu pour cinq ans de plus à l’Élysée. Une nouvelle victoire du candidat de la « droite modérée » contre la candidate de « l’extrême droite » et des « nationalistes » Marine Le Pen.

Cette réélection aura ses impacts sur les politiques socioéconomiques et sécuritaires internes de l’exécutif français , en relation avec les messages adressés par des millions d’électeurs qui avaient voté pour les candidats de la « gauche » , de « l’extrême gauche » et pour l’« extrême droite » et les racistes hostiles aux politiques d’inclusion et d’intégration des « étrangers » en général, les arabes et les musulmans en particulier .

Mais quels seraient les impacts de la réélection de Macron sur la politique étrangère de Paris en général, avec Washington et l’ Afrique en particulier ?

Certes Macron est vainqueur dans ces élections avec plus de 5 millions de voix , mais les grands changements politiques n’auront probablement pas lieu avant les élections parlementaires prévues pour fin juin prochain.

Les élections parlementaires de juin

Le candidat de la gauche Mélenchon estime que la « Gauche » pourrait les emporter et réussir à changer le gouvernement.

Il se porte lui-même chef du prochain gouvernement après le « troisième tour » du suffrage universel .

La majorité de ses supporters avaient appelé à boycotter le 2eme tour des présidentielles en critiquant violemment le « bilan de Macron » et en appelant les français à donner « zéro voix » à Mme Le Pen .

Les jeux se compliquent car des leaders de la droite et des « républicains » multiplient de leur coté leurs tentatives de gagner les élections parlementaires .

Macron et son camp « du centre » pourraient profiter d’avantage des divergences de l’opposition .

La majorité au prochain parlement serait plutôt du côté de l’Elysée , ce qui confirmerait les résultats politiques de la réélection de Macron , malgré l’augmentation du chômage et des déséquilibres financiers ,notamment à cause du Covid 19 et du grand conflit Otan – Russie en Ukraine .La France aurait perdu 600 milliards d’Euros.

Victoire pour les Unionistes Européens

Toutefois le grand point fort de Macron et son équipe c’est qu’ils ont promis de confirmer la politique européenne de Paris et la coopération avec les partenaires « stratégiques » à l’échelle mondiale , c’est à dire les pays de l’Union Européenne et de l’Otan, et les « amis » de la France en Afrique et dans le monde arabo islamique.

C’est ce qui explique les chaleureux messages de félicitation adressés par un grand nombre de leaders du monde entier , juste après l’annonce des résultats , y compris de la part de nombre de chefs d’états africains et arabes .

Les premiers à s’être exprimés sont les partenaires européens de la France dont Charles Michel, président du Conseil européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, le chancelier allemand Olaf Scholtz, le chef du gouvernement italien Mario Draghi et en Espagne Pedro Sanchez, en Grande Bretagne Boris Johnson.

Ils avaient tous considéré que la victoire de Macron signifie la victoire de l’Europe , contre les nationaliste « anti européens ».

Toutefois quelle serait la politique inter nationale et africaine de Macron et du prochain gouvernement ?

Alliance avec réserves avec Washington et Londres

La « carte de la guerre en Ukraine » avait certainement aidé Macron à gagner le 2eme tour contre Marine Le Pen , qui était selon ses supporters « victime d’une campagne de diabolisation » à cause de ses visites à Moscou, sa rencontre avec le président Poutine et ses relations politiques et financières avec le Kremlin et une banque russe.

Macron avait au contraire profité de sa « médiation » entre Moscou et Kiev , en tant que président en exercice de l’Union Européenne, avant et après le déclenchement de la guerre en Ukraine fin février dernier .

D’ailleurs Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a félicité Emmanuel Macron directement par téléphone juste après la proclamation des résultats et l’avait qualifié d « un vrai ami de l’Ukraine ».

Le président américain Joe Biden s’est exprimé lui-même sur Twitter en soulevant le conflit Russie Otan en Ukraine.

« … Je me réjouis de la poursuite de notre étroite coopération, notamment en ce qui concerne le soutien à l’Ukraine, la défense de la démocratie et la lutte contre le changement climatique », a écrit Joe Biden.

