De nombreuses villes d’Iran sont touchées par des émeutes ayant éclaté après l’annonce d’une hausse du prix de l’essence. Plusieurs personnes ont été tuées.

La situation en Iran inquiète les Nations unies. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a dénoncé mardi l’usage de la force, y compris de tirs à balles réelles, contre les manifestants, faisant part de son inquiétude face à des informations faisant état d’un nombre « important » de morts. 

« Nous sommes particulièrement alarmés par le fait que l’utilisation de munitions réelles aurait causé un nombre important de décès dans tout le pays », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, lors d’un point presse à Genève. 

« Nous demandons également au gouvernement de rétablir immédiatement l’accès des Iraniens à Internet, ainsi qu’à d’autres formes de communication, qui permettent la liberté d’expression et l’accès à l’information », a-t-il ajouté. 

Émeutes dans plusieurs villes

Depuis vendredi soir, de nombreuses villes d’Iran ont été touchées par des émeutes ayant éclaté quelques heures après l’annonce d’une hausse du prix de l’essence. Cette agitation semble encore loin d’être calmée en dépit de la coupure d’internet et de nombreuses arrestations. 

Plus de 100 manifestants pourraient avoir été tués dans le mouvement de protestation, a affirmé ce mardi Amnesty International en dénonçant un recours « à la force létale » contre des rassemblements « largement pacifiques ». 

Du fait de ce black-out, la situation, et en particulier le nombre de victimes après quatre jours de violences, reste très difficile à évaluer à l’échelle du pays. Le porte-parole du Haut-Commissariat a indiqué que le nombre de décès s’établit à plusieurs « dizaines » selon les « médias iraniens et d’autres sources », soulignant qu’il était très difficile de vérifier ce bilan. 

En outre, « de nombreuses » autres personnes ont été blessées lors des manifestations et « plus de 1000 manifestants arrêtés ». Dans la nuit de lundi à mardi, les agences Isna et Fars ont fait état de la mort de trois agents des forces de l’ordre tués « à l’arme blanche » dans une « embuscade » tendue par des « émeutiers » dans la province de Téhéran. 

Plusieurs bilans relayés

Six autres personnes au moins ont été tuées, selon des informations publiées par diverses agences iraniennes, généralement sans source ni beaucoup de détails. Des bilans beaucoup plus lourds, et impossibles à vérifier, sont relayés sur les réseaux sociaux à l’étranger. « Nous exhortons les autorités et les forces de sécurité iraniennes à éviter de recourir à la force pour disperser des assemblées pacifiques », a relevé Rupert Colville. « Nous exhortons également les manifestants à manifester pacifiquement, sans recourir à la violence physique ou à la destruction de biens », a-t-il ajouté. 

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