Alors qu’il se trouvait à Varsovie pour sa première visite officielle en Pologne, le président de la République française a martelé, de nouveau, sa volonté de dialogue avec la Russie. Il a appelé à lever tous les «malentendus» dans ces relations. Alors qu’il se trouvait à Varsovie pour sa première visite officielle en Pologne le 3 février, Emmanuel Macron a abordé un sujet qui lui semble cher : le renforcement du dialogue avec la Russie. «La France n’est ni pro-russe, ni anti-russe, elle est pro-européenne. Même si elle n’est pas dans l’Union européenne, la Russie est dans l’Europe. Et nous n’avons aucun intérêt à ne pas regarder en face notre relation avec la Russie et à laisser des malentendus», a déclaré le président français, dans des propos retranscrits sur Twitter.

Et d’ajouter, pour préciser le cadre dans lequel s’inscrivent ses propos : «Les intérêts de sécurité et de stabilité de l’Europe sont pour la France une priorité absolue et la seule ligne de conduite.»

Relations compliquées entre Moscou et Varsovie… et entre Paris et Varsovie Si ces déclarations en faveur d’un dialogue avec Moscou s’inscrivent dans la ligne habituelle d’Emmanuel Macron, le fait qu’elles soient formulées en Pologne a de quoi surprendre. Ce pays, en effet, entretient des relations compliquées avec la Russie. Le contexte était d’autant plus délicat que les relations du dirigeant français lui-même avec Varsovie n’ont pas été, jusqu’à présent, au beau fixe. Dans le passé, le président français avait adressé des reproches aux autorités polonaises, notamment sur la question du climat, la directive européenne dite des travailleurs détachés ou encore les «valeurs» européennes, entretenant une brouille entre Paris et Varsovie.

La semaine précédant ce voyage, l’Elysée avait voulu réchauffer les relations franco-polonaises, en déclarant que «sur aucun grand sujet européen on ne peut avancer sans la Pologne». Et ce 3 février, Emmanuel Macron a tenu d’autres propos à même de plaire aux dirigeants polonais. «La France est totalement engagée au sein de l’Alliance atlantique et pour la sécurité de son flanc est», a ainsi fait valoir le président français, rappelant que «plus de 4 000 soldats français» étaient mobilisés dans ce cadre. Résultat : le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki s’est dit rassuré par cette volonté française d’un «OTAN fort», selon l’AFP. Emmanuel Macron, chantre d’un dialogue «exigeant» avec Moscou En ce qui concerne la Russie, Emmanuel Macron prône depuis longtemps déjà de meilleures relations avec la France et l’Union européenne.

Dès mai 2017, le chef d’Etat français avait voulu établir de nouvelles bases dans les relations entre Paris et Moscou en invitant Vladimir Poutine à Versailles, et en annonçant à cette occasion la création d’un forum franco-russe des sociétés civiles. Par la suite, en août 2018, le président de la République avait déclaré vouloir «faire l’aggiornamento complet» de la relation avec la Russie, afin de ne pas rester sur «des erreurs ou des incompréhensions des deux dernières décennies». Un an plus tard, en juin 2019, c’est une «nouvelle architecture de confiance» entre l’Europe et la Russie que le chef d’Etat français avait appelé de ses vœux. Et deux mois plus tard, Emmanuel Macron insistait sur l’européanité de la Russie, martelant : «La Russie est européenne, très profondément» et évoquant une communauté continentale de valeurs philosophiques libérales. Enfin, en novembre dernier, Emmanuel Macron avait réitéré son souhait d’un dialogue «lucide, robuste et exigeant» avec la Russie. Il avait souligné que l’absence de dialogue avec Moscou n’avait pas rendu «le continent européen plus sûr».

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