Les membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), menée par Moscou et Pékin, ont approuvé vendredi 17 septembre la future adhésion de l’Iran à cette alliance qui se veut un pendant à l’influence américaine, même si son action concrète reste limitée.

« Aujourd’hui, nous allons lancer les procédures pour faire entrer l’Iran en tant que membre de l’OCS », a déclaré le président chinois Xi Jinping lors d’un discours en visioconférence depuis la Chine, selon des commentaires traduits en anglais. Il s’exprimait à l’occasion d’un sommet de l’OCS cette semaine à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan. L’organisation inclut également l’Inde, le Pakistan et plusieurs pays d’Asie centrale.

L’adhésion future de l’Iran a été saluée par le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi, qui participaient aussi virtuellement au sommet, ainsi que par le Premier ministre pakistanais Imran Khan, présent physiquement à Douchanbé.

Une demande d’adhésion en 2008
« Acceptez ma gratitude. Que la paix et la bénédiction de Dieu soient avec vous », a déclaré le président iranien Ebrahim Raïssi, également sur place, remerciant les huit membres de l’OCS. « Nous sommes heureux que le document d’adhésion permanente de la République islamique d’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai ait été approuvé à Douchanbé par les dirigeants des pays membres », a réagi dans un tweet le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Il a précisé à la télévision iranienne que le processus d’adhésion serait finalisé dans un délai compris entre un an et un an et demi.

L’Iran a demandé à rejoindre l’OCS dès 2008 – avec le vif soutien de la Russie – mais sa candidature avait été ralentie par les sanctions imposées contre le pays par les Nations unies et Washington pour son programme nucléaire.

L’enthousiasme de la presse iranienne
Les journaux conservateurs se sont d’ailleurs largement félicités de l’adhésion de l’Iran à l’Organisation de coopération de Shanghai, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Pour le quotidien ultraconservateur Kayhan, avec cette adhésion l’Iran contourne les sanctions américaines et occidentales. Cette adhésion renforce le regard de l’Iran vers l’Asie, ajoute le quotidien réformateur Aftab.

Face aux sanctions américaines, le Guide suprême et les conservateurs ont toujours prôné le renforcement des liens politiques, économiques et militaires avec les asiatiques, en particulier la Chine, la Russie et l’Inde. Les conservateurs contrôlent désormais tous les leviers du pouvoir, ce qui leur permet de mettre en oeuvre cette politique.

La Chine est déjà le premier partenaire économique de l’Iran. Téhéran et Pékin ont signé un accord de coopération stratégique de 25 ans notamment pour des investissements chinois dans les secteurs énergétique et automobile. Un accord identique doit être signé prochainement avec la Russie.

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