«Le dialogue et la réconciliation politique inclusive sont les voies qui seront prônées par l’Algérie à l’occasion du prochain Sommet, à Alger, de la Ligue Arabe », estime Arselan Chikhaoui, expert en géopolitique. «L’Algérie demeure incontestablement un acteur clé dans les processus de réconciliation et de stabilité compte tenu de son expertise avérée à travers les cinquante dernières années» a-t-il en effet insisté dans une déclaration à El-Moudjahid. Et d’ajouter : «Il est clair aussi que l’Algérie va continuer à militer pour la résolution de toutes crises et conflits quelle que soit leur intensité dans la région du Monde Arabe ou dans d’autres régions par des solutions politique». Selon lui, les principaux sujets qui seront examinés à l’occasion de la prochaine réunion de la Ligue arabe portent notamment sur «la question de la résolution des conflits de faible intensité en Libye, au Yémen, la question Palestinienne, le dossier du Sahara Occidental, le dossier sensible de voisinage lié au Grand Barrage de la Renaissance éthiopienne, le dossier irakien, l’appui au processus de paix durable en Ukraine du groupe de contact arabe». Notre interlocuteur évoque en outre le volet de la coopération de la Ligue arabe avec l’ONU, qui sera passée en revue lors du prochain Sommet, et ce, compte tenu, analyse M. Chikhaoui, «des effets de la crise politico-militaire russo-ukrainienne». Il a également mis l’accent sur l’un des points fondamentaux qui sera certainement retenu à l’ordre du jour, à savoir la réforme institutionnelle de la Ligue arabe en vue, dit-il, «de son adaptation au nouveau contexte géopolitique qui est en train d’émerger».
Au vu de cette feuille de route étoffée qui fera l’objet de concertation approfondie lors du prochain Sommet arabe, l’expert Chikhaoui se dit convaincu que cette réunion du 1er novembre prochain «sera le moteur de la nouvelle dynamique de la Ligue arabe qui est incontestablement à la croisée des chemins». Il estime que la décision récente de la Syrie de différer son retour à la Ligue arabe «contribue à éviter les malentendus et à faire évoluer le processus de sérénité dont la Ligue arabe a besoin pour se projettera. Le prochain Sommet arabe à Alger est à double symbolique», poursuit notre interlocuteur, expliquant que l’événement correspond à la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la Révolution contre la colonisation française et également le 44e anniversaire de la déclaration d’Alger du 15 Novembre 1988 par l’OLP retenue par l’Etat de Palestine comme sa déclaration d’indépendance. «Deux dates symboles qui marquent la constance de la position de l’Algérie à l’autodétermination et à l’indépendance des peuples» a t-il rappelé. A ce titre, l’expert souligne «qu’à l’heure de la reconfiguration des alliances géopolitiques suite à la crise politico-militaire russo-ukrainienne et la crise sanitaire de la Covid-19, avec le développement progressif d’un monde multipolaire, l’Algérie réaffirme clairement ses appartenances géographiques et définit ses aires d’intérêts géoéconomiques et stratégiques, et par la même affiche clairement ses positions de principe qui demeurent immuables par rapport au respect de la volonté des peuples d’accéder à leur autodétermination et à leur indépendance». C’est ainsi le cas de la résolution des questions de la Palestine et du Sahara occidental, a t-il précisé. «Face aux nouveaux défis d’une région en pleine mutation, des enjeux de sécurité, d’intégration et de convergence régionales, l’Algérie est, sans aucun doute, dans une phase d’adaptation de sa doctrine en matière de politique étrangère pour son positionnement stratégique sur la scène internationale.C’est dans un esprit de realpolitik que l’Algérie est en train, aujourd’hui, de s’arrimer aux espaces géopolitiques», a t-il conclu.

Karim A.

Karim AoudiaJournaliste

13-09-2022

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