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a également félicité Emmanuel Macron, soulignant que Washington s’attendait à la poursuite d’une étroite coopération avec Paris.

Toutefois les observateurs notent que la France avec certains de ses partenaires européens , dont l’Allemagne et l’Italie , pourrait se démarquer progressivement de certains aspects du conflit entre Washington et Russie en Ukraine, en Europe , en Asie et en Afrique.

Paris , Berlin, Rome et d’autres alliés sont les grand perdants des sanctions économiques contre la Russie .L’embargo contre les hydrocarbures russes couterait très cher à leur économie.

Ingérence et compétition en Afrique

Si Macron avait critiqué l’Otan avant la guerre en Ukraine et avait considéré qu’il est « cliniquement mort », les divergences entre Paris et Washington en Afrique et dans le golfe sont nombreuses.

Ces divergences coïncident avec une montée de la tension entre des capitales occidentales d’un coté , Moscou -Pekin- Ankara de l’autre dans le contient africain , notamment dans certains pays « francophones d’Afrique ».

Il y a de plus en plus d’échanges d’accusation « d’ingérence politique et militaire », surtout dans les pays du Maghreb, du Sahel et du Sahara et les anciennes colonies françaises, belges et britanniques.

Macron et son prochain gouvernement auront-ils le temps et la volonté de revoir la politique africaine de « la nouvelle France »?

Il faudrait attendre les discours de l’Elysée et du Quai d’Orsay d’après la campagne électrode.

Actualités, points de vue 0 comments on L’impact de la crise Russo-Ukrainienne sur l’Algérie : cas de la relation avec l’Italie .. Par Arslan Chikhaoui

L’impact de la crise Russo-Ukrainienne sur l’Algérie : cas de la relation avec l’Italie .. Par Arslan Chikhaoui

L’Algérie est l’un des pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord à être le moins exposé à l’impact économique de la crise politico-militaire russo-ukrainienne, car aussi bien la Russie que l’Ukraine ne représentent que 3% de ses importations en blé. Selon les récentes déclarations du Ministre de l’Agriculture, les stocks nationaux seront suffisants pour répondre à la demande domestique jusqu’en janvier 2023. De plus, comme l’Algérie est exportateur à 96% d’hydrocarbures (gaz et pétrole), la hausse des prix sur le marché international compensera incontestablement celle de la facture alimentaire.

Au niveau diplomatique, l’Algérie subit, depuis le début de cette crise, des pressions occidentales pour se démarquer de la Russie. Ces dernières semaines nous avons assisté à un balai diplomatique de la part des USA, de l’Italie et de la France pour demander aux Autorités politiques Algériennes d’augmenter les exportations de gaz naturel vers l’Europe qui est en quête de diversifier ses sources d’approvisionnement alternatives à la Russie. Il semble que l’Algérie soit enclin à accepter mais à condition que ni l’Europe ni les Etats Unis n’interfèrent dans les relations bilatérales stratégiques Algéro-Russes. En ce sens, que l’Algérie a réaffirmé sa posture de non alignement en s’abstenant, le 2 Mars 2022, sur la résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies condamnant l’invasion Russe de l’Ukraine et le 7 avril, en votant contre la résolution suspendant la Russie du Conseil des Droits de l’Homme. Dans son plaidoyer, l’Algérie a ainsi fait valoir que les mécanismes de l’ONU étaient nécessaires pour enquêter sur les violations des droits de l’homme sur le terrain de manière neutre et impartiale afin de rendre justice à toutes les victimes.

Avec l’Italie, en particulier, la relation bilatérale semble passer d’une relation de partenaire de conjoncture à une relation de partenaire stratégique plus renforcée et élargie. En effet, avec la signature, la semaine dernière, de l’accord portant sur l’augmentation de l’approvisionnement de l’Italie en gaz naturel, l’Algérie devient le partenaire stratégique énergétique de l’Italie. L’objectif est de porter progressivement les livraisons algériennes de gaz naturel à 30 milliards de mètre cube (contre 21 actuellement), soit une augmentation de 9 milliards de mètre cube en crescendo. En pratique et compte tenu des capacités actuelles, une hausse de 3 milliards de mètre cube serait possible dès 2022, le complément se fera à partir de l’année 2023.

Il est vrai que les relations algéro-italiennes ont toujours été sereines et fructueuses. Toutefois, depuis 2021, les relations entre les deux pays sont entrées dans une nouvelle phase de consolidation par des visites continues, en Algérie, de hauts responsables italiens que le Président de la République, Sergio Mattarella, avait donné le « La », suivi du Ministre des Affaires Etrangères, Luigi Di Maio. Ensuite, le 11 Avril 2022, ce fut le tour du Président du Conseil des Ministres, Mario Draghi, accompagné du PDG de l’entreprise pétrolière ENI. En effet, lors de cette dernière visite, les deux gouvernements ont signé une déclaration d’intention sur la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie au sens large du terme incluant les énergies renouvelables et l’hydrogène vert et qui vient s’ajouter à l’accord entre Eni et Sonatrach pour augmenter les exportations de gaz algérien vers l’Italie en utilisant les capacités disponibles du gazoduc Enrico Mattei (Transmed). Cet accord permet, également, aux deux sociétés de fixer les niveaux des prix de vente de gaz naturel en adéquation avec les conditions du marché, pour la période 2022-2023. Cet accord matérialise le renforcement de la coopération entre les deux sociétés aussi bien dans les activités d’exploration et de production d’hydrocarbures que dans le domaine des énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire, l’hydrogène, les biocarburants, le captage, le stockage et l’utilisation du CO2. De plus, les deux parties se sont entendues sur d’étudier un projet d’exportation de l’électricité vers l’Italie à travers la réalisation d’un câble électrique sous-marin de 270 km entre Annaba (Est de l’Algérie) et la Sicile (Sud de l’Italie). Le câble sous-marin sera réalisé en parallèle avec le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie (Sicile) via la Tunisie, connu sous le nom de gazoduc Transmed-Enrico Mattei. Un projet qui devrait être confié au Groupe Algérien Sonelgaz qui envise de produire 22 000 MW d’électricité verte, à partir des ressources renouvelables, d’ici 2023. Dans sa déclaration finale, le Président du Conseil des Ministre Italien, Mario Draghi, a soutenu que «Les pays du Sud de l’Europe peuvent ainsi former, avec ceux du Nord de l’Afrique, un hub d’électricité produite à partir du gaz, ainsi que de sources renouvelables».

Ces échanges politiques algéro-italien de haut niveau sont appelés à se poursuivre dans les prochains mois avec, la visite, fin Mai, en Italie du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et la tenu du quatrième Sommet Intergouvernemental à Alger en Juillet.

L’Italie ne veut pas se contenter seulement d’une hausse de 50% de ses approvisionnements en gaz naturel mais le gouvernement de Mario Draghi envisage de débloquer des fonds pour financer des projets mixtes, notamment dans le domaine de l’innovation technologique et pourquoi pas dans la cyber-sécurité et, également, renforcer la coopération dans les secteurs de l’Agriculture, des Transport, de la Construction, ainsi que la colocalisation industrielle.

En somme, la crise politico-militaire Russo-Ukrainienne est en train de permettre une recomposition et une redéfinition du niveau des alliances entre l’Algérie et ses partenaires ainsi que sa posture à l’entame de cette nouvelle Ere qui se veut de plius en plus multipolaire. L’Algérie va devoir conjuguer son approche géopolitique entre l’aire d’intérêt commun et l’aire d’intérêt statégique des différents acteurs de puissance et ce sans pour autant déroger à ses fondamentaux de non alignement et de non ingérence dans les affaires politiques internes.

16.4.2022

Dr. Arslan Chikhaoui, Expert en Géopolitique

 

Actualités, points de vue 0 comments on Guerre Russie_ Ukraine_ OTAN : Impacts directs sur les élections américaines et la Chine ..Par Kamel Ben Younes

Guerre Russie_ Ukraine_ OTAN : Impacts directs sur les élections américaines et la Chine ..Par Kamel Ben Younes

Biden cherche une « retour américain fort » en Europe et en Asie

Par Kamel Ben Younes

Il ne s’agit plus d’un « conflit limité » dans le temps et l’espace.
Les confrontations entre la Russie et L’OTAN en Ukraine et en Europe se prolongent et se compliquent.
Les priorités humanitaires, politiques et economico militaires ne sont plus les mêmes.
La majorité des leaders du « monde libre » continuent de déplorer » l’invasion du territoire de l’Ukraine par l’armée russe », les « pertes humaines, la destruction des villes de l’Est du pays et le déplacement de millions de civils.. .
De l’autre côté, Moscou et ses alliés exercent un forte pression militaire et politique, afin » d’ imposer « un recul des forces de l’Otan vers l’ouest, la » neutralisation » de l’Ukraine et son voisinage ainsi qu’une » reconnaissance internationale « de ses » droits »et son rôle dans la Crimee, dans la mer Azov,la region du Donbass et en mer noire..
Cependant la situation ne cesse de se compliquer.
Des experts en conflits armés et études geo stratégiques n’excluent plus le pire : une « troisième guerre mondiale » et une confrontation entre l’Otan et la Russie avec des armes « non conventionnelles ».
Toutes les informations confirment la croissance des ventes d’armes et des budgets des ministères de défense, y cimpris dans des pays « neutres » comme l’Allemagne, le Japon et les ex pays » soviétiques » ou « socialistes »…
Berlin profite de ce grand conflit OTAN _ Russie pour adopter une nouvelle politique de defense et réserver plus de 100 milliards d’euros annuellement « pour développer son armée ».
Washington reserve 1500 milliards de dollars ( 1,5 trillions) supplémentaires pour la même finalité, au lieu de 700 milliards.
A qui profite ces nouvelles décisions ?
Certainement les grandes multinationales de production et de vente d’armes vont tirer profil au maximum.
Les patrons américains, européens et mondiaux de « l’ ‘économie de guerres » vont s’ enrichir et imposer un « lobbing politique » à l’intérieur des USA, de l’ONU, l’OTAN, en EU et au sein des G20.
Politiquement, d’autres acteurs vont profiter à fond de l’actuel redistribution de la carte geo stratégique du monde en général, de l’Europe et de l’Asie en particulier.
Certainement les grands decideurs aux USA, les patrons des élections du congrès de novembre prochain sont danske coup.
La compétition entre républicains et démocrates est serrée.
Joe Biden et les democrtes risquent de perdre la majorité au Congrès en général, au Senat en particulier
Certains opposants de Joe Biden l’accusent de « compliquer » le conflit actuel en Ukraine et en Europe » pour des raisons électorales ».
Selon des experts, l’ actuelle administration américaine profiterait du prolongelent de la guerre.
Les guerres précédentes de Bush en 2001 et 2003 étaient utiles pour son réelection en 2004 et pour servir les intérêts de son parti dans le congrès et le monde du business.
Une vision geo stratégique globale confirme l’aspect multi dimensionnel de la guerre actuelle en Ukraine et en Europe, y compris les tentatives de déstabiliser le « Géant Chinois » et ses alliés en Asie, en Russie, au moyen orient et en Amérique Latine.
Selon certains scénarios, le sort de Biden et de la majorité démocrate au congrès va dépendre du sort de la guerre actuelle.
Ils feront tout pour gagner du temps et de nouveaux marchés pour leurs armes.
Moscou, Poutine et leurs alliés agiraient avec agressivité de leur côté, afin d’éviter une évolution scandaleuse en Russie, en Asie et dans le minde ..
Tous les scénarios sont possibles…

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« Conflits » Otan Russie- Chine-Inde-Iran : Une nouvelle carte du monde s’impose .. Par Kamel Ben Younes

« Conflits » Otan Russie- Chine-Inde-Iran :

 

Une nouvelle carte du monde s’impos

* La 4eme génération des guerres se répand

 

+ L a guerre d’Ukraine sera longue

 

Par Kamel Ben Younes*

Le conflit se complique avec l’implication sécuritaire, médiatique et diplomatique de la par de la majorité des 30 pays de membres l’Otan d’un coté , la Chine et ses alliés asiatiques dans « l’Organisation de Coopération de Shanghai » (OCS ) de l’autre .

Guerres « par procuration »

 

 

 

Un mois après le déclenchement officiel de la « guerre entre la Russie et l’Otan » en Ukraine et en Europe de l’Est, les tentatives de « médiation » n’avaient pas entrainé à un « cessez le feu » même provisoire.

Le président chinois Xi Jimping avait confirmé, lors du sommet du Tajikistan en Septembre dernier ,l’adhésion de l’Iran dan cette alliance «anti-Otan» ( ou « anti américaine ») qui comprend aussi la Russie, l’Inde, le Pakistan et d’autres pays asiatiques..c’est à dire environ 3 milliards d’hommes et de femmes.

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a été donc « préparée » par un sommet des pays de OSC et le renforcement d’une « alliance anti américaine », notamment en intégrant officiellement l’Iran , transformée elle aussi en puissance militaire , technologique et politique en Asie et dans le monde arabo islamique , grâce à sa coopération avec Moscou, Pékin, New Delhi et à ses troupes et « alliés » qui contrôlent partiellement la Syrie,le Golfe, le Yémen, l’Iraq,le Liban et la Palestine ..

Un changement de la carte mondiale se confirme depuis les guerres du golfe de 1991 -2003 , les guerres d’Afghanistan depuis 2001,les guerres de l’ex Yougoslavie il y a un quart de siècle , les conflits en Crimée, en Géorgie et en Ukraine depuis 2008 et 2014..

L’internationalisation de l’actuelle guerre en Ukraine, et la médiatisation de ses dimensions économiques et humanitaires dramatiques , confirment les tendances précédentes : la volonté de changer la carte du monde grâce à une expansion de l’Otan d’un coté , l’élargissement des nouvelles zones d’influence de la Russie, la Chine, l’Iran, l’Inde..de l’autre.

Les opérations armées actuelles en Ukraine confirment les conflits d’intérêts et les « guerres par procuration » (« proxy wars ») en Asie, en Afrique, dans le « monde arabe » et en méditerranée..depuis la chute du mur de Berlin et du « bloc de l’Est » il y a trentaine d’années ».

Au cours des dernières années Moscou ,Pékin, Tokyo, Ankara, New Delhi ,Téhéran avaient organisé des sommets avec les leaders africains ..et avaient annoncé publiquement qu’ ils proposent un « nouvel ordre mondial plus équilibré afin de mettre fin à la domination des ex colonisateurs et de Washington »…

Parallèlement, la France et la Grande Bretagne ainsi que leurs partenaires Européens et de l’Otan (- dont la Turquie-) proposent d’autres « mécanismes de coopération économiques, sécuritaires et militaires », à condition de prendre distance de « l’axe du mal » présidée par Moscou, Pékin et Téhéran …selon les termes de l’ancien président américain Donal Tromp et certains hauts responsables actuels du Pentagone et du Congrès américain ..

Une nouvelle génération de guerres

Quelques semaines après le déclenchement du nouveau conflit politico-armée entre la Russie et l’Otan en Ukraine et dans des pays de l’ex URSS et de « l’Europe de l’Est », des experts en géopolitique américains, européens et du reste du monde , confirment que «des guerres de 3e et de 4e génération ont remplacé la guerre froide» et que la « guerre en Ukraine pourrait se prolonger » ..

Des guerres «sournoises» de troisième et de quatrième génération ont déjà remplacé la guerre froide, a indiqué l’expert en géopolitique, l’algérien Arslan Chikhaoui, qui prédit un « changement de la cartographie mondiale »et repond aux propos de Max G. Manwaring, officier américain à la retraite qui a parlé, lors d’une conférence tenue en 2018, d’une «guerre de 4e génération» comme nouvelle option pour «déstabiliser les ennemis».
Selon ces experts , «la guerre armée classique » a muté vers une nouvelle forme de « guerres lentes et progressives dans l’espace et dans le temps ».

Il s’agit du pouvoir intelligent (Smart Power) qui se décline en une combinaison de Soft Power et de Hard Power.

«Le Smart Power instrumentalise les guerres des VEOs (Organisations extrémistes violentes), des guerres CBRN (Chimique, biologique et radiologique) et les cinq types de guerres du cyberespace.

La finalité de ce Smart Power et de mettre ce qui est considéré comme «ennemi» dans un état de déliquescence structurelle et surtout l’empêtrer dans des crises permanentes et séquentielles.

L’objectif est de ne pas laisser «l’ennemi» s’en défaire en solutionnant les crises mais de les affronter en permanence et sur tous les théâtres au même moment.

Aussi bien des leaders de l’Otan et de la Russie ( et ses alliés ) semblent choisir cette 4 eme nouvelle génération de guerres.

La fin des hostilités en Ukraine et son voisinage n’est pas donc pour demain .

* Consultant international

kamal ben younes

International Consultant

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Crise Russo-Ukrainienne: Position diplomatique et énergétique de l’Algérie .. Par Dr. Arslan Chikhaoui,

Crise Russo-Ukrainienne: Position diplomatique et énergétique de l’Algérie

Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, le 12 février 2022, qui s’est vite transformée en un conflit dit de moyenne intensité avec l’incursion de l’armée russe en Ukraine, l’Algérie a opté pour une position de neutralité affichée et non déclarée qui conforte sa posture d’intérêts diplomatiques et économiques mutuelles avec, d’une part, la Russie considérée comme un allié et avec laquelle elle fêtera cette année ses 62 ans de relation stratégique et, d’autre part, avec l’Europe considérée comme un partenaire naturel dans son prolongement géographique. Cette posture a été déjà adoptée par l’Algérie, par exemple, en 2017, lors de la crise politico-militaire entre le Qatar, les Etats Arabes Unies et l’Arabie Saoudite.
En effet, cette position de neutralité est en adéquation avec les principes doctrinaux sur lesquels l’Algérie a bâti, depuis son indépendance, sa politique étrangère optant de plus en plus, pour une politique d’intérêts non dogmatique avec comme sous bassement le soutien indéfectible des aspirations des peuples à l’autodétermination et l’opposition à toute ingérence étrangère sous quelque forme que ce soit, ainsi que la résolution des différends par les voies du dialogue politique et diplomatique.
Cette position de neutralité a été affirmée par l’Abstention de l’Algérie lors du vote, le 2 mars 2022, de la résolution de l’Assemblé Générale des Nations Unies condamnant la Russie et par voie de conséquence le maintien de sa posture de non alignée qu’elle a toujours affiché en pareil situation. Cette abstention de l’Algérie conforte son attachement à ses principes fondamentaux de respect de l’indépendance et de la souveraineté des Etats et de l’intégrité territoriale.
Toutefois,  l’Algérie qui refuse toute violation de son droit de la neutralité codifié par les Conventions de La Haye de 1907 s’est attelée à rapatrier ses ressortissants résidant en Ukraine et n’a pas cesser d’appeler sa communauté à ne pas s’impliquer dans ce conflit de moyenne intensité. D’ailleurs, les autorités algériennes ont protesté contre un communiqué publié par l’Ambassade d’Ukraine à Alger, sur sa page Facebook, dans lequel la représentation diplomatique «invitait des étrangers à aller combattre l’agresseur (Russie)». De ce fait, le communiqué a été retiré in extremis des réseaux sociaux.
L’Algérie privilégie donc le dialogue et la diplomatie pour le règlement des conflits et demeure fidèle à son engagement à développer les relations amicales entre les États, fondées sur la coexistence et le règlement pacifique des différends.
En ce qui concerne la question de l’approvisionnement de l’Europe en gaz, l’Algérie est souveraine dans ses relations commerciales et tient compte de ses volumes et réserves disponibles. En effet, d’un coté, la dernière déclaration publique du PDG de la compagnie pétrolière publique nationale ‘Sonatrach’, M. Hakkar, déformée par la presse internationale, met en exergue que « les appoints en gaz naturel et/ou en GNL vers l’Europe sont tributaires de la disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national, de plus en plus importante, et de ses engagements contractuels envers ses partenaires étrangers ». De l’autre coté, les propos de l’Ambassadeur Russe à Alger, Igor Beliaev, lors d’une interview qu’il a accordé le 7 mars 2022 au journal l’Expression a insisté sur le fait que « le problème ne se pose pas pour nous, car nous considérons que c’est une question purement commerciale loin d’affecter nos relations » .
Selon les experts en hydrocarbures, l’Algérie ne pourrait mettre sur le marché internationale des quantités additionnelles qu’à hauteur de 2 ou 3 milliards de m3 par an au regard de ses réserves nécessaires pour assurer en priorité sa consommation domestique. Elle ne peut en aucun cas détronner la Russie de sa seconde place de fournisseur de gaz à l’Union Européenne. L’Ambassadeur Russe à Alger a, cependant, mis en relief que la perspective d’une baisse voire d’un arrêt des approvisionnements de gaz naturel russe vers l’Europe « n’est pas pour le moment à l’ordre du jour».
Pour mémoire, en 2021, les importations européennes à partir de la Russie de gaz naturel représentaient environ 50% et celles du pétrole 25%. Ce sont environ 40% des importations européennes de combustibles solides (charbon principalement). En ce sens que la moitié des exportations énergétiques russes sont dirigées vers l’Europe, soit environ 125 milliards d’USD et 8,5% du PIB russe et les exportations de pétrole vers l’Union Européenne représentent plus de 100 milliards d’USD pour la Russie, soit 7% du PIB.
Compte tenu de la menace latente sur l’Europe d’une crise pétrolière, elle est amenée à trouver des alternatives certaines et pour lesquelles les regards, notamment, de l’Espagne, l’Italie et de la France se tournent vers l’Algérie parallèlement à des négociations entamées avec la Norvège, les Pays-Bas et les États-Unis.
La coopération énergétique entre l’Algérie et l’Union Européenne est basée sur un protocole politico-commercial. La première destination du gaz algérien demeure le marché européen, essentiellement, l’Italie (35%), l’Espagne (31%) et la France (7,8%), la part du GNL représentant 33% des exportations.
Le transport de gaz de l’Algérie vers l’UE se fait en particulier par gazoducs. D’abord, nous avons le Transmed dont le point d’ancrage est l’Italie, la plus grande canalisation d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux transitant par la Tunisie, avec en 2021 une exportation d’environ 22 milliards de mètres cubes gazeux et une possibilité d’augmentation sous réserve de l’accroissement de la production interne d’un supplément de 10 milliards de metres cubes à moyen terme avec une reprise des investissements conséquents. Ensuite, nous avons le Medgaz avec un ancrage direct en Espagne à partir du port côtier Ouest de Beni Saf d’une capacité de 10 milliards de metres cubes. Quant au GME d’une capacité de 13,5 milliards de mètres cubes gazeux transitant par le Maroc pour alimenter l’Espagne, l’Algérie a décidé d’abandonner le contrat arrivé à terme le 31 ctobre 2022 suite à la rupture des relations diplomatiques entre le Royaume Chérifien et l’Algérie.
De plus, il est utile de faire remarquer que la compagnie algérienne ‘Sonatrach’ est également confrontée à plusieurs contraintes. Il s’agit, notamment: des contrats de gaz fixes à moyen et long terme dont la révision des clauses nécessite beaucoup temps de négociation, le désinvestissement dans le secteur dû à la non attractivité par les IDE de la Loi des hydrocarbures non encore amendée, la forte consommation intérieure qui risque de dépasser les exportations actuelles à l’horizon 2030, la politique des subventions non encore revisitée, et la non maîtrise de la sphère informelle représentant environ 90 milliards d’USD selon ls termes du Plan d’Action du Gouvernement.
Au regard de tous ces éléments d’analyse, il me parrait difficile pour l’Algérie de mettre, présentement,  sur le marché européen des volumes de gaz additionnels.
22.03.2022 /
Dr. Arslan Chikhaoui,

Expert en Géopolitique